Nous sommes dans la plaine, chaque jour, les hommes de la horde passent leur temps à chasser, à chercher de quoi manger. Ils ne connaissent rien de ce qui les entoure.
Un jour, sur son parcours, un homme baissant les yeux aperçoit une forme à ses pieds qui attire son regard.
Il regarde de plus près, il regarde encore...
C´est une pierre, une pierre ronde polie par les eaux depuis des siècles.
Pour la première fois, l´homme regarde le monde dans lequel il vit.
Il fait la découverte de la pierre. . Et Il en ramasse plusieurs, les prend dans ses mains, les caresse. Il sent alors, leur rondeur, leur douceur, il éprouve les premières sensations, le premier sentiment envers cette matière. Désormais, il sélectionne ses trouvailles, d´après cette douceur, d´après la couleur, choisit en fonction de la dureté et en fonction de la forme la mieux adaptée... Il vient de découvrir Là, soudain, sur le sol jonché d´herbes sèches, une flamme jaillit, C´est la vraie poésie, l´émerveillement et la vérité de l´homme qui découvre, qui aime, qui prend conscience.La conscience de ce que l´œil voit.
La taille du silex par l´homme a été considérée comme la première manifestation d´intelligence le distinguant de l´animal.
Mais l´est-elle davantage que la toile d´araignée, le nid des oiseaux, la brindille jetée sur le cours d´eau permettant à la fourmi de franchir l´obstacle sans se noyer ?
Bien souvent, les créations des animaux dans la nature, nous paraissent plus élaborées, plus ingénieuses, plus belles que les pierres taillées, les harpons, les flèchettes.
La ruche des abeilles composée de milliers d´alvéoles, est en elle-même une perfection atteinte dans les formes et l´application de la meilleure résistance physique.
Pourtant, on ne parle pas d´intelligence pour de telles réalisations !
Pourquoi met-on systématiquement l´humain au dessus de tout ?
Le silex fait partie de l´évolution de l´homme, il matérialise son désir de survie, son adaptation.
Les observations, les expériences, les traumatismes successifs lui ont permis de se rendre compte qu´il pouvait utiliser la pierre, la travailler et s´en servir pour chasser.
Le pouce de sa main opposable aux autres doigts lui a permis de manier les objets avec une adresse jamais atteinte jusque là.
Il est certain que si le singe avait eu la même aptitude manuelle, il taillerait lui aussi le silex.
Il sait parfaitement utiliser des cailloux pour casser les noix et lorsqu´il est mécontant, il sait aussi s´en servir de projectiles.
On peut donc se poser une vraie question :
A quel moment et pourquoi l´homme s´est-il différencié de tout le règne animal ?
A l´évidence, sa nouvelle capacité cérébrale se révèle à l´époque où il a peint et gravé sur les parois des grottes où il a ciselé de magnifiques portraits animaliers sur des objets en os...
Pour réaliser ces reproductions, il fallait une étude très précise du modèle, ressentir un attrait particulier pour celui-ci, avoir le désir de regarder attentivement autour de soi, avec intérêt, avec Amour....
A ce moment, l´homme s´est révélé le seul être capable d´observer et de comprendre ce qui l´entoure ?
Il essaie de définir l´oiseau ? il s´intéresse à ses mouvements de vol, à son plumage, à ses couleurs, il prend le temps de l´écouter chanter...
Au stade animal il ne connaissait que le cri de celui qu´il voulait manger !
L´animal regarde, mais il ne voit pas ce qui est autour de lui de tout ce qui nous entoure. avec la L´intelligence, est au départ la Il l´a vu, parcequ´elle bougeait, de la même façon il remarquera un papillon, une mouche, un reptile. Il n´a pas vu le gros tronc de l´arbre, il n´y fait pas attention car il est immobile, il n´attache de l´importance qu´à ce qui éveille son instinct de survie et son sens du jeu.
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