dimanche 28 septembre 2014

L'aigle et les poules de prairie




Une vieille légende indienne raconte qu'un brave trouva un jour un oeuf d'aigle, et le déposa dans le nid d'une « poule de prairie ».
L'aiglon vit le jour au milieu d'une portée de poussins de prairie, et grandit avec eux.
Toute sa vie, l'aigle fit ce qu'une poule de prairie fait normalement. Il chercha dans la terre des insectes et de la nourriture. Il caqueta de la même façon qu'une poule de prairie. Et, lorsqu'il volait, c'était dans un nuage de plumes et sur quelques mètres à peine.
Après tout, c'est ainsi que les poules de prairie sont censées voler.
Les années passèrent. Et l'aigle devint très vieux. Un jour, il vit un oiseau magnifique planer dans un ciel sans nuage. S'élevant avec grâce, il profitait des courants ascendants, faisant à peine bouger ses magnifiques ailes dorées.
"Quel oiseau splendide !" dit notre aigle à ses voisins. "Qu'est-ce que c'est ?"
"C'est un Aigle, le roi des oiseaux," caqueta sa voisine. "Mais il ne sert à rien d'y penser à deux fois. Tu ne seras jamais un aigle."
Ainsi, l'aigle n'y pensa jamais à deux fois.
Il mourut, en pensant qu'il était une poule de prairie.
Vous est-il arrivé de penser, vous aussi, que vous étiez une poule de prairie ?

Pensez-y à deux fois...

3 commentaires:

  1. Cette fable est belle mais terrible. Actuellement, je pense souvent que je ne parviendrai jamais à m'extraire d'un contexte aliénant et toxique, que je resterai un aigle qui rêve d'être un aigle... enfin.

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  2. A la difference que tu es conscient d'etre un aigle...Donc, tu as parcouru la moitié du chemin...
    Imagine cet aigle qui a passé sa vie sur le plancher des vaches, crois tu sincerement, que lors de son premier envol,(ce qui lui demandera une volonté de fer) il sera capable de parcourir de longues distances, comme ses semblables?
    Ne procedera t il pas par étapes? Afin d'acquerir de l'assurance et de l'endurance....
    Et plus il s'élévera peu à peu dans le ciel, plus son horizon lui semblera surement different......

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    1. C'est vrai ! C'est la pleine conscience de cet écart entre mon existence de poulet et ma vie intérieure d'aigle qui est en fait le + pénible. Je suis en fait exténué, et diminué par mon burn-out. Il a commencé presqu'en même temps que mon projet australien... J'agis depuis 3 ans avec un déficit d'énergie important : le burn-out attaquant le cerveau puis l'organisme. Je suis comme un homme qui rêve d'atteindre un but mais qui ne peut plus courir parce que une de ses jambes est cassée ou handicapée. Face au temps qui a passé et la maladie qui s'aggrave, je me sens perdu : ma croyance en mon objectif n'a jamais été aussi faible. Mais j'irai jusqu'au bout, même cabossé.

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