Par Satprem.
Il y a ce feu d’être qui ouvre les portes du nouveau monde….
Mais
ce corps au début, n’est qu’une petite étincelle; sa masse ardente, une
flamme vacillante qui parfois s’allume et souvent s’éteint, et qu’il
faut rallumer encore et encore; C’est un petit cri de suffocation dans
la nuit du monde, un besoin d’on ne sait quoi qui se promène avec nous,
monte et descends nos méandres, qui nous suit tenacement comme une
mémoire d’autre chose, comme un souvenir doré dans la grisaille des
jours, comme un appel d’air, un besoin d’espace, un besoin d’aimer, un
besoin d’être vrai.
Et il grandit ce feu, ce cri:
Et il grandit ce feu, ce cri:
L’homme est une étroite passerelle, un appel qui grandit (Sri Aurobindo, more poems).
C’est
d’abord une petite flamme dans le mental, quelque chose qui tâtonne
vers une inspiration plus vaste, une vérité plus grande, une
connaissance plus pure, et qui monte, qui monte, qui voudrait même
couper toutes les lourdeurs du monde, les entraves, les attaches, les
encombrements de la terre, qui s’élève et débouche parfois, pure, aigüe,
sur des sommets de lumière blanche où tout est à jamais connu et vrai,
mais la terre, elle, reste fausse; la vie, le corps restent dans la
mêlée obscure, et meurent et se décomposent. Alors cette petite flamme
blanche commence à prendre dans le cœur: elle voudrait aimer, guérir,
sauver, et elle tâtonne ici, tâtonne là, aide le prochain, secourt, se
donne et chante quelque chose qui voudrait tout embrasser, tout contenir
et prendre la vie entière dans son cœur.
Déjà,
c’est une flamme plus chaude, plus dense, mais ses minutes
d’embrasement sont comme une pâle luciole fragile sur un océan de vie
obscur, à chaque instant elle est étouffée, noyée sous la vague et sous
nos propres vagues d’obscurité, rien n’est changé et la vie continue sa
ronde.
Alors le chercheur veut faire
entrer ce feu, cette vérité ardente dans chaque instant et dans chaque
geste, dans son sommeil et dans ses jours, dans son mal et dans son
bien, dans toute la vie, et que tout soit purifié, dévoré par ce feu,
que quelque chose d’autre naisse enfin, une vie plus vraie, un être plus
vrai. Il entre sur la voie du surhomme. Et ce feu grandit encore, il
descend, descend les étages de l’être, s’enfonce dans les caves
subconscientes, déloge l’elfe gris, déloge la misère dedans, et brûle de
plus en plus continûment, puissamment, comme attisé par la pression
obscure.
C’est déjà presque un corps à
notre semblance et c’est d’une couleur rouge-vermillon qui déjà tire
sur l’or. Mais c’est encore fluctuant et précaire, il manque une assise
fondamentale, une base de permanence. Alors le chercheur veut faire
entrer ce feu dans sa substance et dans son corps, il veut que sa
matière reflète la Vérité, incarne la Vérité, il veut que ça rayonne
dehors comme au-dedans.
Il entre sur
la voie de l’être supramental. Car en vérité ce moi de feu qui grandit,
ce corps ardent qui ressemble de plus en plus à notre archétype divin, à
notre frère de lumière sur les hauteurs, qui semble nous déborder de
toutes parts et même rayonner autour dans une vibration déjà orange, est
le corps même qui formera l’être supramental. C’est la prochaine
substance de la terre: « plus dure que le diamant, et pourtant plus
fluide qu’un gaz ». C’est la condensation de la grande Énergie avant
qu’elle se transforme en matière.
Mais
comment engrener ce feu dans notre matière, comment opérer le passage
ou la transfusion de ce corps obscur et mortel à ce corps ardent et
immortel ?
L’expérience est en cours,
il est difficile d’en parler, personne ne saura vraiment comment cela
se fait jusqu’à ce que ce soit fait. Nul ne connaît le pays ni le chemin
puisque personne n’est jamais allé là, personne n’a jamais fait un
corps supramental !
Mais ce sera
fait, aussi inévitablement que l’homme et le singe, et le mille-pattes,
étaient déjà faits dans la grande Semence d’or du monde.
C’est la dernière aventure de la terre, ou peut-être la première d’une série plus merveilleuse sur une nouvelle terre de vérité.
Satprem – Extrait de la Genèse du Surhomme
Source : http://www.urantia-gaia.info (en cas de copie, merci de respecter l’intégralité du texte et de citer la source)
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