Le Rêve Extra-Terrestre: l'Enigme des Archontes
“Les êtres humains sont dans une quête de conscience qui a été momentanément interrompue par des forces étrangères”. Carlos Castaneda. Magical Passes
De tous les sujets très étranges
abordés par les écrits Gnostiques, le plus étrange est sans nul doute la
présence des Archontes. Nous sommes ici confrontés à une véritable
énigme. Où situons-nous ces entités mystérieuses dans l'histoire du
Mythe de Gaïa? Devons-nous les considérer comme des entités réelles, une
espèce à part entière, fût-elle extra-terrestre? Quelle est leur
relation avec Gaïa, l'intelligence de la biosphère? Et quels sont
également leurs rapports avec l'humanité?
Une raison non-ordinaire
Les Gnostiques ont exploré ces
questions de manière sobre et conséquente mais si nous voulons les
suivre dans leur raisonnement, il nous faut tout d'abord accepter que
l'étude du sujet des Archontes ne soit pas rationnelle. Tout du moins,
pas dans le sens ordinaire de la rationalité. Aristote observa que le
propre d'un esprit mature est la capacité de concevoir une idée sans la
faire sienne. Mon propos n'est pas de pousser quiconque à accepter la
théorie Gnostique des Archontes. Tout ce que je propose, c’est que nous
l’examinions et que nous l’explorions. L’équanimité est indispensable
dans l’approche de l’énigme des Archontes. Cette investigation requiert
de faire appel à une capacité que l’on pourrait appeler la raison
non-ordinaire. Ce qu’elle est peut être illustrée par une scène comique
de Woody Allen dans son film Manhattan:
Un homme rend visite à un psychiatre de la part de son frère
qui souffre de l’illusion qu’il est une poule et qui agit en
conséquence. “C’est terrible à voir, Docteur. Cette façon qu’il a de
glousser et de gratter. Notre famille vit l’enfer. Que pouvons-nous
faire? La psychiatrie peut-elle soulager mon frère?” Le docteur répond
par l’affirmative. “Même dans des illusions aussi extrêmes que celle-ci,
la thérapie peut souvent ramener le patient à la réalité”, lui
affirme-t-il. “J’accepte de travailler avec votre frère, de faire tout
mon possible, mais cela va être long, cependant.” Pensant que son
visiteur a repris courage, le psychiatre consulte son agenda. “Quand
pouvez-vous m’amener votre frère pour la première session?”
demande-t-il? Son visiteur fronce soudainement les sourcils: “Désolé,
Docteur, j’aimerais bien, mais je ne peux pas. Nous avons besoin des
oeufs.”
La réponse de l’homme est complètement rationnelle dans le
contexte de son imagination. Lorsque les Trekkies (les fans de la série
télévisée Star Trek) échangent avec passion sur les personnages et les
épisodes de cette série télévisée, ils font appel à une raison non
rationnelle. Le phénomène d’échange des cartes Pokeman déclencha une
explosion de raison non rationnelle chez les enfants qui devaient
décliner, avec les détails les plus rigoureux, les caractéristiques et
les comportements spécifiques de plus d’une centaine de personnages. Sur
internet, les joueurs des MMORPG (Jeux de Rôle en Ligne Massivement
Multi-joueurs) assument des identités fictives qui doivent se comporter
logiquement, en faisant preuve d’une sorte de rationalité virtuelle. Le
raisonnement impliqué dans de tels jeux de rôles est rigoureux car les
joueurs ne peuvent pas laisser leurs “avatars” faire ce qu’ils veulent.
Les avatars doivent se conformer à des codes déterminés de comportement.
Le développement et le maintien de tels codes fait appel à une raison
non ordinaire.
En fait, la raison non-ordinaire est similaire à la raison
ordinaire, si ce n’est que son sujet est imaginé plutôt que perçu.
Les Gnostiques se devaient de développer leur raison
non-ordinaire afin d’interpréter les expériences qu’ils faisaient durant
leurs états de perception accrue. On ne peut pas, bien sûr, tout
réduire, dans le cosmos ou dans la psyché humaine, à des critères
rationnels et ce n’est pas, en tout cas, le but du raisonnement
non-ordinaire. L'objectif est d’accéder à une compréhension claire et
précise des aspects de l’expérience humaine qui sortent du cadre de la
perception sensorielle ordinaire.
Cet essai traite des Archontes dans le contexte de l’exercice
imaginal proposé dans mon essai “Coco de Mer”, à savoir de notre
participation au rêve de Gaïa. Ce que nous allons apprendre de ces
entités, et de nos relations avec elles, va faire appel à une raison
non-ordinaire, sans tomber cependant dans du non-sens irrationnel. La
contemplation des Archontes n’est pas un exercice de fantaisie ou un jeu
de faire-semblant. Loin s’en faut. Si les Gnostiques avaient raison,
c’est essentiellement en décelant comment les Archontes fonctionnent que
nous pourrons découvrir comment notre mental fonctionne et que nous
pourrons revendiquer la puissance souveraine de l’intelligence dont nous
a dotés Gaïa.
Visions fractales
Nous pouvons considérer les Archontes
comme la progéniture de Sophia mais pas dans le même sens que les
espèces nées et nourries dans le sein de Gaïa, à savoir la biosphère
terrestre. Ils sont, en fait, appelés Archontes (du Grec, archai
“primordial, premier, antérieur”) parce qu’ils émergèrent dans le
système planétaire avant que la Terre ne fût formée en un habitat propre
à la vie. Le Rêve unilatéral de Sophia produisit une explosion de
puissance du coeur cosmique et la Déesse, jaillissant tel un torrent
tumultueux, entra en collision avec les champs inertes de la matière
primordiale d’une manière inhabituelle. Les Gnostiques utilisent le
terme “foetus avorté” pour décrire les résultats de cet impact...
“Un voile existe entre le
monde du dessus et les royaumes du dessous; et les ténèbres vinrent à
l’existence en-dessous du voile. Une partie des ténèbres devint matière
et se répandit. Et ce que Sophia engendra devint une créature de la
matière, tel un foetus avorté”. (L’Hypostase des Archontes, 94:5-15).
Nous pouvons maintenant ajouter une modification graphique à
l’icone du Coco de Mer afin de suggérer comment les Archontes émergent
du Rêve de Sophia, telle une fuite placentaire. Comme nous l’avons
expliqué dans l’essai précédent de cette trilogie, le Coco de Mer, avec
ses détails cosmiques, représente la “protennoïa trimorphe”, le monde
corporel primordial tripartite du Rêve de Sophia. Notre monde, à savoir
la biosphère terrestre couplée avec le soleil et la lune, est la
manifestation de ce Rêve. De par l’émergence des Archontes, un autre
Rêve entre en jeu à l’extérieur de l’ordre de notre monde tripartite. Je
propose de l’appeler le Rêve Extra-Terrestre. (Ce choix de langage va
s’éclairer au fil de l’exposé). Cet autre Rêve est un produit dérivé du
pouvoir de manifestation de Sophia, un débordement exotique qui ne
contrecarre pas, cependant, Son Rêve originel.
Le Mythe de Gaïa décrit comment la collision entre l’Eon
Sophia et la densité de la matière atomique produisit une fracture
massive, à l’image du schéma d’éclatement de la glace d’un lac gelé. Le
schéma a un centre où se trouve Sophia (identifié par l’Ensemble de
Mandelbrot) et un réseau, en toile d’araignée, de lignes de fracture qui
courent en tous sens (la mer gelée de vagues fractales). L’épisode 9
décrit comment Sophia, située au centre de la zone d’impact, perçoit
autour d’Elle quelque chose de semblable à une mer de vagues extensibles
et, chevauchant les vagues, ou plutôt composant les vagues qu’ils
semblent chevaucher, apparaissent des formes qui se répètent et qui
ressemblent à des hippocampes. Ces hippocampes sont semblables aux
formes qui apparaissent avec une valeur élevée d’itération de l’équation
de l’Ensemble de Mandelbrot. Ces formes correspondent au type
anatomique spontanément généré, à partir de la matière atomique amorphe,
par l’impact de Sophia, un type appelé “le corps d’ombre”, “Haibes” en Copte.
Quelques mots sur les fractales: bien que des structures de
type fractal apparaissent dans la nature (dans les fougères, par
exemple, la disposition des feuilles sur la tige se répète dans la forme
des branches), les formes auto-similaires produites par un nombre
d'itérations élevé ne sont pas naturelles, à strictement parler. Les
fractales, telles que celles qui sont présentées ici, résultent d’une
formule mathématique entrée dans un ordinateur et qui se reproduit à
l’infini. Il est vrai, cependant, que les formes ainsi produites
ressemblent aux célèbres “tissus cachemire” perçus par de nombreuses
personnes prenant du LSD dans les années 1960. Je voudrais préciser,
tout d'abord, que les fractales sont communément perçues dans des états
altérés de conscience et qu'ensuite il se peut que les images ainsi
perçues représentent des processus réels, bien que surnaturels, à
l'oeuvre dans tout le cosmos.
Les formations fractales décrites dans le Mythe de Gaïa
(épisodes 9 et 10) sont des phénomènes physiques réels qui se
manifestent spontanément lorsqu'un Eon (un flux de plasma stellaire sans
masse) jaillit dans les champs denses de la matière élémentaire. Ces
“hippocampes fractals” semblent tout d'abord être des structures
inanimées, rigides et de nature quasi cristalline mais elles s'animent
ensuite de par le fait même que Sophia les contemple. Dans la seconde
phase de développement décrite dans la Protennoïa Trimorphe,
l'Eon Sophia “descend pour animer ses membres déchus en leur conférant
l'esprit ou le souffle”. Les formes extensibles se métamorphosent donc
d'hippocampes semi-rigides en formes foetales arrondies avec des queues
mais ces queues, semble-t-il, ne cessent de tomber et de se transformer
en d'autres embryons. Au travers de ce processus bizarre
d'auto-génération permanente, la horde foetale des Archontes voit le
jour.
Le chef des Archontes
L'Hypostase des Archontes décrit
ensuite un développement subséquent à l'émergence initiale des entités
foetales Archontiques. Dans le passage cité, j'ai recours à des concepts
issus de l'astronomie moderne afin de dresser un tableau plus vivant
d'événements que l'on peut supposer avoir été observés par les initiés
Gnostiques dans le cosmos:
“ Un voile existe entre le
monde du dessus (au coeur de la galaxie) et les royaumes du dessous
(l'extérieur, les bras de la galaxie); et les ténèbres vinrent à
l’existence en-dessous du voile. Une partie des ténèbres (matière noire)
devint matière (atomique) et se répandit (se forma partiellement en
champs élémentaires, le dema). Et ce que Sophia engendra (par son
impact) devint une créature de la matière, (une forme foetale) tel un
foetus avorté. Et (une fois créée) cette créature assuma une forme
plastique façonnée à partir des ténèbres et devint une bête arrogante
ressemblant à un lion. Elle était androgyne, car issue de la matière
(neutre, inorganique).” (Hypostase des Archontes. 93:30. , avec mes commentaires entre parenthèses).
Une lecture attentive révèle un détail crucial: après la
formation initiale des types Archontiques embryonnaires, une seconde
variation de “corps d'ombres” émerge avec des caractéristiques qui lui sont propres. L'Hypostase des Archontes la décrit comme “une bête arrogante ressemblant à un lion” mais cette créature est également décrite (dans un autre texte cosmologique, l’Apocryphe de Jean, 10:5) comme un “corps de serpent (drakon) avec une tête de lion”. Il existe donc deux types distincts d’Archontes: un type embryonnaire ou foetal et un type reptilien ou draconique.
Dans l’Hypostase des Archontes, (93:30 - 94:5), Noréa demande au grand ange Eleleth
“Instruis-moi sur les facultés des Archontes, comment vinrent-ils au
monde, et par quel type d’enfantement, de quel matériau et qui les a
créés et qui a généré leur force”. Les
enseignements donnés en réponse à cette question sont précis et
détaillés. Deux variantes distinctes du type Archonte sont mentionnées
et leurs comportements sont également spécifiés. Un autre traité
cosmologique, le Tractate Tripartite, affirme que “deux ordres (d’Archontes) se combattirent, luttant pour le contrôle en raison de leur manière d’être”
(84:5-15). De par les deux phases distinctes de leur création, les
Archontes sont dotés d’une nature agressive et prône aux divisions et
ils se combattent entre eux. Le problème est momentanément résolu,
cependant, lorsque le type reptilien établit sa maîtrise sur les hordes
massives de type foetal et en fait sur la totalité du champ élémentaire
affecté par la descente de Sophia.
“Ouvrant ses yeux, il
(l’Archonte Dragon) vit une vaste quantité de matière sans limite
(disséminée dans les bras galactiques) et il devint arrogant et dit:
'C’est moi qui suis Dieu (le seul Dieu de ces régions) et il n’en existe
pas d’autres'”. (Hypostase des Archontes. 94:20).
Alors que les Archons de type foetal sont inertes, leurs
formes ayant été figées lors d’une phase immature de développement, le
leader reptilien est agressif, il défend son territoire et il possède
des pouvoirs diaboliques. Avant toute chose, il fait preuve d’une
capacité formidable de changer de formes:
“Ialdabaoth possédait un
nombre de visages plus grand que tous les autres et il pouvait se
montrer devant tous les autres avec le visage qu’il souhaitait ... Il
partageait son feu avec eux, et il devint ainsi leur souverain. A cause
du pouvoir de gloire qu’il avait acquis de la lumière de sa mère, il
s’appela lui-même Dieu. Et il ne prêta pas allégeance au royaume dont il
venait”. (Apocryphe de Jean. 11:35 - 12:10).
La déclaration du souverain Archonte selon laquelle il est le
seul dieu dans le cosmos est, nul besoin de le préciser, un épisode clé
de la cosmologie Gnostique - si ce n’est même de toute l’évolution
humaine. Tous les textes cosmologiques décrivent cet événement, avec de
légères variations. Les Gnostiques insistaient sur le fait que
Yaldabaoth ne fait qu’un avec Yahvé ou Jéhovah, le dieu tribal des
Hébreux. Cette déité est non seulement aveugle, elle est stupide et
démente. (Hypostasis des Archontes. 89:24-25). Pour les Gnostiques, la
démence n’est pas tant le déséquilibre du mental que la conséquence de
l’incapacité de corriger les erreurs mentales. La mentalité des
Archontes “ne peut pas être amendée” et ce qui est pire, “la nature archontique est incapable de développement” (Gilhus.
La Nature des Archontes, page 40). En raison de la façon dont ils ont
été engendrés, les Archontes ne possèdent pas d’Ennoïa, de volonté
intrinsèque. Ils ont, à sa place, un Rêve Extra-terrestre qui est
dissocié de la sphère de vie intelligente de Gaïa, à savoir la
biosphère.
Le concept d’une divinité qui est à la fois démente et
dépourvue de volonté est apparemment unique au Gnosticisme. Il va sans
dire que lorsqu’ils exprimaient leur vision quant à l’identité de
Jéhovah, les Gnostiques ne suscitaient pas beaucoup d’approbations de la
part des Juifs dévots ou des Chrétiens qui révéraient également le Dieu
paternel des Juifs.
L’Apocryphe de Jean ajoute des éléments cruciaux au scénario
des Archontes. C'est, en fait, le seul texte qui appelle Sophia, la mère
des Archontes. Il est également dit du souverain des Archontes “qu’il
ne prêta pas allégeance au royaume dont il venait.” C’est un élément
essentiel. Le fait que le chef des Archontes ne reste pas dans les
sphères dont il est issu représente pour les Gnostiques une
préoccupation essentielle: les Archontes sont enclins à ne pas respecter
les limites de leurs territoires. Dès l’origine, les Archontes
constituent une espèce envahissante.
Il est dit que l’Archonte Dragon est aveugle (en Copte Bille), il ne peut donc percevoir ni le Plérome, ni Sophia. “Les Archontes se caractérisent par une incapacité à percevoir le monde spirituel”.
(Gilhus, La Nature des Archontes. Page 17). Il est appelé Samael et
Saklas. Samael est un terme Hébraïque et Saklas est un terme Araméen
pour “celui qui est aveugle”. Il est excessivement important
d’appréhender la cécité des Archontes afin de déceler comment ils
influent sur l’humanité.
Alias Jéhovah
Le chef des Archontes est aussi nommé
le Seigneur des Archontes. On lui donne aussi parfois le nom étrange
Yaldabaoth. Les érudits ne peuvent se mettre d’accord quant à la
signification et à l’origine de ce nom. Selon une traduction, il
signifie “l’enfant qui traverse l’espace”. Selon une autre, il signifie
“le chef de la horde” (Jarl Egil Fossum. The Name of God and the Angel
of the Lord. Pages 332/336). Ce nom semble ainsi suggérer des allusions
aux deux types d’Archontes. Dans l’Ancien Testament, le nom yhwh
seba’ot, Yahvé Sebaoth, est utilisé 276 fois pour désigner le titre du
dieu paternel. (Dictionnary of Deities and Demons in the Bible. Page
155). Gershom Sholem, érudit prééminent de la Cabale et du mysticisme
Juif, expliqua le nom Ialdabaoth comme “un
composé entre le participe actif Araméen yaled (engendrer) et le nom
Abaoth, qui représente une forme abrégée du nom Sabaoth. Ainsi,
‘Ialdabaoth signifie celui qui engendre Sabaoth’.” (Nathaniel Deutsch. The Gnostic Imagination. Page 55). Et il existe encore une demi-douzaine d’autres interprétations.
Il est vraisemblable que le nom Ialdabaoth soit simplement
une variante du nom Jéhovah, le dieu paternel des Hébreux. Les
Gnostiques identifiaient Jéhovah avec le Seigneur des Archontes et
rejetaient l’Ancien Testament et tout le plan Judaïque de rédemption
comme un subterfuge des Archontes. Il fait ainsi du sens qu’ils aient
utilisé le terme même utilisé par les Juifs afin de dénoncer la vraie
nature de la déité Juive.
Lorsqu’était en jeu une connaissance qu’ils estimaient
essentielle à la survie humaine et à la co-évolution de l’humanité avec
Sophia, les Gnostiques pouvaient être très conflictuels et ne pas se
soucier du tout de ceux qu’ils pouvaient offenser. Leur attitude
intransigeante, et parfois même méprisante, en sus de leur incapacité à
prévoir l'intensité de violence physique déclenchée par leur remise en
question des croyances Judéo-Chrétiennes, attisa sans nul doute le
fanatisme vicieux qui détruisit les Mystères.
Le grossissement de l’engendrement fractal des Archontes
présente une image graphique qui semble correspondre au scénario décrit
par les voyants Gnostiques. Le type embryonnaire, ou Archonte foetal,
est clairement défini de même qu’une autre entité, l’Archonte reptilien
avec sa mâchoire avide et sa longue queue spermique. Cette “bête arrogante” semble
se précipiter sur les entrailles du type embryonnaire. Juste à
l’endroit où l’Archonte embryonnaire aurait un cordon ombilical
nourricier, les reptiliens l'envahissent. L’Archonte foetal reste
passif, suçant apparemment son doigt ou son pouce.
Quelque chose de bizarre se passe dans la partie inférieure
du corps foetal car sa queue d’hippocampe est jointe au tronc de façon
précaire. Le type embryonnaire reste absorbé en lui-même mais il réagit
cependant à l'agression du type archontique en abandonnant sa queue,
comme le font les reptiles effrayés. On peut se demander si la queue
dissociée va se métamorphoser en un autre type foetal ou en un autre
type reptilien. La forme reptilienne semble bien se répéter de façon
fractale dans la structure caudale du type embryonnaire comme si la
queue dissociée devenait une entité indépendante, plutôt qu'un autre
embryon.
L'élément de peur est très présent dans le comportement des
Archontes et dans leur influence sur l'humanité. Dans l'Ancien
Testament, la peur de Dieu est considérée comme une des manifestations
les plus élémentaires de l'expérience religieuse. La possibilité que la
peur humaine soit une sorte de nourriture pour certaines espèces
extra-terrestres envahissantes a été largement évoquée dans les débats
sur les ET/OVNI. Le Second Traité du Grand Seth affirme que le programme
des Archontes est “la peur et l'esclavage”. Les Archontes veulent
maintenir l'humanité “sous la pression de la peur et des tracas”. D'autres passages mettent en garde contre le fait que les Archontes utilisent la peur comme une arme psychologique.
Un autre détail frappant révèle que le type reptilien semble
tenir une sphère dans ses mâchoires, ce qui rappelle l'image mythique
d'un serpent qui offre le fruit défendu: ainsi, le Serpent dans le
Jardin d'Hyperborée avec une pomme d'or dans la bouche. L'Archonte
embryonnaire consomme-t-il de ce fruit rond? Les Gnostiques avaient leur
propre version de ce qui se passa réellement dans le Jardin de l'Eden
et des événements dans lesquels les Archontes étaient profondément
impliqués et il n'est peut-être pas surprenant de déceler des indices du
scénario du Paradis à ce stade primaire d'activité cosmique.
Tout ce processus de génération fractale des Archontes est
imaginal mais ce n'est pas imaginaire, à savoir ce n'est pas une
création pure et simple de notre mental. Recréer ce que les initiés
Gnostiques ont observé fait appel à un usage sobre de l'imagination, ce
n'est pas une fuite dans un monde illusoire. La raison non-ordinaire est
nécessaire pour décrire ce qui arrive ici mais le scénario qui se
déroule est entièrement raisonnable et cohérent en fonction de ses
propres critères.
Conflit foetal
Quelle que soit la manière dont les
voyant Gnostiques des Mystères en vinrent à imaginer la naissance des
Archontes, les fractales à itération élevée de l’Ensemble de Mandelbrot
s’appliquent à ce scénario de façon mystérieuse. Et ce d’autant plus,
que les fractales embryonnaires et reptiliennes imitent les processus de
gestation humaine (ou vice-versa). Dans la conception humaine,
l’ensemble embryonnaire est constitué de deux parties: le sac amniotique
et le foetus qui lui est attaché et qui est suspendu dans le liquide
amniotique. Au moment où l’embryon commence à pouvoir être déterminé de
façon anatomique, il ressemble à un poisson ( un fait que la science
médicale aime à souligner pour nous rappeler nos origines pré-humaines).
Il possède distinctement une tête et une queue et un troisième élément
qui est le cordon ombilical qui le connecte au sac amniotique au travers
duquel il est alimenté. La procréation fractale des Archontes exhibe
toutes ces caractéristiques de façon claire et précise. Lorsque
l’embryon croît, le sac amniotique se contracte et une phase de
développement secondaire se met en place. Le cordon ombilical est
également connecté à l’allantois, une vésicule qui emplit l’espace entre
l’amnion et le chorion, à savoir l’enveloppe extérieure du sac
placentaire. Une sorte de tension morphologique se manifeste entre
toutes ces structures en évolution: pour que la vésicule allantoise
puisse se développer, elle doit comprimer le sac amniotique qui alimente
le foetus en croissance. Ce n’est que lorsque la vésicule allantoise se
développe ainsi que le placenta protecteur peut arriver à pleine
maturité. Une tension similaire existe entre les Archontes embryonnaires
et les Archontes reptiliens. De la même façon que le développement
embryonnaire chez les humains se partage entre la croissance du foetus
alimenté par le sac amniotique et la contraction de ce sac amniotique
pour permettre le plein développement du placenta à partir de la
vésicule allantoise, de même le pouvoir des Archontes est divisé par la
nature de leur conception (“à cause de leur manière d’être”,
cité ci-dessus). Ce conflit est partiellement résolu lorsque le type
reptilien établit sa domination sur la horde massive des Archontes
foetaux.
Les Gnostiques savaient certainement à quoi ressemble un
foetus. Moralement opposés à la procréation biologique par les humains,
ils étaient connus pour pratiquer le contrôle des naissances et il se
peut qu’ils aient aidé autrui en cela. Ils avaient dû observer, par
expérience directe, qu’un foetus avorté à un stade avancé ne ressemble
pas à une omelette à moitié-cuite; il possède déjà les caractéristiques
d’une forme anatomique. Leur choix de cette métaphore étrange doit avoir
été intentionnel et doit avoir été un reflet de leur perception occulte
selon laquelle l’anatomie Archontique mime la forme foetale des
humains. Une telle métaphore est extrêmement précieuse non seulement
parce qu’elle nous permet de visualiser ce que les voyants Gnostiques
avaient découvert par la perception extra-sensorielle mais aussi parce
qu’elle établit une corrélation étroite entre l’espèce humaine sur terre
et les Archontes pré-terriens.
Pour un développement de cette corrélation, nous invitons le
lecteur à se reporter au paragraphe en conclusion de cet essai “Cosmic
Cousins”.
Le Pouvoir du Serpent
La description de Yaldaboath en “serpent à tête de lion”
est saisissante. Pour les Gnostiques, le lion représentait la force
aveugle de la procréation (une association qui tire probablement son
origine des Centres de Mystères Egyptiens, sans même parler de la force
et du bruit propres à l’accouplement des lions dans le désert), et donc
l’image du corps en forme de sperme des reptiliens à tête de lion est
encore plus appropriée. Le type draconique de l’Archonte apparaît sur
les bijoux gnostiques, non pas parce que les Gnostiques rendaient un
culte aux reptiliens - loin s’en faut - mais parce qu’ils considéraient
ce symbole comme un antidote magique à l’influence Archontique. Tout
comme un crâne sur une étiquette indique un liquide toxique, afin de le
différencier d’un liquide propre à la consommation, l’image du
lion-serpent était représentée sur les amulettes Gnostiques pour se
prévaloir contre l’intrusion Archontique.
Le serpent à tête de lion des Gnostiques est appelé par des
noms magiques tels qu'Ophis, Knuphis et Abrasax. Dans l’anatomie occulte
du mysticisme Asiatique et du Yoga, ce reptile est connu comme la
Kundalini, le pouvoir du serpent. Les Gnostiques qui pratiquaient le
yoga de la Kundalini étaient appelés des Ophites, du Grec ophis qui
signifie serpent. Ce culte fut condamné par les premiers Chrétiens comme
un culte païen “d'adorateurs de serpents”. Pour le commun des mortels
non initiés, le serpent de la Kundalini ne peut être conçu que de façon
primaire. Pour les Gnostiques, le serpent à tête de lion couronnée de
rayons du soleil était non seulement le symbole du Seigneur des
Archontes mais également la source du pouvoir spirituel qui permet aux
êtres humains de résister à ces entités.
Les experts en Gnosticisme qui ne sortent pas du cadre du
Gnosticisme pour le comprendre ne mentionnent jamais la Kundalini alors
que les érudits ésotériques et non conventionnels tels que G. R. S.
Mead, Helena Blavatsky et C. W. King (Gnostic and their Remains)
établissent cette corrélation de façon routinière tout comme les érudits
en mythologie comparée tels qu'Alain Daniélou et Joseph Campbell. Dans
l'ouvrage “The Inner Reaches of Outer Space”, Joseph Campbell
montre comment l’image de la Kundalini, le “serpent de pouvoir” apparaît
dans l’art en partant de la vallée de l’Indus, aux alentours de 2300
avant notre ère, en passant par toutes les cultures antiques pour
arriver à l'ère moderne. Aussi tardivement qu’au 16 ème siècle, les
thalers en or en Allemagne (Campbell, figure 8) montraient la
crucifixion sur une face et un serpent drapé sur la croix sur l'autre
face. A cette époque tardive, le Christ pouvait être identifié avec la
Kundalini - sans qu'on ait la moindre idée du pourquoi, cependant - mais
pour les Gnostiques, le serpent sur la croix annulait le pouvoir de
rédemption attribué à la crucifixion (à savoir la glorification de la
souffrance comme une force de rédemption). L'éveil de la Kundalini
génère l'extase, éveille la supraconscience, développe les facultés
occultes et libère des vagues d'énergie de guérison qui suscitent des
flux de sécrétions hormonales et physiologiques au travers de tout le
corps.
En tant que serpent mythique gardien de l'Arbre de
Connaissance dans la Genèse, la Kundalini était le “messager de la
rédemption” pour les Gnostiques. Dans un renversement complet de
l'interprétation conventionnelle de la Chute, les Gnostiques
considéraient le serpent comme un allié spirituel pour l'humanité
originelle, “les premiers à tenter de libérer l'humanité de l'esclavage à
un dieu inconscient qui s'était identifié avec l'Absolu et avait ainsi
entravé le chemin vers l'arbre de la vie éternelle”. (Campbell. Page
78). Le “dieu inconscient” qui s’identifie faussement avec l’Absolu est
bien sûr Yaldabaoth, alias Jéhovah.
Les Gnostiques enseignèrent que le noos, à savoir
l’intelligence spirituelle conférée à l’humanité, pouvait être bloqué
par les Archontes. Ce blocage se manifeste au travers de l’intrusion
Archontique (qui sera le sujet d’un essai ultérieur d’accompagnement
“How we are Deviated”) impliquant une sorte d’invasion subliminale au
niveau de la pensée et du langage (c’est à dire de la syntaxe mentale).
Mais le noos pourrait être renforcé en accédant au pouvoir de la
Kundalini, un courant d’extase qui reste normalement dormant dans le
corps humain. Dans sa monographie sur les Archontes, I. S. Gilhus note
que “la stratégie érotique est le moyen le plus important utilisé par les Pneumatiques pour préserver la lumière perdue”
(page 51). Pneumatique est le terme Gnostique qui désigne les humains
qui suivent le chemin de l’illumination psychosomatique, la technique
fondamentale de la religion Gnostique. Pneuma, la “force spirituelle”
est développée en cultivant le noos, “l’intelligence supérieure”. Mais
les Archontes dressent une résistance aveugle à ce processus: en bref,
ils escomptent que les humains restent ignorants de leur potentiel
spirituel inné.
Lorsque la Kundalini s’éveille de son état de dormance,
l’intelligence supérieure s’épanouit et d’autres effets se font
également sentir. Certains groupes Gnostiques, tels que les Ophites,
pratiquaient l’éveil collectif de la Kundalini afin de générer une
enveloppe protectrice contre l’intrusion Archontique. Ils voyaient, en
effet, dans la Kundalini, l’énergie spirituelle et sexuelle bloquée dans
la structure du corps, l’instrument principal de défense contre les
Archontes. Le Dialogue du Sauveur (NHC III, 5.85) contient cet échange:
“Judas dit, ‘Regardez, les
Autorités (Archontes) demeurent au-dessus de nous et c’est donc eux qui
nous domineront’. Le Sauveur répondit, ‘C’est toi qui les gouvernera.
Mais seulement lorsque tu te seras débarrassé de la jalousie, que tu
accepteras la protection de la Lumière et que tu auras pénétré dans le
nymphion (la chambre nuptiale)’”.
L’enseignant-sauveur insiste fortement sur le fait que nous
pouvons contrôler les Archontes mais il dit clairement aussi que
certains défauts humains invalident l’usage de ce pouvoir. Le mot Grec
phthonos peut être traduit par “jalousie” ou “envie”. Les Gnostiques
considéraient que la jalousie est la signature des Archontes et le
défaut humain clé qui nous rend vulnérable à leur intrusion. “La
protection de la Lumière” émane de l’activation de la Kundalini, souvent
décrite comme une vague de lumière électrique à l’image de l’éclair qui
se déverse dans le corps. “Nymphion” est un terme codé désignant une
cellule ambiante de protection psychosomatique générée par des
activations intenses de la Kundalini.
Sir John Woodruffe, le célèbre transmetteur de la sagesse
Hindoue Tantrique en Occident, identifia pleinement la pratique du yoga
de la Kundalini (l’éveil du pouvoir du serpent au travers des canaux de
la colonne vertébrale) avec les rites Gnostiques de “culte du serpent”. (Shakti and Shakta.
Page 191). Les érudits Bouddhistes, tels que E. A. Evans-Wentz, J. M.
Reynolds et H. V. Guenther ont fait des observations similaires alors
que les érudits Gnostiques ne leur ont pas rendu la pareille car ils ne
cherchent pas en dehors de leur genre afin de comprendre la théorie et
la pratique du Gnosticisme.
Le symbole du lion-serpent est dépeint à maintes reprises
sous forme de hiéroglyphe sur les murs du Temple d'Horus à Edfu, à 60 km
au sud de Nag Hammadi. Dans le culte d'Hathor qui y fut célébré, le
lion-serpent représentait la “semence royale” des pharaons. L'enfant
royal Horus est souvent dépeint suçant son doigt et cela nous rappelle
très concrètement la posture des Archontes embryonnaires. Les prêtres
Egyptiens, qui contrôlaient les accouplements dans les familles
dynastiques, possédaient-ils une connaissance intime de la Kundalini
tout autant que des Archontes? Le serpent de la Kundalini est dépeint
dans l'art sacré Egyptien par un cobra érigé ou un couple de cobras,
lovés parfois autour d'un bâton, et par l'uraeus, la coiffure de cobra
de la puissance divine. La tresse cérémoniale, sur le côté de la tête
d'Horus, était également un symbole du pouvoir du serpent. La tresse
pharaonique, traditionnellement portée sur le côté droit de la tête, est
une répétition visuelle des cobras spermatiques d'Edfu. L'iconographie
sacrée véhicule des connaissances explicites mais hautement occultes.
Horus est l'enfant dont les fonctions cérébrales du cerveau droit sont
accrues par le pouvoir du serpent.
L'imagerie “ésotérique” du pouvoir du serpent est à l'oeuvre
sur plusieurs plans simultanément. Nous allons voir que le symbolisme
biologique complexe du mythe Gnostique a beaucoup à nous apprendre quant
à la nature des Archontes et quant à la façon dont nous pouvons leur
résister.
Le Viol d’Eve
Ialdabaoth est également nommé l’Archigéniteur, le “maître géniteur”
(Apocryphe de Jean II, 12.25). Les Gnostiques, chez lesquels l’éthique
devait être en harmonie avec la cosmologie, considéraient la procréation
biologique, pour autant qu’elle est un acte involontaire, comme un
mécanisme inconscient qui fait des humains les instruments du Seigneur
des Archontes. Les informations concernant la procréation par Ialdabaoth
de son propre type, son contrôle de la procréation des types
embryonnaires, et peut-être même son implication dans des croisements
avec les êtres humains, sont parmi les éléments les plus déconcertants
du mythe de Sophia. Plusieurs textes des Codex de Nag Hammadi décrivent
la tentative des Archontes de “violer Eve”: c'est à dire d'inséminer
l'espèce humaine. Il est clair, cependant, selon le texte, qu'ils
échouent dans leur entreprise. L'Hypostase des Archontes décrit cet
épisode:
“Les Archontes s'approchèrent
alors d'Adam et lorsqu'ils aperçurent sa contrepartie femelle parlant
avec lui, ils devinrent très agités et ils furent attirés par elle. Ils
se dirent l’un à l’autre ‘Allons, semons notre semence en elle’ et ils
la poursuivirent. Et elle, la mère du vivant, se moqua de leur stupidité
et de leur aveuglement; et au moment de tomber dans leurs griffes, elle
se transforma en arbre et laissa, devant eux, un reflet d'ombre
d’elle-même.” (89:15-25).
Ce passage met en valeur la sophistication imaginale de la
vision Gnostique. Les voyants Gnostiques perçurent la tentative des
Archontes d'inséminer Eve - d'interférer avec la génétique de l'espèce
humaine, pour ainsi dire - mais ils observèrent également que cette
tentative fut un échec. La métamorphose d'Eve en arbre est réminiscente
du mythe Grec de Daphné qui se transforma en laurier. (Ce parallèle
prouve que la cosmo-mythologie Gnostique ne fut pas le fruit du hasard
mais un système de connaissance visionnaire profondément enraciné dans
la vie mentale indigène de l'Europe pré-Chrétienne). Pour les
Gnostiques, les visions qu'ils contemplaient, lors d'états altérés de
conscience, étaient empiriquement réelles et pouvaient être
expérimentées. Grâce à ces visions, ils étaient capables d'accéder à une
perception extraordinaire des mondes supra-humains, des activités des
divinités, des relations de l'humanité avec des espèces extra-terrestres
et de l'aventure à long terme de l'espèce humaine.
L'épisode ci-dessus décrit comment les Archontes échouent
dans leur tentative de capturer Eve mais ils arrivent, cependant, à
pénétrer son ombre, un simple reflet. Cela implique que, bien qu'ils ne
puissent pas avoir accès à notre structure génétique, les Archontes,
cependant, peuvent affecter ou dénaturer notre image de la femme, du
Féminin, et dans une certaine mesure, ils peuvent ainsi arriver à
profaner Eve. Il se peut qu'ils dénaturent notre perception de notre
propre structure génétique.
La vision Gnostique de l'ordre cosmique nous incite, comme
elle le fait souvent, à comprendre ce qui se passe dans notre mental.
Nous, les humains, avons-nous, d'une quelconque manière, profané l'image
de la femme? En imposant, par exemple, aux femmes une notion
artificielle de leur identité, une falsification de leur nature réelle?
S'il en est ainsi, les Gnostiques considéreraient que nous avons été
instrumentalisés dans le viol d'Eve par les Archontes. Dans le monde
d'aujourd'hui, n'est-il pas évident que nous avons une vue dénaturée de
la génétique? S'il en est ainsi, cette dénaturation, et tout ce qui en
découle, mériterait pleinement d'être considéré comme les conséquences
de l'influence dénaturante des Archontes sur le comportement humain.
Les Annunakis entrent en scène
Le passage ci-dessus de l’Hypostase des
Archontes évoque les débats actuels sur l’intervention extra-terrestre
dans la génétique humaine. La plupart des théories concernant le
programme d’hybridation génétique des ET assument que quoi que les
extra-terrestres (généralement les types foetaux de Gris sont les plus
soupçonnés) choisissent de faire, ils peuvent le réaliser. Cependant,
les voyants Gnostiques, qui appliquaient un raisonnement non-ordinaire à
leurs observations des Archontes, arrivèrent à une conclusion
différente. Selon la vision Gnostique, ce serait une erreur monumentale
d’assumer que les Archontes peuvent réaliser des choses qu'en fait ils
ne peuvent pas car ce serait leur conférer du pouvoir sur nous. Les
Gnostiques enseignèrent que le principal danger que nous ayons à
confronter avec les Archontes se situe moins dans ce qu’ils peuvent
réellement faire que dans ce que nous croyons, à tort, qu’ils puissent
faire. Leur carte maîtresse est la tromperie (en Grec, apaton et plane),
et plus particulièrement la tromperie quant à la nature et à l’étendue
de leurs pouvoirs. “Car leur plaisir est amer, et leur beauté est dépravée. Leur plaisir est dans la tromperie.” (L’Apocryphe de Jean. 56:3-7).
Tout étranges qu’ils soient, certains éléments du mythe
Gnostique de notre espèce commencent maintenant à paraître familiers. Le
thème de l’insémination extra-terrestre de la race humaine se retrouve
également dans les écrits archaïques de l’ancien Sumer, qui datent du
troisième millénaire avant notre ère, et il foisonne dans les débats
contemporains sur les ET/OVNI. Les narrations Sumériennes décrivent une
espèce extra-terrestre, les Annunakis, auxquels on attribue la création
de l’espèce humaine par génie génétique et aussi l’avènement de la
civilisation. Ces narrations se trouvent sur les tablettes cunéiformes
datant d'environ 1800 avant notre ère, mais elles présentent des
rédactions tardives de versions bien antérieures. L'histoire de
l'intervention extra-terrestre est, apparemment, un des scénarios les
plus anciens de notre espèce. La plupart des gens qui suivent les débats
sur les ET/OVNI connaissent les histoires Sumériennes des Annunakis qui
sont aisément identifiés avec les ETs de nos jours; cependant, à ce
jour, aucun de ces débats n'a jamais fait référence au scénario
Gnostique des Archontes.
La description Gnostique des activités des
Archontes/Annunakis diffère, sur de nombreux point essentiels, par
rapport à celle que l’on trouve dans les narrations Sumériennes. Tout
d’abord, les Gnostiques ne considéraient pas les Archontes comme des
êtres supérieurs qui lancent une civilisation en claquant du doigt. Ils
ne considéraient pas, non plus, que les Archontes fussent capables de
manipuler le génome humain (qu’ils appellent l’Anthropos) bien qu’ils
accordassent quelque influence à l’activité Archontique dans notre
évolution physique. Ce dernier point est extrêmement difficile à
élucider, cependant... La différence la plus frappante, et de loin,
entre les descriptions Sumérienne et Gnostique réside dans le fait que
la première ne contient aucune référence au mythe de Sophia et ne
présente aucune explication quant à l’origine des Archontes, alias
Annunakis. C’est, pour le moins, une lacune considérable.
Dans sa reconstruction élaborée du matériau Sumérien,
Zecharia Sitchin, décrit les Annunakis comme une espèce non-humaine
hautement évoluée qui demeure sur la planète Nibiru, une planète aux
confins du système solaire avec un cycle de 3600 ans. Dans la version de
Sitchin de la préhistoire, les Annunakis arrivèrent sur Terre en quête
d'or afin de manufacturer une suspension colloïdale nécessaire à la
stabilisation de leur atmosphère. (Pour des informations plus
détaillées, voir le dernier ouvrage de Sitchin, The Lost Book of Enki).
Bien que Sitchin semble être un Sumerologiste reconnu faisant preuve
d'une très grande maîtrise des langues anciennes, aucun érudit
conventionnel n'approuve son scénario pour les Annunakis. Au pire, il
est rejeté comme étant une histoire fantaisiste “d'anciens astronautes”
parée d'un habillage scientifique. Je suis dans l'incapacité de dire si
l'histoire, selon Sitchin, des Annunakis sur Nibiru est une
transcription fidèle des textes cunéiformes ou une extrapolation
fantaisiste de son cerveau.
Il est significatif que Sitchin ne décrive jamais l'apparence
physique des Annunakis ni d'un type ni de l'autre. Un des grands
avantages du scénario Gnostique des Archontes est qu’il pourvoie des
descriptions concrètes de ces entités. Est ce une coïncidence que les
Archontes reptiliens et embryonnaires décrits dans les textes Gnostiques
se présentent avec une apparence identique à celle des deux types d’ET
les plus communément rencontrés de nos jours, à savoir les Gris et les
Reptiliens? Si les Gnostiques avaient raison quant à cet épisode du
scénario d’intervention, sur quoi d'autre avaient-ils raison?
Cousins Cosmiques
“Les mêmes manifestations qui ont
créé nos croyances religieuses ont également créé nos croyances OVNI.
Une étude sérieuse du Phénomène entrainerait une remise en question de
notre perception de la religion”. John Keel. UFO: Operation Trojan Horse
Il est surprenant de retrouver des descriptions détaillées
et vivantes d’extra-terrestres prédateurs dans des textes obscurs datant
du 4 ème siècle avant notre ère, mais les révélations des Gnostiques ne
sont en rien moins surprenantes. Il est certain que des témoignages
anciens d’observation d’OVNIs existent mais le matériau Gnostique sur
les Archontes ne se contente pas de présenter des “témoignages”. Il
explique leurs origines dans l’ordre cosmique, leur nature (inorganique,
imitative, sans volonté propre), leurs apparences et stratégies, leurs
attitudes envers l’humanité et plus. Nous aurions de la peine à imaginer
une solution plus claire et cohérente du “Phénomène” (à savoir,
l’énigme ET/OVNI).
Il est vrai que le caractère très étrange du matériau
Gnostique concernant les Archontes pose un problème de crédibilité. Nous
avons le choix entre croire que ces textes représentent une description
exacte de ce que les voyants Gnostiques ont observé dans des états
altérés de conscience - à savoir, une description fiable d’une recherche
parapsychologique véridique réalisée par observation clairvoyante, par
rêve lucide, par vision éloignée et soigneusement évaluée ensuite par la
raison non-ordinaire - ou croire que les Gnostiques étaient de purs
fantaisistes, des mystiques induits en erreur par leurs visions, des
tout fous sectaires, ou encore pire.
Comment pouvons-nous donc déterminer si le récit Gnostique des
Archontes était une pure illusion ou une description fiable de
l'intervention extra-terrestre?
Dans mon essai “Les Sources du Mythe de Gaïa”, je débat
sur le concept aborigène du Temps du Rêve (Dreamtime), le jeu perpétuel
de la conscience créative dans l'Eternel Maintenant, et sur sa
variante, le Rêve.
“Lorsque le Temps du Rêve vient à
s'exprimer dans un comportement ou une connaissance particulière, les
Aborigènes font référence au Rêve de la créature qui incarne cette
connaissance ou qui personnifie ce comportement. Le Rêve du Kangourou,
par exemple, est la somme de la connaissance innée et du comportement
instinctif de tous les kangourous, en remontant aux ancêtres du Temps du
Rêve.
Toutes les créatures, organiques et inorganiques, humaines
et non-humaines, vivent et meurent selon les Rêves qui oeuvrent au
travers d'elles. Dans la vision du monde des Aborigènes, le don unique
des humains à créer une culture émane de notre capacité à nous remémorer
et à nous raconter le Rêve, non seulement celui de notre propre espèce
mais celui aussi de toutes les autres espèces. La croyance indigène
selon laquelle le rôle de l'humanité est de se remémorer les événements
du Rêve pour toutes les autres créatures est en accord avec la
suggestion présentée dans mon essai “Sharing the Gaïa Mythos”: l'espèce
humaine est l'activateur d'un circuit de mémoire pour Gaïa.”
Si nous voulons appliquer ces idées à la problématique des
Archontes, il nous faut nous rappeler que nous, l'espèce humaine, sommes
impliqués d'une manière spécifique dans le Rêve de Gaïa qui prend son
origine dans la Protennoïa Trimorphe, l'intention originelle tripartie
de l'Eon Sophia. Nos propres frontières sont définies par la trinité
Terre-Lune-Soleil et notre sagesse, dont nous a dotés Sophia, s'épanouit
au sein des conditions spécifiques de la biosphère, le ventre
nourricier de Gaïa. Il y a, cependant, un autre Rêve qui s'infiltre dans
le Rêve de la Terre, à l'image d'un message sans fil qui s'insinue dans
une conversation qui a lieu sur une autre fréquence.
Quelque chose d'extrêmement étrange se manifeste sur terre
en raison d'une fêlure dans le mental humain et cette fêlure, à son
tour, émane d'une anomalie dans l'ordre cosmique. “Le monde dans lequel
nous demeurons prend son origine dans une erreur” (Evangile de Philippe.
NHC II, 3, 75.1). L'aventure magique de la conscience par laquelle
nous co-évoluons avec le Rêve de Gaïa, est perturbée ou dénaturée par
une influence extra-terrestre, selon les enseignements des Gnostiques.
Sur ce point ésotérique, il semble qu'ils aient été en accord avec le
vieux shaman Yaqui, Don Juan, qui disait à Carlos Castanedas: “Les êtres
humains sont dans une quête de conscience qui a été momentanément
interrompue par des forces étrangères”.
Dans notre essai en cours de rédaction “How We are Deviated”,
nous étudierons plus précisément comment les Gnostiques décrivirent
l’intrusion de ces forces étrangères, les entités extra-terrestres qui
sont également nos cousins cosmiques.
Tout ce que nous apprenons sur les Archontes nous enseigne quelque chose de fondamental sur nous-mêmes.
John Lash. Novembre 2004
Traduction de Dominique Guillet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.