mardi 22 octobre 2013

Si tu savais comme tu me manques




Qui rencontrons-nous vraiment ?
L’autre n’est-il pas déjà nous-même, pour nous-même ?
L’autre que je crois étranger, mais avant tout séparé de moi.



Chacun de nous, un monde d’idées, un monde mental. Oui, nous sommes séparés, mais séparés par nos mentaux qui cherchent la valorisation, et par ce fait même, à moment donné du scénario : la confrontation. La séparation est la conséquence de l’identification à notre monde mental.

Nous sommes, chacun de nous, un amas de pensées –amas de nuages- fait uniquement de mémoires, d’un passé auquel nous nous agrippons. Alors la relation à l’autre ? C’est la relation entre deux amas de nuages. Et selon les températures de chacun d’entre eux, il y aura soit attraction, soit répulsion. Soit attirance, soit rejet. C’est juste et uniquement des lois mentales qui provoquent la relation ou ne l’y amènent pas. Ainsi, nous ne rencontrons de l’autre que son enveloppe mentale (un masque) , lui ne rencontrera de moi que mon enveloppe (un autre masque), ma carapace, parfois même mon bouclier mental. Ma description est, somme toute, assez triste, même sombre, l’on pourrait me dire que j’exagère, et j’aimerai dire : « c’est vrai. » Mais, il n’y a aucune exagération, nous pouvons en faire le constat à chaque fois que nous sommes en relation avec un autre.
 
Je rajouterai que, de l’autre, nous ne voyons, non pas qui il est, parfois même nous ne soupçonnons pas cet amas dont je parle, non, nous ne voyons que nos idées sur lui… comme il ne voit que ses idées sur nous. Nous plaquons sur l’autre une image. Nous… projetons. « Elle en voit un autre. Je ne peux pas compter sur elle ni lui faire confiance. » reproche facile tourné vers l’autre. Et je me cache cette prison dorée dans laquelle je voudrais la confiner, je me cache…mon désir de la posséder, ma peur de voir que personne ne peut m’appartenir, mon égoïsme à la vouloir qu’à moi, à moi et rien qu’à moi, mon incapacité à regarder en face ce vide intérieur qui m’habite, cette béance qu’elle comble par sa présence. Et le conflit s’amorce, sans se faire attendre. « c’est de ta faute si je suis malheureux. » Nous plaquons sur l’autre des désirs en pensant, sans le penser vraiment, que c’est… un objet… Un objet de possession. L’autre est un objet.
 
Regardons, je vous prie, attentivement ce vécu relationnel, ne nous voilons plus la face avec des idées angéliques qui n’ont rien à voir avec ce qui se fait en matière de relation : nous sommes des objets les uns pour les autres, des objets de désir, de plaisir, de provocation, de succès, de déception, de conquête que celle-ci soit professionnelle, sentimentale, politique ou idéationnelle. Mais toujours des objets. Des objets de contentement. Pourquoi des objets ? Parce que D.E.F.I.N.I.S. : nous nous mettons les uns les autres en boite, nous devenons une image, un souvenir. Je vois de l’autre le souvenir que j’ai de lui. L’autre, je l’assigne à une mémoire. Je le délimite, comme il le fera aussi pour moi. Alors la relation à l’autre, c’est une relation d’intérêt, « vu comme il est, il m’aidera à monter en grade », entachée de désir, et pour l’un « je suis captivé par son savoir », et pour l’autre « je ne vois plus que ses seins »,où la libido s’en mêlant et se mélangeant, je cherche la ressemblance. Je cherche à m’assembler, et l’emboîtage m’attire. Et ces libidos s’emmêlant, on ne sait plus trop, ce qui est de toi, ce qui est de moi,… ce qui est de nous. Ah, on aimerait tant vivre le « ce qui est de nous ».

L’appartenance. Pour ne surtout pas être devant le « je suis seul face à mon monde particulier personnel unique. » Pour ne plus dire : « je ne suis pas compris(e) ». Dans notre confusion, on cherche la fusion. Assurément, la douce fonte des mentaux qui, n’en doutons pas un instant, réapparaîtront, quand les sexes se seront assouvis et repus et les corps suffisamment enlacés, et que le quotidien deviendra pour l’un comme pour l’autre le lieu approprié où chacun des mental, se défusionnant, et reprenant par la même occasion leur suprématie, se fera un devoir de s’affirmer dans les projections. « tu n’as toujours pas fait le ménage dans la salle de bain. C’est toujours moi qui m’y colle. » « Pour une fois, tu pourrais quand même coucher les enfants. » « il faudrait vraiment que tu changes. » « ton comportement est décevant. »… L’autre, nous désirons le prendre, le saisir avec nos exigences « comme tu es…, vu comme tu fais les choses…», avec nos mains, nous voulons le garder près de nous, avec notre sentiment de supériorité, nous lui donnons une apparence d’esclave soumis. Et tout cela, oui, tout cela, sans que nous en ayons conscience un seul instant. A-t-il une chance d’être autrement que comme nous le voyons ? Non, nous y tenons à l’idée que nous avons de lui. Alors d’apprendre, il ne reste plus que prendre.
 
La relation à l’autre. Mais, il n’y a pas d’autre, l’autre n’existe pas, il n’y a que moi et mes désirs, moi et mes attentes et mes espérances, et je suis attiré par la fille du libraire. Moi et mes déceptions, elle était bien bonne, la fille du libraire, mais bon sang, qu’est-ce qu’elle s’en posait des questions. Des questions essentielles en plus, enfin, à ce qu’elle disait. Moi, j’en ai rien à fiche des questions sur la vie. Moi, ce que je veux, c’est une bonne femme qui me fait à manger, des enfants bien sûr, et puis voilà. Et si l’autre ne comble pas mon désir, c’est qu’il n’est pas fait pour moi. L’huile et le vinaigre, ça ne se marie pas. Il ne faudrait tout de même pas attendre de moi que je change. Comme je suis, ça va. Et je complète : comme je suis formaté, ça va. L’autre ? Il doit être conforme à aux idées que j’entretiens sur l’autre. Car je les entretiens, les nettoie, les lustre pour surtout ne pas changer de perspective. L’autre n’existe pas, seules mes idées auxquelles je me rattache, tant je ne sais plus ce que veut dire « innocence », « vulnérabilité », « le maintenant, là, tout de suite ».
Nous aimons ceux qui nous ressemblent. Les autres, on les plaint, on les méprise ou on les combat. Ah, ne me parlez pas du chien de mon voisin, et du voisin non plus…
La relation est un risque, Internet est là pour palier à notre peur, nous nous rencontrerons par mail.
 
Et le conflit ? Une amère atmosphère de projections.
Dans cette relation à l’autre, qu’est-ce qui engendre les conflits (tous, SANS EXCEPTION, induits par nos mentaux) ? Ce sont nos attentes, nos désirs, c’est le simple fait que nous refusons la vie comme elle se présente à nous. Qu’est la vie et je parle ici de notre vie quotidienne. C’est mon voisin avec ses idées différentes des miennes, qui se gare juste devant chez moi, et je ne peux pas sortir la poussette. C’est cet homme dont je suis tombée amoureuse et qui va tôt ou tard sortir du moule mental dans lequel je l’ai confiné. Et alors que j’avais une vision idyllique de lui, le voilà violent, sourd à mes attentes, révélant son égoïsme auquel je ne m’attendais pas et que je refuse, parce que je refuse de voir que c’est moi, uniquement moi qui l’ai enfermé dans un moule. Voilà qu’il me déçoit et que je suis déçue parce qu’il ne correspond plus à l’image que j’avais entretenu à son sujet. Et je lui en veux d’être différent de ce moule.

Qu’est-ce qui engendre ces conflits ? C’est, entre autre, le fait que je prenne mes attirances sexuelles pour de l’amour. C’est le fait que je considère l’amour pour du marchandage, et je mélange amour et attente, amour et espoir : « je te comprendrais, et même, je ferais l’effort de te comprendre si tu me comprends. », « je réparerais la fuite du robinet si tu fais l’amour avec moi ce soir », « je t’aimerais si tu… ». Sauf que ce n’est pas d’amour dont il s’agit ici mais d’une histoire de pouvoir entre deux amas identificatoires.
 
« Mais qu’est-ce qui lui a pris ce matin, elle a mangé de la vache enragée ! Elle qui est si douce et si tranquille ! ». Nous ne remettrons pas en question notre extraordinaire capacité à enfermer les gens dans des tiroirs, que le contenu soit prometteur de « compassions », ou « sans espoir ». Nous nous disons connaître les gens alors que nous n’effleurons d’eux que la surface, qu’une image. L’image de la première rencontre. Mais c’est bien de nous dont il s’agit, c’est bien de notre capacité à mettre en boite, et à garder en mémoire le contenu, les idées que nous plaquons. Nous projetons sur l’autre nos idées sur lui. Et s’il sort de nos idées, dans la minute qui suit nous le prenons pour un lunatique, un traître. Alors que nos constructions mentales et nos idées appartiennent au passé. Elles ne sont fondées que sur notre peur : celle de ne pouvoir, en réalité, rien contrôler, rien savoir, rien comprendre, celle d’être face à un quelque chose sans référence… celle d’être seul face à nos pensées et nos exigences. Nous n’acceptons pas les choses comme elles nous viennent, parce que nous prétendons savoir ce qui nous conviendrait et ce qui serait bon pour nous. Et nous en voulons à la Vie, à l’ordre social, aux politiques, au plombier et à notre cher médecin qui ne nous a pas écouté lors de notre dernier rendez-vous. La solution de facilité sera toujours celle que nous encocherons et décocherons « en gros, c’est la faute de (ou des) autre (s) ». Mais plus qu’une solution de facilité, c’est une solution où la torpeur et le sommeil mentale fructifient, où nous préférons dormir dans nos idées étroites et nous recouvrir intégralement d’œillères éléphantesques.
 
Le conflit, c’est chaque matin que je l’enfile, et le met dans mes poches, en prétendant connaître l’autre et savoir ce qui est bon que ce soit pour moi ou pour lui. Le conflit, c’est mon refus tourné vers la vie et les situations qu’elle m’ « inflige », (enfin c’est ce que je prétends), c’est ma torpeur mentale qui me rend aveugle et sourd, c’est mon lit bien douillet et rassurant d’irresponsabilités où je poursuivrais mon sommeil dans lequel mon regard se ternira, pris par toutes ces illusions mentales (idées).
 
Nous dirons lui avoir fait confiance alors qu’il ne la méritait pas, sans voir un seul instant que donner la confiance à l’autre, comme il en est question ici, c’est le rendre responsable de notre propre amour envers lui. « Je te fais confiance parce que je t’aime » mais la formule n’est pas tout à fait terminée. « Je t’aime si… » engendre le conflit, et d’autant plus aujourd’hui où l’homme et la femme s’essayent à sortir de la soumission héritée (soumission de l’homme vis-à-vis de son père et de son devoir de réussir socialement,… et de sa mère, la toute puissante qui l’a mis au monde, soumission de la femme vis-à-vis des hommes et de leur autorité… et de l’utérus qui l’a engendré). « Je te fais confiance parce que je t’aime », et la formule de se poursuivre : « et si tu m’aimes vraiment, tu te dois de répondre à cette confiance que je te donne et à ne pas la décevoir ». Mais l’amour n’a pas besoin de cette confiance-là… de cette exigence. Il n’est simplement pas cette confiance, il ne se marchande pas par la confiance que l’on inflige à l’autre. « Et moi qui te faisais confiance, voilà que tu la salis, la souilles, l’enlaidis. » Nous tournons notre confiance vers l’autre parce que nous avons peur de nous retrouver seul face à nous-même, à notre responsabilité de mettre en boite. Qu’est en fait cette confiance ? Sur quoi repose-t-elle ? Cette confiance en l’autre repose sur une exigence : il (elle) ne doit pas nous décevoir. Mais précisons : il (elle) ne doit pas décevoir l’idée que je me suis fait(e) de lui, (d’elle). Inconsciemment, nous exigeons « tant que tu corresponds aux idées que j’ai de toi, je t’aimerais. Le jour où tu sortiras de ce moule, je ne t’aimerais plus. » cela d’autant plus que la relation est une relation dite de « couple », ou une relation « amicale ». Verrais-je un jour ma stupidité à prétendre connaître l’autre ! … et à le comprendre. L’autre, je ne peux le connaître, peut-on me connaître vraiment. Non, ce qui se vit en moi est absolument changeant. Ce que je suis n’est pas une image, ni une expression. Par contre, l’amas de nuages peut être connu, faisant parti du connu.
 
Pourtant, ce tableau d’enfermement peut être vu. A cet instant, je me souviens, c’est en reculant qu’il m’est possible de voir à quel mental je m’identifie. Et là, je vois et ma torpeur mentale, et le sommeil facile, et mes idées limitées, et l’obscurité qui m’habite. Et là, par le discernement, je vois aussi de quoi est faite cette obscurité, car je dois en passer par là : la désidentification ne peut avoir lieu que par la connaissance de ce à quoi je m'identifie. A quoi je m’identifie ?


A Q-U-O-I J-E M’I-D-E-N-T-I-F-I-E ?
 
Si je ne vois pas que je me prends pour une victime, que je me prends en pitié, et dans quel type de situation, je reste identifié(e). Et l’identification m’aveugle. Sortir de l’aveuglement, c’est se décaler, se décoller de la situation, du personnage que l’on joue, c’est le fait que je puisse voir ce qui m’agit intérieurement, mes enfermements : celui de penser être l’auteur de ma vie, celui de croire savoir ce qui est bon pour moi, celui de me comparer aux autres, aux meilleurs et lutter pour y arriver, celui de prétendre savoir ce que je devrais être, celui de mettre en boite tout individu qui croise mon chemin, celui de ne marcher qu’à l’opinion, celui de dépendre de mes émotions et états intérieurs, celui de prétendre être une image limitée, celui de m’enfermer dans un moule, une catégorie de gens, celui de prétendre aimer, celui de prétendre savoir qu’elles sont toute les causes de l’enfermement.
 
Voir
 
La relation à l’autre alors s’éclaire. Je me rends compte que l’autre c’est d’abord moi, moi pour moi-même. L’autre, ce sont tous ces « autres » qui vivent en moi et que je ne connais pas. Mes préjugés que je pensais être des vérités, mes peurs que je pense ne pas pouvoir regarder en face, mes refus face à mes émotions, mon inconscient qui m’agit sans que je m’en rende compte. Ces autres par rapport auxquels j’avais peur d’être en relation, ou je n’osais pas, ou je pensais que c’était inutile parce que futile, j’apprends maintenant, tout doucement, à les regarder de face. Alors cet amas de nuages, je le considère, c’est bien moi qui l’ai mis en place. Je le respecte. Je m’installe dans la vision. Une vision aimante. Ces autres qui me constituent, ne sont plus tant séparés de moi. Je me relie à moi. Tout en faisant cela, je constate, que la relation à l’autre, celui extérieur à moi, se modifie. Je le vois : je vois ce à quoi l’autre s’identifie, ses idées, son passé, un ensemble de mémoires amalgamées. Je ne veux plus le changer, je suis moi-même tout aussi conditionné, à ma manière, par l’histoire que j’ai vécu et que j’ai prise pour personnelle. Voilà, écouter seulement. Je ne me compare plus. Je vois en moi la comparaison s’amorcer, mon besoin d’être reconnu par l’autre. Je vois mes projections et elles sont nombreuses … La relation à l’autre devient une relation dans l’instant. Mais c’est du vécu, c’est du vivant, c’est du maintenant. C’EST DU VIVANT.
 
Aucun concept, tous volés en éclat. Je suis avec ce qui se présente maintenant, l’autre, mon émotion, son stress, sa peine, mon emportement, mon angoisse et sa colère. Je vois que cet autre qui parle, vit et réagit, réveille des mémoires en moi. Je vois comment cela agit, où cela agit, ce qui est touché, parce qu’il n’y a que cela dans l’instant. Moi face à mes réactions. Le discernement ne me quitte plus. Je deviens amoureux(se) du réel. Je ne demande plus à l’autre de me comprendre ni de m’approuver. Je vois en moi quand cela cherche à être compris, approuvé. Je le vois : l’autre me permet de voir où j’en suis avec moi, dans le refus de ce qui se vit en moi ou dans l’accueil. Sans l’autre, comme il me serait difficile de me connaître, de me voir. L’autre est un révélateur de mon monde intérieur, sans avoir besoin de lui surimposer un pouvoir « il a le pouvoir de me révéler ce qui se vit en moi ». L’autre n’a aucun pouvoir sur moi, sauf si je tiens à y croire, alors l’identification me reprenant (elle ne peut me reprendre que parce que je n’ai pas conscience de ce qui se vit en moi, et c’est tout de même une parenthèse importante), de nouveau, je lui ferai porter le chapeau de mes responsabilités : « c’est grâce à lui si je me connais aujourd’hui. »
 
L’autre me montre exactement ce à quoi je m’identifie.
Dans cette relation dans l’instant, on apprend à s’aimer, mais à s’aimer vraiment, là, sur le vif, quand le jugement cherche à être le maître, quand l’émotion surgit, quand la tristesse apparaît, quand le pouvoir s’impatiente et l’orgueil me mord le cerveau.
La relation à l’autre devient une relation… silencieuse. Car il faut le silence, là, au-dedans de moi, dans ma tête, pour pouvoir écouter vraiment ce que l’autre cherche à dire derrière ses paroles, pour écouter vraiment ce qui se réveille d’inconscient en moi. Dans cette écoute silencieuse, l’autre se révèle, que ce soit l’autre en moi, ou l’autre en face de moi. Dans cette disponibilité à cet autre, ses protections tombent, ses verrouillages se défont, ses fragilités, peines, blessures, croyances, mémoires du passé, peuvent réapparaître, se dire, son innocence peut à nouveau voir le jour, sa profondeur aussi. L’intervention est abolie par le silence même. La relation à l’autre, alors, c’est le risque de s’aimer. C’est le risque de se laisser traverser par l’amour, et de s’abandonner à lui. Le prendre nous quitte et fait place à l’apprendre, là, dans l’instant même de la rencontre. Alors on voit : derrière l’amas de nuages, le même silence, la même présence, un amour sans pouvoir, frais à l’instant qui se vit.
 
Je finirais ici cet exposé par ce passage du livre de Krishnamurti « se libérer du connu » :
« Lorsqu’on demande ce qu’est l’amour, il arrive que l’on soit trop effrayé par la réponse pour l’accepter, car elle peut provoquer un bouleversement complet, rompre des liens familiaux. on peut découvrir que l’on n’aime pas sa femme, son mari, ses enfants… (Les aimez-vous ?)… (…) Si malgré cela, vous voulez le savoir, vous verrez que la peur n’est pas l’amour, que la jalousie n’est pas l’amour, que la possession et la domination ne sont pas l’amour, que la responsabilité et le devoir ne sont pas l’amour, que se prendre en pitié n’est pas l’amour, que la grande souffrance de n’être pas aimé n’est pas l’amour. L’amour n’est pas plus l’opposé de la haine que l’humilité n’est l’opposé de la vanité. Si donc vous pouvez éliminer toutes ces choses, non par la force mais en les faisant disparaître à la façon dont la pluie lave la feuille chargée de la poussière de nombreuses journées, peut-être rencontrerez-vous cette étrange fleur à laquelle, toujours, les hommes aspirent. »

Hélène Naudy

Source :  « écoutelevent.fr »

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