La contre violence, au service de la paix dans le monde
John Lash Traduction Dominique Guillet
En mai 2008, je lançai la rubrique “Contre-Violence et
Ethique du Guerrier” sur mon site de Métahistoire avec un essai
d’orientation pour en préciser les fondements. Cet essai était abrégé et
incomplet. A cette époque, les conditions présidant à l’existence de
mon site internet ne me permettaient pas de présenter une vision plus
conséquente de la contre-violence et de ses applications, incluant la
magie rituelle d’intention protectrice et létale. C’est maintenant le
moment d’expliciter cette vision en termes très clairs.
Ma recension du film Avatar suggère certains points qui
peuvent servir à réintroduire la contre-violence et qui en souligne la
nécessité comme une voie vers la paix dans le monde à notre époque. Dans cette recension, j'ai déclaré “la chasse ouverte aux prédateurs”.
De prime abord, permettez-moi de clarifier très précisément
que la contre-violence doit être dirigée vers les prédateurs humains
qui s’attaquent à ceux de leur propre espèce au travers d’orchestrations
globalistes et qu’elle ne peut jamais être utilisée pour une cause
privée. La cible individuelle de la rage transpersonnelle ne peut pas
être quelqu'un que vous connaissiez personnellement mais quelqu’un qui
vous est connu en dehors de tout contact personnel: c’est un
principe-clé de l’éthique des guerriers dans la vision Gaïenne.
Le Puma des Andes: l'animal sacré de pouvoir, symbole de la contre-violence |
L'Action Juste
Dans mon ouvrage “The Hero - Manhood and Power”, j’ai
suggéré que l’on puisse définir un héros par ce contre quoi il s’oppose.
C’est une manière de déterminer, sur le plan individuel, une motivation
héroïque. Si l’humanité, quant à elle, possède aussi un aspect
héroïque, incluant la capacité de se battre pour se défendre et pour
vaincre tout ce qui menace sa survie, cette définition ciblée peut sans
doute être appliquée, alors, sur le plan générique ou universel. Ainsi
donc, contre quoi s’oppose l’espèce humaine qui requerrait une réaction
héroïque? La réponse est la suivante: la prédation à l’encontre de ses propres congénères, à l’intérieur de l’espèce. La contre-violence constitue la réponse correcte et authentique, d’un point de vue éthique, à une telle prédation.
Dans le Bouddhisme, le Noble Chemin Octuple, est constitué de
huit membres, huit genres de choses correctes à réaliser: l’action
juste, la parole juste, les moyens d’existence justes, etc. Mais qui
définit ce qu’il est correct de réaliser? Et sur quels fondements? John
Lash définit-il personnellement ce qu’il est juste de faire sous l’égide
de ce qu’il appelle “l’action rituelle juste”, en faisant une allusion
délibérée au Noble Chemin Octuple? Non, John Lash n’est pas en train de
définir ce qu’il est juste de faire au niveau de la surro-prédation: il
démontre que, dans cet exemple spécifique, la situation qui menace
globalement l’espèce humaine doit définir ce qu’il est juste de faire. C’est la menace elle-même qui en définit la réponse correcte.
D’où le besoin impératif de discerner et de diagnostiquer la menace du
mal socialement orchestré à notre époque. (se reporter à la rubrique
Télestique).
L’auteur n’est pas une figure d’autorité et certainement pas
un moraliste dictant aux autres ce qu’ils doivent faire ou proposant des
principes très élevés tels que les huit membres du Noble Chemin Octuple
du Bouddhisme qui sont pacifiques par nature. Soulignons au passage que
ces huit directives n’ont absolument rien à voir avec la quête de
l’illumination qui est supposée être la finalité principale des
pratiques et de la méditation Bouddhistes; de telles pratiques ne sont
pas mêmes d'ailleurs préparatoires à cette quête. Le Noble Chemin
Octuple est la voie de garage de l’enseignement Bouddhiste. Ce
commentaire nécessite une petite digression.
Il faut se souvenir qu’au 6 ème siècle avant EC, les
enseignements du Prince Siddharta constituèrent une hérésie à l’encontre
des doctrines Védiques et Brahmaniques et elles étaient considérées
comme telles à cette époque. Dans le Noble Chemin Octuple, Siddharta -
ou plus probablement ceux, plus tard, qui furent chargés de ses
relations publiques - adopta une position antagoniste vis à vis de
l’éthique guerrière proclamée par Lord Krishna dans la Bhagavad Gita, le
coeur vibrant des écritures Védiques-Brahmaniques. Dans ce discours
poétique, Krishna (supposément une incarnation de l’amour divin)
conseilla à son conducteur de char, Ajurna, d’accepter la mission du
guerrier et de combattre sur le champ de bataille. Ce faisant, Krishna
ne prôna pas la guerre ni n’approuva la violence en soi mais considéra
que c’était la chose juste et adéquate à réaliser dans la situation
confrontée par Ajurna.
A cette époque, le Noble Chemin Octuple constituait une
déviation de l’antique standard guerrier de Lord Krishna, un tournant
libéral en direction du pacifisme et de la passivité éthique. Les
pratiques du chemin octuple semblent être altruistes mais, en réalité,
elles ne servent que l’intérêt personnel. Elles permettent aux adeptes
de rester dans leur cocon éthique, tranquillement à l’abri des
challenges posés par les orchestrations en 3 D du mal social (division,
domination, dissimulation). Ce sont des platitudes égoïstes et
auto-gratifiantes, relativement moins dangereuses que les Béatitudes du
Sermon sur la Montagne mais conçues, néanmoins, dans la même veine
d’apaisement psychosocial. Elles sont, en fin de compte, anodines et
constituent une distraction eu égard à la libération spirituelle. Le
chemin de l’illumination, à notre époque, est tracé ailleurs et
Siddharta le savait for bien: c’est pour cela qu’il conféra des
enseignements oraux secrets à son cousin et proche disciple (qui
coïncidence ou pas, s’appelait également Ajurna) au sujet de l’approche
exceptionnelle de la libération adaptée au Kali Yuga. (J’ai souligné
dans les essais sur 2012 que le Kali Yuga débuta avec la mort de Krishna
en 3102 avant EC et qu’il se terminera en 2216 EC et que la vie du
Bouddha historique tomba exactement au point-médian de cette période de
temps).
L’intention de cet exposé, sur l’éthique guerrière, n’est ni
de prêcher ni de proposer ce que autrui devrait faire. Loin s’en faut.
C’est plutôt de rendre explicite ce qu’il va falloir sans doute
réaliser, et qui peut être réalisé, à l'encontre de la prédation vis à
vis de l’espèce humaine par des membres-même de cette espèce. La chose
correcte à réaliser, dans cet exemple, est l’action qui sera
opérationnelle sur le plan de l’auto-défense de l’espèce. La finalité
déclarée de l’action juste est la même que la finalité réelle: vaincre
les machinations en 3D: la division, la dissimulation et la domination
utilisées par ceux-là même qui orchestrent délibérément le mal social,
tout en comptant sur d’autres pour l’exécuter à leur place. La chose
correcte à faire dans ce cas serait la contre-violence dirigée à
l’encontre des principales factions en contrôle de l’orchestration ainsi
que de ceux qui exécutent leurs objectifs, que cela soit en complicité
naïve ou autrement. Il n’existe pas de participants innocents dans le
psychodrame du mal social et il peut se produire des “dommages
collatéraux” dans une attaque de contre-violence sur les prédateurs
globalistes.
La contre-violence est l’usage de la rage violente au service
de la défense de l’espèce et de la défaite de la prédation, au travers
d’une application ritualisée d’une telle rage - par exemple, des charmes
pour tuer à distance. Dans les cultures de tous les âges, et jusqu’à ce
jour, les shamans ont été reconnus tout autant pour leur capacité à
guérir que pour leur capacité à tuer. A ma connaissance, le renouveau
actuel du shamanisme en a totalement écarté ce dernier aspect. Cela
risque, évidemment, de donner une mauvaise image du shamanisme que de
déclarer qu’un shaman qui peut communier avec la nature, et guérir le
cancer, peut également tuer, en ayant recours à la technologie magique
des plantes ou aux “dards magiques”, telle que la recherche dans ce
domaine en témoigne. Il sera sûrement objecté qu’en orientant
l’attention vers cet aspect du shamanisme - développé dans
l’écosorcellerie Gaïenne, telle que je l’appelle - je cautionne et je
promeus de nuire à autrui et même de tuer autrui. Certains diront que
c’est une proposition ountrancière émanant d’un esprit malsain; que, de
plus, cet allumé, que nous prenions autrefois pour un érudit posé, est
maintenant en train de proposer l’usage de la magie rituelle, une sorte
de vaudou d’inspiration Gaïenne, pour nuire et pour tuer; que c’est un
appel à la démence et à la superstition; qu’un tel appel va reconduire
illico la société dans les voies sombres du passé, avec des shamans se
bataillant méchamment, maléfiques et immoraux, une magie noire échappant
à tout contrôle.
Serais-je dans l’illusion totale de proposer une approche
magique pour vaincre les orchestrations du mal social? Et encore pire,
se pourrait-il que je propose une forme de mal pour en soigner une
autre. Comment répondre à une telle objection?
Tout d’abord je voudrais suggérer que nous, en tant
qu’espèce, nous sommes sans doute déjà profondément plongés dans une
sorte de guerre shamanique sur cette planète, et qui est beaucoup plus
grave et plus destructrice, et de loin, qu’une escarmouche tribale.
Selon ce que certaines personnes affirment, il existe une guerre dont
notre mental est la cible. Et que faire, s’il est vrai que la guerre
psychologique a été utilisée à l’encontre des populations depuis les
années 1950, l’époque du “Candidat Mandchou”? Que faire, si nous sommes
déjà dans un monde où la “magie noire” a échappé à tout contrôle. Et
s’il en est ainsi, nous serions bien avisés de découvrir qui sont les
magiciens (informations à venir dans la voie rapide de l’instruction
Kalika), ce que sont leurs méthodes et intentions sous tous aspects
(clarification éminente à venir) et comment définir les règles de la
confrontation (cramponnez-vous).
Secondement, gardez à l’esprit que les chamailleries
shamaniques, dans les sociétés tribales, impliquaient toujours des
finalités privées ou personnelles. Il n’est que de prendre en
considération les nombreux récits de la tradition Aborigène en
Australie. Dans cette culture, les individus sont persuadés que la mort
ne vient pas naturellement mais au travers d’une intention meurtrière
émanant d’une personne qui possède les moyens de la provoquer,
généralement à l’aide de dards magiques. L’homme de médecine Aborigène,
qui attaque mortellement une autre personne, a une relation directe avec
elle et une affaire à régler; ou bien il est en relation de parenté
avec cette personne, via des intermédiaires. Par contre, dans la
contre-violence, il n’existe aucun lien intermédiaire, même lointain,
avec l’individu qui en est la cible. Dans l’écosorcellerie Gaïenne,
l’intention mortelle ou blessante ne peut pas être dirigée à l’encontre
d’un individu connu personnellement du praticien. L’éthique du guerrier
requiert que l’intention d’un tel rituel reste purement
transpersonnelle. Ce principe étant observé, il est impossible que
l’action juste rituelle dégénère dans des empoignades classiques de
vendettas et de jeux de pouvoirs shamaniques. L’orientation de la magie
planétaire est totalement différente de celle de la magie tribale
shamanique du passé et sa réalisation est, de même, immensément
différente.
En ce qui me concerne, je ne prendrais même pas la peine de
parler du shamanisme de nos jours, en pagayant assez rapidement pour
garder le rythme de la vulgarisation chic de ce thème, sans attirer
l’attention sur la capacité d’un shaman authentique de guérir tout
autant que de tuer.
Avec l'écosorcellerie Gaïenne, les arts létaux du
shamanisme ne peuvent plus être ignorés car l’espèce humaine,
aujourd’hui, en a besoin pour son auto-défense. Je déclare donc que la
chasse est ouverte aux prédateurs mais, ce faisant, que la
contre-violence n’est pas un appel à une insurrection sociale violente, à
des bains de sang dans les rues, à des assassinats, à des batailles
diaboliques, et à tout ce qui s’en rapproche. La contre-violence est un
appel héroïque à protéger l’espèce humaine et, dans la même cause, à
protéger l’habitat offert par la planète mère, là où les tribus de cette
espèce, et leurs cousins non-humains, peuvent survivre et prospérer
dans un pacte symbiotique d’existence paisible.
Kali = Délivrance
Il pourrait être objecté que Kali est une déesse Hindoue dégénérée, et tout autant un produit de la pathologie collective que les cerveaux du mal social contre lesquels je déclare la chasse ouverte. C’est certainement vrai de la forme de Kali qui vénérée, en une dévotion servile et insensée, par des millions d’Hindous de nos jours. Je rejette totalement la Kali populaire dont j’ai visité les sanctuaires à Calcutta, et ailleurs, dans le sous-continent. Les ghats en feu sont des crématoires puants où les natifs sacrifient des poulets à Kali Ma dans une frénésie de supplications. Ces dévots sont des esclaves misérables du malheur qui croient que la déesse guerrière Durga va intervenir en leur faveur. Ces stupidités sont ridicules. Je n’ai rien à voir avec ces gens.
MahaKali Yantra |
Mon expérience de Kali a été intime depuis l’âge de quatre
ans. Je peux vous dire comment je la perçois et comment je crois qu’elle
est perçue par les guerriers Gaïens, les praticiens de la
contre-violence au service de la Terre. Kali est la patronne de tels
guerriers et non pas la salvatrice des masses grouillantes qui larmoient
à ses pieds. Ces gens ne sont que des décombres pour Kali. Elle n’aime
que les braves qui, en sa compagnie, vont défendre les voies sacrées de
Bhudevi, la déesse de la Terre - pour ne citer qu’un de ses nombreux
noms prononcés dans le Voeu Gaïen. Kali déteste les êtres humains
faibles, crédules et obséquieux.
Il pourrait être également objecté que Kali, ou Bhudevi, ou
Gaïa-Sophia, ou toute autre déesse que je nomme, ne sont simplement que
des produits de l’imagination et peut-être même d’une imagination
malsaine, fébrile et pathologique. Est-ce que je crois que de telles
déesses sont réelles? Je le crois certainement, tout autant que je croie
que le jet-stream est physiquement réel. Ou que la photosynthèse est
physiquement réelle. Ou que l’anneau hexagonal du benzène est
physiquement réel. Cependant, ces déesses ne sont pas physiquement et
continuellement réelles dans une incarnation littérale: c'est comme si
elles pouvaient se manifester dans des hologrammes permanents. Elles ne
se manifestent pas de cette manière à l’exception de cas extrêmement rares avec certains individus,
mais jamais pour un show collectif ou un spectacle de masse. On peut
les concevoir, imaginativement, comme des projections des émotions
humaines et des formes d’ondes des émotions de la mère animale
planétaire, mais elles ne possèdent pas non plus seulement une existence
imaginative. Elles sont des forces surnaturelles oeuvrant à la
frontière entre la nature et la psyché, là où les profondeurs invisibles
du monde naturel pénètrent dans le psychisme. Elles sont de magnifiques
expressions vivantes et palpitantes du Nagual, l’autre monde dénié par
le rationalisme étroit et exclu de la vision par les limites
rationnellement définies de la perception. Cependant, par la pratique de
l’écosorcellerie Gaïenne, ces limites se dissolvent et les paramètres
de la perception sont transformés à jamais.
Les guerriers mystiques appellent cette transformation de la perception “la métamorphose bleue” en allusion à un phénomène connu: la lumière qui s’approche du témoin tend à passer vers l’extrémité bleue du spectre visible alors que la lumière qui repart passe vers l’extrémité rouge. Au fil des âges, les shamans et les visionnaires ont détecté l’équivalence surnaturelle de cette métamorphose, dont a émergé la tradition de dépeindre des divinités, tel que Krishna, en bleu. Dans son ouvrage “When the Impossible Happens”, le psychiatre Stanislav Grov décrit le phénomène mystique de la Perle Bleue, un signal ou une augure de cette métamorphose. Il évoque, en connaissance de cause, l’Etre Bleu rencontré par certains praticiens du Siddha Yoga. Dans le cycle d’essais sur 2012, je décris ma rencontre avec les Visages Mayas Bleus, les shamans itinérants intergalactiques qui vivent de façon permanente dans cette métamorphose. Quelque chose inspira James Cameron - selon son témoignage, lors d’un rêve - à dépeindre les chasseurs-cueilleurs Na’vi de Pandora avec des peaux bleues. A l’image des dévots de Kali, les Na’vi d’Avatar sont des guerriers shamaniques qui combattent pour protéger leur mode de vie en immersion profonde avec Eywa, la Gaïa-Sophia de leur planète. |
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