Je me souviens d’une publicité qui avait retenue mon attention dans les rues de Paris il y a de cela plusieurs mois. Il s’agissait d’une société de travail temporaire et l’affiche disait: “Donnez-nous plus que votre temps: donnez-nous votre énergie!”. Voilà un slogan parfaitement clair, me suis-je alors dit. Un slogan sans équivoque: le monde du travail nous propose de lui céder notre temps, notre énergie, notre singularité. Cela paraît aller de soi car, que ne donnerions-nous pas pour obtenir de quoi payer notre loyer et tout ce qui nous semble essentiel à notre vie quotidienne. Chaque jour nous nous battons contre l’épuisement pour de l’argent. C’est normal, dirons-nous. Mais ce type de sentence n’explique rien en vérité. Quelles sont les origines et les rouages d’un tel mécanisme, si banalisé soit-il?
Nous allons remonter aux premières heures de notre enfance, à notre arrivée en ce monde, dans le meilleur des mondes: celui de nos parents. Mais ce monde, nous allons l’observer sans le fatras sentimentalo-naïf que notre esprit hyper conditionné et moraliste veut nous imposer.
Mon opinion, mon intime conviction est que le but familial est l’Autorité. Ce principe en est la base et l’unique orientation. Le but ultime de l’inconscient familial n’est pas l’amour. L’enfant, et plus tard, l’adolescent, bénéficie de “l’amour” de ses parents s’il accepte leurs conditions, s’il se soumet à leur autorité. La mort de sa véritable personnalité est alors prononcée! S’il n’accepte pas ce chantage, s’il refuse la soumission à cette autorité pseudo-bienveillante, les parents vont alors tout tenter pour le mettre en échec, en déployant un arsenal de techniques diverses et subtiles, une “science” raffinée héritée de milliers d’années “d’évolution”.
Comme l’enfant qui vient au monde n’est que pur amour (c’est sa nature profonde et essentielle), il va le rechercher désespérément sa vie durant; à commencer chez ses parents. L’enfant va donc tout naturellement mettre l’accent sur ce mode de communication. Mais les parents eux, téléguidés avant tout par l’impératif d’autorité, vont revendiquer sa soumission complète et définitive. Peu importe d’ailleurs ce que cet enfant deviendra par leur faute (nous verrons pourquoi), sans compter la dose de colère et de frustration engendrées de part et d’autre.
Si l’enfant accepte et se plie aux conditions familiales, il bénéficiera dans le meilleur des cas d’un climat familial relativement équilibré imprégné d’amour certes, mais un amour simulé. Les parents ont en effet un besoin à la fois instinctif et culturel de répondre à une bonne image de soi: jouer les parents modèles est à leurs yeux capital (une question d’honneur dans certaines cultures). Et chaque noyau familial a sa propre notion de la perfection.
Les parents de celui qui aura refusé l’autorité vont patiemment faire croître en lui le sentiment que sa vie est une suite d’échecs, une vie ratée en somme. Lorsqu’il l’aura lui même admis, cette “confession” sera tenue pour preuve par ces derniers qu’ils lui sont bel et bien un élément indispensable: il aurait dû les écouter, sans eux, sans leur bons conseils, leurs principes, leurs bonnes vieilles valeurs, il n’est rien ou bien peu de chose! Sa mutation sera alors définitivement prononcée.
Dans les deux cas, l’individu aura développé une quantité incroyable de complexes, un fort sentiment d’infériorité, une profonde mythomanie (plus ou moins consciente) et sera constamment dans la dévalorisation malgré des apparences trompeuses. Dans les deux cas, les parents n’auront de cesse de lui faire croire année après année qu’ils lui sont indispensables, que leurs bons conseils et remarques sont incontournables. Ils comptent sur le grand manque de confiance de l’adolescent, induit par la destruction méticuleuse de l’amour-propre du “rebelle” pour le voir un jour finalement abdiquer, vaincu.
Pour obtenir le contrôle absolu, les parents vont agir sur plusieurs cordes sensibles à travers la manipulation de l’énergie vitale et de l’instinct grégaire. En effet, l’énergie vitale est double, qu’elle soit destructrice (Serpent noir) ou bienfaitrice (Serpent divin), elle constitue notre essence active élémentaire, indispensable à l’assouvissement de nos besoins quotidiens. Dupés par une culture axée sur l’empire du Serpent noir depuis des millénaires, les parents privilégient inconsciemment l’éducation qui met l’accent sur les valeurs de ce dernier (nous y reviendrons un peu plus loin).
En tant qu’élément indispensable et incontournable du tissu social, l’instinct grégaire représente aux yeux des parents une corde sensible de premier choix. Ils vont en effet mettre à profit ce besoin de lien à l’autre pour leur propre compte, en rendant leur enfant dépendant d’eux, tandis que la démarche inverse visant à l’aider à gagner confiance, indépendance d’esprit et autonomie, lui serait bien plus profitable. L’instinct grégaire se fait l’instrument de leur empire affectif exclusif: chaque fois que l’enfant se détournera d’eux, immanquablement, il reviendra à eux. Ce principe sera plus tard largement exploité par les entreprises et autres groupements à caractère religieux, politique, économique, militaire, qui attireront à eux les éléments humains nécessaires et les maintiendront une fois de plus sous leur contrôle.
Avec l’âge adulte, s’ajoute une pression de plus car les dits parents jugent l’heure venue pour eux d’être grands-parents. Voilà encore une merveilleuse trouvaille pour garder le contrôle et, coup double, lui faire définitivement perdre de vue son identité réelle.
Mais pourquoi diable ce besoin obsessionnel de contrôle? Pourquoi faire de la cause autoritaire une finalité en soi et se donner autant de mal? Quelle est cette force aveugle?
Résumons-nous: nous venons au monde pour être littéralement sacrifiés. La personnalité originelle, son énergie individuelle et singulière, promesse d’un être unique et merveilleux, ne doit surtout pas exister pour elle-même et s’épanouir librement. Son développement est saboté, avorté. Celle-ci est alors détournée pour servir la communauté et se diluer dans cette force globale. Alors pourquoi?
Dans les coulisses, les parents sont en fait les médiateurs d’une force silencieuse, sourde, incroyablement puissante et universelle qui les dépasse. L’exploitation de l’énergie humaine – et nous revenons ici au début de notre réflexion – a été mise en place aux origines de l’humanité, méticuleusement organisée par les élites, alliées aux forces noires. Le profil de l’humain s’est décidé dès cet instant: votre profil physiologique, intellectuel, culturel a été en effet orchestré il y a plus de 40 000 ans. (pour plus d’explications, voire mon ouvrage Les Fils de l’Aurore et mon récit Ces forces qui nous contrôlent, sur ce même site).
Nous l’avons vu: la méthode pour plier l’individu est et demeure l’autorité, qui s’exprime à travers la soumission complète ou partielle. Le but de cette harcelante intimidation est la destruction de l’amour-propre. Tout le reste, tout ce que la société a su créer pour rassurer, “guérir”, “aider” à accepter cet état de fait n’est que foutaises. Tout est prévu puisque depuis Freud entre autres, elle a mis en place un corps médical spécialisé dans l’absorption des troubles qui résultent d’une telle mise à mort de l’individu. Celui-ci, une fois de plus pris en charge par une autorité, se voit détourné de son pouvoir personnel et ne s’en sortira plus. En effet, le corps médical se place en tant que médium et se substitue aux parents, quand la seule cure possible résiderait en la reconquête par l’individu de son identité propre. Les réponses toutes faites rassurent et donnent l’impression d’exister mais nous demeurons au fond des “malades”, des “patients” à vie. En définitive ce complexe et inextricable labyrinthe d’explications et de systèmes de pensée conçu pour étiqueter nos “maux”, ne fait que renforcer le fossé qui nous sépare de notre véritable grandeur.
Cette force globale qui utilise nos parents pour sévir à la surface de cette planète est la véritable détentrice du pouvoir absolu. Elle vit au-delà de nos capacités psychiques et sensorielles, elle nous est donc inaccessible et nous ne pouvons nous la représenter. Mais bon nombre la perçoivent à travers de furtifs ressentis, de temps à autres. Elle est dramatiquement néfaste et destructrice et utilise le genre humain pour s’abreuver de son énergie et survivre, asseoir en lui sa propre volonté.
A travers l’Autorité instillée en nous par nos géniteurs, un mécanisme occulte s’active dans notre propre corps. Le corps: ce grand inconnu! Il n’est pas seulement un alliage complexe et subtile d’organes et autres tissus mais nous le savons maintenant, le support d’un réseau énergétique encore peu compris.
Au fond de nous résident deux forces vitales: un “serpent noir” et un “serpent bienveillant” (sorte de génie guérisseur). Le double-serpent n’est évidemment pas à prendre au premier degré. Appelé Caducée dès l’Antiquité, Kundalini en Extrême-orient, c’est un principe énergétique inhérent à chaque être humain, formidable courant à double sens qui peut tantôt se révéler destructeur, tantôt un formidable allié bienfaiteur. Notre civilisation a depuis ses origines basé ses codes éducatifs principalement sur l’activation du Serpent noir (cf Les fils de l’Aurore). Dans 99% des cas, le Serpent noir est stimulé par l’action obstinée et aveugle des parents, combinée à celle de la société, afin de faire de nous des êtres combattifs, compétitifs, agressifs et conquérants. La nature énergétique du Serpent noir est telle qu’elle stimule de sombres et virulentes valeurs et forces: autoritarisme, volontarisme, agressivité, hyperactivisme, offensivité, engagement personnel égoïste, brutalité et perfidie.
Chaque matin, le Serpent noir envahi notre corps et notre esprit. Et se faisant, ils nous prive de lucidité et d’objectivité. Seuls comptent les objectifs, le rendement, le profit. Sa vitesse d’action est quasi instantanée et prend d’assaut nos cellules, notre cerveau, nous réduisant à l’état d’automates. De cette façon, nous pouvons ainsi répéter les mêmes gestes, les mêmes rituels tous les jours de notre vie et nous croire “performants”, “efficaces”. En réalité, nous sommes absents à notre réelle identité tout en étant convaincus que cette “force” est notre identité réelle. Le pire est que beaucoup d’entre nous sont psychiquement et physiologiquement dopés par cette énergie électrique et ne se sentent exister que lorsqu’ils sont dominés par elle.
Se connaître réellement implique bien des sacrifices et des efforts. Il est important de saisir un fil conducteur, peu importe par quel bout, cela vous appartient, afin de tirer à soi tout un tissu d’informations choquantes et démystificatrices. Un jour peut-être, saisirez-vous la présence électrique et douteuse du Serpent noir se répandre en vous, ou bien vous titiller dans la journée pour vous mener à telle ou telle action avec une ferveur électrique bien caractéristique. Vous comprendrez alors qu’il y a matière à travailler. Le but étant au bout du chemin, le retour à soi, au Grand Soi: l’Eveil.
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