Philippe Guillemant est un ingénieur physicien, auteur de la théorie de la double causalité, un modèle de création de la réalité fondé sur le libre arbitre, présenté dans ses trois livres “La Route du Temps” (Le Temps Présent, 2010 & 2014), "La Physique de la Conscience" (Trédaniel, 2015) et "Le Pic de l'Esprit" (Trédaniel, 2017), Ce modèle conduit, entre autres choses, à une explication rationnelle de la synchronicité qui débouche sur un véritable « pont » entre la Science et la Spiritualité.
Physicien au CNRS le jour, prêcheur vantant les mérites de l’âme quantique la nuit, Philippe Guillemant se situe dans un espace-temps inédit, quelque part entre le chat de Schrödinger et J. J. Abrams. Comment un centralien qui construisait des détecteurs de feux de forêts a pu devenir, trente ans plus tard, le gourou des « synchronicités » ?
Inventeur du vidéonystagmographe
Avant de deviser avec son ange intérieur, Philippe Guillemant a été un ingénieur brillant. Diplômé de l’École centrale, il se lance dans une thèse de doctorat en physique du rayonnement. En 1983, il travaille à l’Institut de physique du Globe de Paris. Il met au point l’informatisation d’un observatoire volcanologique en Martinique, ce qui lui permet d’étudier la détection de signaux et leur traitement par des logiciels.
Chercheur start-uper
Philippe Guillemant ne se contente pas de sa casquette de chercheur. En 1993, il crée l’entreprise Synapsys, qui commercialise son vidéonystagmographe et se positionne sur le terrain de l’intelligence artificielle. En pleine bulle Internet, à une époque où l’argent coule à flots, il reçoit des offres alléchantes pour développer ses travaux de l’autre côté de l’Atlantique. Mais Philippe décide de rester en France, où il profite de la nouvelle loi sur l’innovation pour monétiser ses recherches en planchant lui-même sur les applications industrielles de son travail.
Le grand effondrement
Mais en 2005 se produit ce que Philippe Guillemant qualifie de « grand effondrement ». De ce cataclysme, on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’il concerne toutes les sphères de son existence : séparation amoureuse, interdiction de voir ses enfants, problèmes professionnels, soucis de santé, etc. De quoi sombrer dans une sérieuse dépression.
« Danser avec le chaos »
Comme Patrick Sébastien, Philippe Guillemant croit dur comme fer aux synchronicités, qu’il définit comme les « manifestations de futurs potentialisés ». Si nous identifions correctement ces synchronicités et apprenons à interpréter leur message, alors nous pouvons modifier notre futur en agissant sur le présent. Si, en revanche, on passe à côté, on se contente de suivre le chemin d’un avenir tout tracé, déjà réalisé.Il faut « danser avec le chaos » et dépasser nos peurs pour « qu’apparaisse la magie »Guillemant va plus loin. Citant sa propre expérience, il avance qu’il est possible d’acquérir le pouvoir de provoquer ces synchronicités. Pour cela, il faut : une volonté authentique, le détachement au passé, le don de soi et l’amour qui permet « d’énergétiser ce futur pour qu’apparaissent les voies non causales et les ponts pour l’atteindre ». Ah et il faut aussi « danser avec le chaos » et dépasser nos peurs pour « qu’apparaisse la magie ». On est loin, très loin, des robots et de la reconnaissance visuelle.
Modifier le futur dans le présent
En 2015, il publie La Physique de la conscience puis participe au film La Route de la conscience. Il donne des conférences dans des instituts métapsychiques, des associations de méditation et collabore à des rencontres d’ufologie, ce qui laisse imaginer la diversité de son auditoire, des complotistes acharnés aux individus à la recherche de leur « boussole personnelle ». À tous, Philippe Guillemant martèle son message : l’usage des synchronicités va nous permettre de sortir de la matrice.
Un rebelle complotiste
Audacieuse, la démarche pose plusieurs problèmes. D’abord, Philippe Guillemant est souvent présenté comme « physicien au CNRS » alors que ses théories n’ont rien à voir avec son travail dans cet organisme public de recherche. Il joue délibérément sur ce flou, bien conscient qu’il a le devoir de s’exprimer à titre personnel et pas au nom de l’institution scientifique.
Illustration de une réalisée par Aline Zalko pour Usbek & Rica.
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