Les enseignements de Juan Matus ont été décrits en
détail par Carlos Castaneda — notre contemporain de Los Angeles. Ses
livres connus de nous ont été édités dans la période de 1966 à 1987.
Nous connaissons également le livre par D.C. Noël Ombres et Lumières, qui contient des entrevues avec lui.
Il doit être noté tout de suite que dans ses livres
Castaneda décrit la période de son rapport avec don Juan qui a duré
pendant environ trois décennies. Au cours de cette période, c'était non
seulement Castaneda qui a avancé dans son développement, mais également
don Juan lui-même. En lisant les livres de Castaneda, on peut voir les
débuts ainsi que le développement de la recherche spirituelle
personnelle de don Juan, qui n'était pas sans erreurs. C'est pourquoi le
concept spirituel de cette École doit être évalué non sur ce que don
Juan a fait au cours de ces décennies, mais sur ce qu'il a atteint vers
la fin de Sa vie terrestre.
Ainsi, le futur auteur de livres populaires au sujet de
l'École de Juan Matus, Carlos Castaneda était un étudiant préparant une
licence d'enseignant dans une université aux États-Unis, se spécialisant
en anthropologie. Il a dû rassembler le matériel pour sa thèse, alors
il est allé au Mexique étudier l'expérience des Amérindiens qui
employaient des plantes médicinales et psychotropes. À son arrivée au
Mexique, il a commencé à rechercher des personnes compétentes en cette
matière. Il fût présenté à un Amérindien, dont le nom était Juan Matus,
qui accepta de fournir les données nécessaires dont il avait besoin
gratuitement.
Ils ont fait connaissance, ensuite leur travail commun
commença. En temps opportun, Castaneda découvrit que don Juan possédait
non seulement la connaissance au sujet des qualités des plantes, mais
également au sujet de l'art ancien de la sorcellerie amérindienne
toltèque. D'ailleurs, don Juan s'avérait être un sorcier lui-même. Pour
la première fois dans sa vie, Castaneda se trouva confronté à des
phénomènes qui étaient au-delà de ses croyances séculaires et
religieuses. En guise d'exemple, il s'avérait que les lézards pouvaient
parler, les gens pouvaient voler avec leurs corps, extraire diverses
choses “hors de nulle part”, et ainsi de suite. Castaneda s'est trouvé
captivé par tout cela et y était intéressé en tant que scientifique,
c'était un nouveau domaine de connaissances pour lui.
Une fois, don Juan invita Castaneda à une réunion où ses
associés prenaient des substances psychédéliques faites maison.
Castaneda en consomma lui aussi. Et ce qui ce produisit ensuite fît que
don Juan, pour la première fois, vît Castaneda en tant que disciple
prometteur.
Don Juan était un mystique; Il percevait le monde entier
d'une manière mystique. En particulier, Il attachait une grande
importance aux prétendus signes venant à Lui d'une autre réalité.
Il arrivait que Castaneda, en avalant quelques pilules
de peyotl, commence à jouer un jeu étrange avec un chien. Ils
commençaient par s'uriner l'un sur l'autre… C'était le comportement du
chien, absolument hors de l'ordinaire pour un chien, qui était important
ici. Cela a été interprété par don Juan comme un signe de Dieu (Qui
était nommé Pouvoir dans cette tradition) indiquant l'importance que
Castaneda, qui n'était pas un Amérindien, avait pour cette l'École.
Après ce moment, Castaneda est devenu un membre de la partie
(c'est-à-dire, du groupe) des disciples de don Juan. Et don Juan
commença à l'initier graduellement dans la connaissance secrète de Son
École.
Quelles étaient les vues conceptuelles de cette École?
L'univers se compose de deux “mondes parallèles”; le premier d'entre eux s'appelle le tonal (c'est-à-dire, le monde des choses matérielles) et le second — le nagual (le monde immatériel).
Nous communiquons avec le monde de la matière par la soi-disant première attention, c.-à-d. transmit par les organes des sens du corps physique.
Pour devenir capable de connaître le nagual, on doit développer la deuxième attention, c.-à-d., la clairvoyance.
Il y a également la troisième attention, au moyen de laquelle on perçoit le Créateur et Sa Manifestation, que don Juan mentionnait en tant que Feu.
Selon la mythologie partagée par les prédécesseurs de
don Juan, le monde est régi par l'Aigle divin universel. C'était leur
concept de Dieu. Bien que cela semble fantaisiste, c'est monothéiste.
Cet Aigle Se nourrit des âmes humaines qui quittent leur
corps. Mais l'Aigle confère également la chance à certains “d'éviter”
Son bec après la mort et de réaliser l'immortalité, à condition que
pendant la vie dans leur corps ils aient acquis les qualités nécessaires
pour cela, qu'ils se soient développées comme consciences au niveau
nécessaire, et qu'ils aient obtenu le pouvoir requis.
Ce concept contenait un élément de peur, qui était censé
forcer une personne à faire des efforts afin de se perfectionner. Mais,
comme Jésus-Christ, don Juan était fortement opposé à cette attitude
envers Dieu, qui était basée sur la peur. Il disait que pour approcher
Dieu, on doit prendre le Chemin du Cœur — qui est le chemin de
l'Amour. Il est intéressant de constater que don Juan soit venu à cette
compréhension indépendamment de l'influence d'autres traditions
spirituelles. Il n'était pas au courant des enseignements de Krishna ou
de Jésus-Christ, n'avait jamais lu des livres soufis ou taoïstes. Il est
évident qu'il n'avait pas lu le Nouveau Testament; autrement il
l'aurait certainement cité.
Une personne résolue à réaliser l'immortalité doit
d'abord devenir un “chasseur”. Pas un chasseur qui tue (le sport), mais
celui qui chasse la connaissance, qui marche sur le sentier du cœur — compatissant, aimant la Terre ainsi que les êtres qui y vivent.
Après avoir maîtrisé l'étape du “chasseur” spirituel, on
peut devenir un “guerrier” spirituel — qui est celui qui “trace” le
Pouvoir (Dieu), tâchant de Le “traquer” et de Le connaître.
Don Juan enseignait souvent à Castaneda et à Ses autres
disciples quand ils marchaient dans le désert et les montagnes — dans
des conditions naturelles en contact direct avec le monde qui nous
entoure.
En guise d'exemple, une fois ils ont attrapé un lièvre.
Don Juan savait que la vie de ce lièvre sur Terre s'achevait, selon sa
destinée. Et Il suggéra que Castaneda tue ce lièvre de ses propres
mains. Castaneda s'exclama: “je ne peux pas faire cela!” Don Juan
s'opposa: “mais tu as tué des animaux avant!” Castaneda répondit: “oui,
mais je les ai tués avec mon fusil, à distance, sans devoir les voir
mourir…”
Castaneda refusa de commettre la mise à mort; pour la
première fois, il pensa au bien-fondé de son éthique à faire cela, au
sujet de la douleur des créatures tuées.
Toutefois, le lièvre est mort de lui-même devant les
yeux de Castaneda, car la période de son séjour sur Terre s'était
vraiment épuisée.
À un certain moment, don Juan et Castaneda descendirent
la rue et virent un escargot traversant la route. Et don Juan employa
alors cet exemple pour expliquer la philosophie du rôle d'une personne
dans les destins des autres créatures.
De telle façon que Castaneda, qui au début était très
fière d'être une personne instruite et civilisée, est devenue de plus en
plus convaincue que la vraie sagesse ne lui appartenait pas à lui, mais
appartenait à ce vieil Amérindien, un grand Chercheur et Enseignant
spirituel, qui vivait la vie d'un chasseur et d'un guerrier en harmonie
avec le monde autour de lui.
… Après que Ses disciples eurent maîtrisé les fondations
de l'éthique et de la sagesse, don Juan procédait à l'enseignement des
méthodes psychoénergétiques.
Il devrait être noté ici que seulement un nombre très
limité d'étudiants étaient acceptés dans l'École de don Juan. Le critère
de sélection était le niveau de développement des structures
énergétiques de l'organisme — les chakras. Naturellement, les
Amérindiens n'employaient pas des mots tels que chakra et dantyan. Mais
ils parlaient des segments dans le cocon d'énergie de l'homme. Et
seulement, les disciples avec des chakras développés étaient considérés
comme étant prometteurs et capables de supporter le sentier d'un
chasseur et d'un guerrier.
Par conséquent, ceux inscrits dans l'École avaient une
grande expérience du travail psychoénergétique acquis dans leurs vies
précédentes sur Terre. C'est-à-dire, ils étaient prêts pour un travail
sérieux du point de vue psychoénergétique.
Cela leur permettait de commencer la formation
psychoénergétique, pas par le nettoyage et le développement des
méridiens et des chakras, mais immédiatement avec le développement de la
structure de pouvoir principal de l'organisme, le hara — (le dantyan
inférieur).
Quand le travail avec le hara était terminé, l'étape suivante commençait: la division du cocon en deux segments: les bulles supérieures et inférieures de perception. C'est de ces bulles que l'on perçoit le tonal et le nagual, respectivement.
La Division du cocon en deux bulles de perception
était considérée comme une étape intermédiaire importante vers d'autres
étapes de perfectionnement psychoénergétique. On devait maîtriser la
concentration de la conscience dans les deux “pôles” du cocon divisé de la sorte.
Ensuite, davantage de travail était effectué afin de développer la bulle inférieure de perception.
Mais cela commençait seulement après que la conscience ait été
correctement raffinée, ou comme cela était appelé dans l'École de don
Juan, après que la luminosité du cocon ait été nettoyée.
C'est-à-dire, comme dans toutes les autres Écoles
spirituelles avancées, les techniques visaient l'amélioration de la
conscience précédant le processus à grande échelle de sa cristallisation.
Cependant, Castaneda ne décrit pas les méthodes de “nettoyage de la
luminosité” exceptée une, qui peut être vue seulement comme une
plaisanterie, à savoir — inhaler la fumée d'un feu.
Grâce à l'amélioration de la conscience et du travail avec la bulle inférieure de perception,
les disciples atteignaient l'état du Nirvâna (ils n'employaient
cependant pas ce terme). D'abord, ils maîtrisaient la variation statique
du Nirvâna en Brahman, et après cela — la dynamique.
À un certain moment, don Juan donna une claque à
Castaneda sur le dos avec Sa main (il avait souvent l'habitude
d'utiliser cette technique pour décaler le point d'assemblage,
celui de la zone de distribution de la conscience du disciple) — et
Castaneda, se préparant pour cela par des exercices préparatoires,
entrait dans la variation statique du Nirvâna dans l'un des états
Brahmaniques. À ce moment, il éprouva pour la première fois un état de
profonde paix; pour la première fois, il perçut Dieu; il perçut que Dieu
est en effet Amour…
Mais soudainement il entendit la voix de don Juan lui
disant que bien que cet état était splendide — cela n'était pas celui
auquel il devait maintenant aspirer. Tu dois aller plus loin! Ne pense
pas que c'est le maximum de tes capacités… Avec ces mots don Juan
suggérait à Castaneda, qui avait connu le bonheur suprême du Nirvâna, de
ne pas “s'attacher” à ce bonheur, mais d'aller encore plus loin… Au
début, Castaneda se sentit offensé et fâché avec don Juan, mais ce
dernier était inflexible: on doit avancer plus loin!…
Et c'est quoi plus loin? C'est l'aspect dynamique du Nirvâna quand la conscience cristallisée
agit dans les plans subtils. Dans cet état, on peut toucher avec la
conscience n'importe qui sur Terre et autour; afin de faire cela, on
doit simplement avoir de l'information au sujet de cet être.
Alors, les disciples de Juan Matus maîtrisaient l'état
de Nirodhi, connu dans toutes les Écoles développées de bouddhi yoga.
Don Juan a également décrit cet état en termes endémiques précis dans
Son École. Il enseignait aux disciples qu'il existe des vagues
d'énergie, qui roulent constamment sur toutes les créatures vivantes et
de qui nous sommes protégés par nos cocons. Et que l'on peut
employer le pouvoir de ces vagues afin de se transférer avec leurs aides
vers des mondes inconnus. Ces mondes inconnus sont d'autres dimensions
spatiales. Pour ce faire, on doit permettre à la force de roulement d'inonder le cocon. Alors, on se transforme en “rien”; le “je” meurt.
C'est seulement après avoir atteint l'état de
dissolution en Brahman qu'il devient possible de connaître Ishvara — et
de disparaître en Lui pour toujours, ayant conquis la mort.
C'est-à-dire, comme don Juan l'a compris, on ne doit pas “se sauver du
bec de l'Aigle”, mais plutôt fusionner dans l'universel Pouvoir Divin.
Il convient de noter qu'avec l'aide du Feu on peut
maîtriser la dématérialisation du corps physique. Juan Matus et ses
compagnons réalisaient cela.
… Ainsi, nous avons considéré les principales étapes du
travail dans l'École du bouddhi yoga de Juan Matus. Elles s'avèrent être
communes pour toutes les Écoles de bouddhi yoga, indépendamment de
l'endroit où sont ces Écoles sur la surface de la Terre, qu'elles soient
reliées l'une à l'autre ou pas, et sans se soucier des langues parlées
dans ces Écoles et des termes utilisés en elles. Il en est ainsi parce
que Dieu guide les personnes, qui consacrent leurs vies à Lui, selon les
mêmes lois du développement spirituel.
Et maintenant, considérons plus en détail les méthodes
spécifiques de travail de l'École de Juan Matus, qui ont été décrites
par Castaneda et que nous pouvons appliquer à nous-mêmes.
Ils peuvent être divisés en deux groupes: préliminaires et de bases.
La première des méthodes préliminaires est la récapitulation.
Essentiellement, c'est identique au repentir, qui est l'une des
pratiques principales dans toutes les principales religions. Les
disciples devaient se rappeler — principalement en retraite qui durait
pendant plusieurs jours — toutes les erreurs qu'ils avaient faites dans
leurs vies, et revivre ces situations, mais cette fois correctement.
Afin ʺd'intéresser” davantage les disciples dans ce travail très
difficile, on leur disait que pendant la récapitulation ils
regagneraient l'énergie perdue en raison de leurs réactions émotives
incorrectes. La qualité du travail pénitent n'était pas détériorée en
raison de ce manège, puisque son but principal — apprendre à réagir de
la manière moralement correcte et éviter de commettre des offenses —
était réalisé avec les efforts appropriés.
Ils devaient également détruire le sentiment de
suffisance et d'apitoiement de soi — puisque ces qualités ont comme
conséquence un énorme gaspillage d'énergie personnelle. En effet, si on
se pense très important et que quelqu'un d'autre empiète sur notre
sentiment d'importance avec une attitude irrespectueuse, on réagit avec
excès émotif et ressentiment, colère, et ainsi de suite. Dans ce
processus, l'énergie de l'organisme est intensivement gaspillée.
Voici un fait intéressant de la biographie de Castaneda:
quand son étude à l'École de don Juan s'est terminée, lui et son
compagnon, La Gorda — bien que Castaneda soit devenu millionnaire grâce à
ses livres et pouvait vivre une vie libre de soucis matériels —
néanmoins, lui et La Gorda se sont fait engager sous différents noms
comme domestiques pour un homme riche et ont souffert des humiliations,
de la grossièreté et de la trahison venant des autres domestiques. Ils
ont eu recours à cela afin de détruire complètement le sentiment de
suffisance, afin d'effacer de leurs mémoires leurs “histoires
personnelles” — afin d'atteindre l'humilité. Puisque tout ce qui arrive
au guerrier sur le plan physique, comme le disait Castaneda, n'importe pas; la seule chose qui importe est l'état de la conscience.
Et cela est sans importance en effet, comparé au But
Suprême! Ce qui est d'importance principale est la capacité d'être rien,
la capacité de ne pas se défendre quand quelqu'un est injuste envers vous, mais d'être protégé
— ainsi enseignait don Juan. Et l'état de protection vient seulement
quand “il n'y a plus aucun moi”, quand il y a seulement Dieu.
Un des éléments préparatoires les plus importants du
travail dans l'École de Juan Matus était le “balayage du tonal”, qui
s'appelle l'observance de l'aparigraha dans l'éthique du yoga hindou.
Nous avons déjà mentionné la sage capacité de don Juan à
expliquer les sujets philosophiques les plus compliqués d'une manière
facile à comprendre en utilisant des exemples simples de la vie
quotidienne. Il l'a fait, par exemple, en expliquant ce principe à Ses
disciples.
Un jour don Juan rassembla Ses disciples, prit un sac et
mit dans celui-ci une radio, un magnétophone et plusieurs autres choses
qu'Il trouva dans la maison d'un des disciples. Alors, Il donna ce sac à
un disciple pour emporter, donna une table à un autre disciple, et les
amena aux montagnes. Au milieu d'une vallée, Il leur dit de mettre la
table par terre et de vider le contenu du sac sur celle-ci. Ensuite Il
amena les disciples à une certaine distance de la table et leur demanda
ce qu'ils voyaient?
Ils indiquèrent qu'ils voyaient une radio… et ainsi de suite…
Alors, don Juan est allé à la table et balaya tout de sa
surface. “Jetez un autre coup d'œil et dites-moi ce que vous voyez
maintenant?”, dit-Il. Seulement alors, les disciples comprirent don
Juan: Il voulait qu'ils voient non seulement les choses sur la table,
mais la table elle-même et plus — l'espace autour de la table. Mais les
choses sur la table empêchaient les disciples de voir le monde autour en
attirant leur attention sur elles.
De cette façon don Juan a démontré à Ses disciples que
pour connaître le nagual, et puis — Dieu, on doit nettoyer le tonal
autour de soi.
Peut-être, est-il approprié de rappeler l'exemple de
l'observance du même principe dans l'histoire du Christianisme: les
moines avaient dans leurs cellules, en plus des icônes et de quelques
livres, un cercueil dans lequel ils dormaient — afin de se rappeler
constamment la mort inévitable, qui pousse ceux qui se souviennent à son
sujet d'intensifier leurs efforts spirituels.
Aussi, don Juan enseignait à Ses disciples à détruire
les stéréotypes de la vie matérielle, par exemple, le respect méticuleux
de Ses routines. Dans quel but? Afin d'atteindre la liberté. La
destruction de modèles déraisonnables de comportements, pensés, et
actions instillées en nous au cours de notre éducation, doit avoir comme
conséquence “la perte de la forme humaine”, c.-à-d., d'atteindre l'état
où nous apprenons à agir non pas selon nos réflexes ou parce que c'est
la coutume d'agir ainsi, mais si cela est justifié. La “perte de la
forme humaine” n'est pas une action mécanique à court terme, comme
quelques disciples de don Juan se l'imaginaient, mais un long processus,
accompagnant l'homme s'approchant progressivement de Dieu. Ce processus
se termine quand le chercheur apprend à voir toutes les situations avec
les yeux du Créateur.
Mais atteindre la “perte de la forme humaine” ne
signifie pas que l'homme commence à se comporter, “différemment de tout
le monde” dans la société, parce que, premièrement, des conflits
inévitables avec les autres l'empêcheraient d'accomplir son devoir
principal. Et en second lieu, la conduite, qui est “provocante” par sa
forme, s'avère dans plusieurs situations être une infraction aux lois
fondamentales de l'éthique objective — de ne pas faire de mal aux autres
êtres vivants. C'est pourquoi les disciples étaient prescrits
d'observer des comportements normaux conventionnels, les ridiculisant
secrètement et recourant à la soi-disant “folie contrôlée”.
Pour illustrer cela, don Juan a par le passé étonné
Castaneda en enlevant Ses vêtements amérindiens habituels pour Se vêtir
d'un complet moderne immaculé pour Son voyage à la ville!
Ceci étant dit, don Juan a également enseigné à Ses
disciples à parler aux gens dans un langage qu'ils peuvent comprendre.
Par exemple, une fois Lui et Castaneda étaient assis sur un banc près
d'une église et virent deux dames pas très vieilles venant hors de
l'église et qui hésitaient à descendre quelques marches. Alors don Juan
est allé les aider à descendre, et les a avertis que si elles tombaient,
elles ne devraient pas se déplacer jusqu'à ce que le docteur arrive.
Les dames lui étaient sincèrement reconnaissantes pour ce conseil.
La prochaine technique méthodologiquement très importante est de se rappeler au sujet de sa propre mort.
La majorité des personnes aujourd'hui sont accoutumées à
occulter la pensée de leur mort. Et même lorsque nous constatons le
fait que d'autres personnes décèdent, nous n'essayons jamais de nous
imaginer à leur place. Nous nous rassurons en nous disant que même si
cela va nous arriver, c'est encore très loin.
Si chacun de nous se demande maintenant: “quand vais-je
mourir?” — les dates seront très éloignées, bien que théoriquement
chacun sache que les gens meurent à n'importe quel âge.
Ainsi, don Juan suggérait que nous nous imaginions que
la mort est toujours avec nous. Et que si l'on regarde rapidement en
arrière, au-dessus de notre épaule gauche, il est possible d'attraper un
aperçu de la mort. “À ce moment, la mort se repose à côté de toi sur le
même matelas, attendant une erreur”, dit-Il à Castaneda. Et personne ne
sait à quel moment il ou elle va mourir; c'est pourquoi nous ne
devrions avoir aucun travail inachevé.
Laissez-moi citer ces mots remarquables de don Juan, car c'est l'un de Ses meilleurs développements théoriques:
“… Comment peut-on se sentir si important quand nous savons que la mort nous guette?
“… La chose à faire quand vous êtes impatients est de
vous tourner vers la gauche et de demander conseil à votre mort. Une
immense quantité de futilité sont abandonnées si votre mort vous fait un
geste, ou si vous attrapez un aperçu de celle-ci, ou si vous avez juste
le sentiment que votre compagne est là qui vous observe.
“La mort est une sage conseillère que nous avons… On…
doit lui demander conseil et laisser tomber les satanées futilités qui
appartiennent aux hommes qui vivent leurs vies comme si la mort ne les
attraperait jamais!
“Si vous ne pensez pas à votre mort, toute votre vie sera juste un chaos personnel!
“(Le guerrier) sait que sa mort approche et ne lui
donnera pas le temps de s'accrocher à quoi que ce soit… Et ainsi avec
conscience de sa mort… et avec le pouvoir de ses décisions un guerrier
détermine sa vie d'une façon stratégique… et ce qu'il choisit est
toujours stratégiquement le meilleur; et ainsi, il exécute tout ce qu'il
doit avec un enthousiasme et une vigoureuse efficacité!
“La vie pour un guerrier est un exercice stratégique.
“Sans conscience de la mort, tout est ordinaire,
insignifiant. C'est seulement parce que la mort nous traque que le monde
est un mystère insondable.
“Vous n'avez que peu de temps et aucun temps pour les
choses sans importance. Un état merveilleux! Le meilleur de nous sort
toujours quand nous sommes acculés au pied du mur, quand nous sentons
l'épée se balancer au-dessus de nos têtes… Je ne le voudrais pas
autrement.”
Un autre aspect important du travail avec les disciples était la maîtrise de la pause mentale
ou, en d'autres termes, l'arrêt “du dialogue intérieur” (le premier
terme est plus approprié, car avec “les dialogues intérieurs” il y a
aussi “les monologues intérieurs”).
C'est un préalable absolument nécessaire à la maîtrise
du nagual, car le nagual est maîtrisé au moyen de la méditation, et la
méditation, comme Rajneesh l'a si bien dit, est l'état de non-pensée. C'est-à-dire, pour apprendre à immerger la conscience dans le nagual, on doit apprendre à cesser, à couper le mental.
Afin d'atteindre la pause mentale, don Juan employait les techniques suivantes:
1. Drogues psychédéliques. Il devrait être noté,
cependant, que don Juan a employé cette méthode seulement au début de
leur travail commun, et l'a abandonné plus tard. En second lieu,
Castaneda s'est plaint après que bien qu'il ait été immensément
reconnaissant à don Juan pour tout ce qu'il avait fait pour lui,
néanmoins son foie (celui de Castaneda) était encore marqué par des
cicatrices. Par conséquent, il est absolument non recommandé de suivre
leur exemple quant à l'emploi de drogues psychédéliques. D'autant plus
qu'il y a d'autres moyens bien plus efficaces et plus inoffensifs afin
de maîtriser la pause mentale à notre disposition.
2. “Regarder fixement”. On devait regarder fixement un
certain objet pendant une longue période, par exemple, un ravin, le
courant de l'eau, et ainsi de suite. En conséquence, la première attention devenait épuisée laissant place à la deuxième attention.
3. Suspension prolongée de son corps sur des appareils comme une balançoire.
La formation mentionnée ci-dessus résultait en l'atteinte de l'état appelé wu-wei dans le yoga chinois — non agir,
c'est à dire non agir sur le plan physique, quand le mental (manas)
s'arrête, alors nous obtenons l'occasion pour la méditation dirigée,
pour l'activité de la bouddhi (conscience). Manas et bouddhi sont en
interrelations: ils ne peuvent agir simultanément; à tout moment un seul
d'entre eux fonctionne. (Ce qui ne signifie pas qu'une personne sans
corps ou en état de méditation perd la raison. Non. Une conscience
développée cristallisée pense. Mais elle pense d'une autre manière, pas d'une manière “terrestre”).
Une autre technique unique qui a été développée dans
cette École par les prédécesseurs de don Juan est l'interaction
intentionnelle avec des personnes-tyrans. La technique était utilisée
pour l'accomplissement de “l'impeccabilité du guerrier”, c'est-à-dire la
capacité de suivre des principes éthiques et d'adhérer à la stratégie
du comportement objectivement valide dans des situations d'urgence.
Autrefois dans le passé don Juan lui-même a été envoyé par Son
professeur à un féroce contremaître-tyran pour une telle formation. Au
Mexique de telles personnes étaient considérées très rares, et d'en
trouver un était considéré comme une grande chance par les guerriers.
… Maintenant, énumérons les méthodes de travail psychoénergétique utilisé dans l'École de don Juan:
1. Nettoyage de la luminosité intérieure (c.-à-d. le raffinement de la conscience).
2. L'utilisation de lieux de pouvoir — des zones énergétiquement favorables à la maîtrise de méditations particulières.
3. Rêver, ce à quoi l'on a donné beaucoup
d'attention dans le travail de l'École. Qu'est-ce que c'est? Plusieurs
personnes, ayant lu les livres de Castaneda, essaient d'employer leur
sommeil à cette fin sans succès. Non, cela n'est pas la manière que cela
doit être fait. Rêver est un synonyme du mot méditation.
Du au fait qu'ils n'étaient pas au courant des termes généralement admis
dans les autres pays, les Amérindiens d'Amérique Central ont dû trouver
leurs propres mots pour dénoter des techniques, phénomènes, et objets
de la pratique spirituelle. C'est la façon dont le terme rêvé est né, puisque les images méditatives ont des similitudes avec les images que l'on voit dans les rêves.
La formation spéciale en rêvant permettait aux
disciples, en état de détachement du corps, de courir sur les murs, de
s'élever le long des faisceaux d'énergie (les lignes du monde), et ainsi de suite.
4. Apprendre à agir dans des situations magiques
extrêmes, intentionnellement créées par le maître. À cette fin, les
vices moraux des disciples étaient employés. À ces fins, si un disciple
avait une inclination à attaquer égoïstement d'autres personnes, on lui
suggérait de participer à un combat magique qu'il perdrait à coup sûr.
Et cela s'avérait salutaire pour tous les participants.
5. La technique de changement du point d'assemblage par l'impact énergique du maître (cela est appelé le coup du Nagual; le terme Nagual avait une autre signification dans ce cas-ci: un chef qui maîtrisait le nagual était capable d'agir en lui et sur lui).
6. Pratique méditative de la mise à niveau des émanations d'énergie à l'intérieur du cocon en accord avec les émanations externes des plus hautes dimensions spatiales.
7. Le travail avec le hara visait le développement de l'aspect du pouvoir.
8. L'utilisation d'alliés (c'est-à-dire, d'esprits). Cela était fait en deux variantes.
La première — “l'apprivoisement” des esprits qui
devaient, selon les plans, devenir des aides et des protecteurs du
sorcier. Don Juan et Son ami Genaro ont eu de tels alliés au commencement de leur recherche spirituelle.
Mais chacun doit être averti que c'est une pratique
incorrecte et dangereuse, que nous ne devrions nullement essayer
d'imiter. D'ailleurs, don Juan et Genaro ont renoncé à cette pratique
plus tard.
L'autre variante du travail avec les alliés
consistait à les chasser. Il n'est pas étonnant qu'une telle pratique
ait été inventée par les Amérindiens qui vivaient en contact constant
avec la nature. Ainsi, on disait aux disciples qu'à un certain moment
ils étaient certains de trouver un allié sous la forme humaine
masculine qui les défierait au combat. On peut perdre ce combat,
laissant place à la peur, ou on peut le gagner. Dans le dernier cas, le
guerrier acquiert le pouvoir de cet esprit.
Et les disciples se préparaient pour un tel combat, qui
pouvait avoir lieu à n'importe quel moment, en développant la vigilance
(vivacité) et d'autres qualités nécessaires aux guerriers.
Sur la base de ce jeu éducatif, les disciples effectuaient, en particulier, le travail de développement de la bulle inférieure de perception.
… Afin de résumer ce qui a été dit ci-dessus,
considérons les principes de base de ces Enseignements, qui sont
exceptionnellement riches d'éléments théoriques et pratiques des plus
valables.
Don Juan a précisé trois directions dans les
Enseignements: a) l'art de traquer, b) l'art de l'intention et c) l'art
de la conscience.
Dans l'histoire de cette tradition spirituelle
amérindienne, l'art de la traque consistait au commencement, en la
capacité d'être furtif, afin de passer inaperçu parmi les personnes qui
ne vous comprennent pas (c'est-à-dire, les gens de stades inférieurs
dans la psychogenèse) — et de réaliser votre But.
Mais plus tard, particulièrement, en raison de la
contribution personnelle de don Juan, cette tendance a été
significativement augmentée et a inclus également le traçage de ses
propres vices. Nous avons déjà discuté de cela. Laissez-moi dire
seulement une brillante citation, donnée par don Juan: Dieu (dans Ses
termes, le Pouvoir) donne selon notre impeccabilité. C'est-à-dire, Dieu
nous donne une occasion de l'approcher, de nous immerger dans le bonheur
croissant de la Fusion avec Lui — à mesure que nous nous perfectionnons
éthiquement.
La seconde section — l'art de l'intention. L'intention, dans ce contexte, est identique à l'aspiration au But Suprême. Un vrai guerrier dans la signification dont don Juan a de ce mot est une personne avec l'intention correctement développée.
Le style de vie des guerriers les apportait à la
“totalité” d'eux-mêmes, c'est-à-dire à l'état d'être “non séparé”
concernant les choses majeures et mineures, “l'intégrité”, de se
consacrer seulement au But Suprême.
Le troisième aspect est l'art de la conscience — ce qu'est le bouddhi yoga.
Ainsi, nous pourrions voir de nouveau, que Dieu mène
toutes les personnes qui ont atteint un certain niveau de maturité dans
leur psychogenèse, indépendamment des pays ou des cultures religieuses
dans lesquels ils vivent, en utilisant un modèle méthodologique commun.
Nous devrions étudier ces principes et tendances et les appliquer à
nous-mêmes ainsi qu'à ceux qui nous suivent.
Annexe: Extraits choisis des travaux
de Carlos Castaneda*
Les Enseignements de Don Juan: L'Herbe du Diable et la Petite Fumée
Quand l'homme commence à apprendre, il n'est jamais
certain au sujet de ses objectifs. Son but est imparfait; ses intentions
vagues. Il espère des récompenses qui ne se matérialiseront jamais,
parce qu'il ne sait rien des difficultés de l'apprentissage.
Il commence lentement à apprendre — petit à petit au
début, puis en plus grand bloc… Ce qu'il apprend n'est jamais ce qu'il
pensait, ou s'imaginait, et ainsi il commence à avoir peur.
L'apprentissage n'est jamais ce que l'on pensait… Son but devient un
champ de bataille. Et si l'homme, terrifié en sa présence, s'enfuit, ses
ennemis auront mis fin à sa quête…
Il doit avoir totalement peur, mais il ne doit pas
s'arrêter. Et un moment viendra ou ses premiers ennemis retraiteront.
L'homme commence à se sentir sûr de lui… Une fois que l'homme a vaincu
la peur, il est libre d'elle pour le reste de sa vie, parce que, au lieu
de la peur, il a acquis la clarté — une clarté d'esprit qui efface la
peur.
À ce moment-là l'homme connaît ses désirs; il sait
satisfaire ces désirs. Il peut prévoir les nouvelles étapes de
l'apprentissage, et une clarté évidente entoure tout. L'homme sent que
rien n'est caché. Et ainsi, il a rencontré son deuxième ennemi.
Cette clarté de l'esprit, qui est si dure à atteindre,
dissipe la peur, mais aveugle également. Elle force l'homme à ne jamais
avoir de doute… Si l'homme cède à ce prétendu pouvoir, il aura succombé à
son second ennemi et ratera son apprentissage… Il peut se transformer
en un vif guerrier, ou un clown…, mais il n'apprendra plus ou n'aspirera
plus à rien.
(S'il défait cet ennemi) il saura à ce moment que le
pouvoir qu'il avait poursuivie si longtemps est finalement sien. Son
souhait est la règle. Il voit tout ce qui est autour de lui. Mais il a
également trouvé son troisième ennemi — le pouvoir. L'homme à ce stade
peine à percevoir son troisième ennemi s'approchant de lui. Et
soudainement, sans s'en rendre compte, il aura certainement perdu la
bataille. Son ennemi l'aura transformé en homme cruel et capricieux.
L'homme qui est défait par le pouvoir meurt sans
vraiment savoir comment le contrôler. Le pouvoir est seulement un
fardeau sur son destin.
Il doit la défier, délibérément. Il doit en venir à
réaliser que le pouvoir qu'il a apparemment conquis n'est jamais en
réalité à lui. S'il peut s'apercevoir que la clarté et le pouvoir sans
contrôle est la pire des erreurs il saura alors, quand et comment
employer son pouvoir. Et il aura défait ainsi son troisième ennemi.
(Le quatrième ennemi est) — le vieil âge! Il attaque
presque sans avertissement. Cet ennemi est le plus cruel de tous. Celui
qu'il ne pourra pas défaire complètement, mais seulement retarder. C'est
le moment où il a un désir ferme de se reposer. S'il s'abandonne à son
désir de se coucher et d'oublier, s'il s'apaise dans la lassitude, il
aura perdu son dernier round, et son ennemi en fera une vieille créature
faible. Son désir de retraite outrepassera toute sa clarté, son
pouvoir, et sa connaissance. Mais si l'homme se débarrasse de sa
lassitude, et vit sa destinée, il peut alors s'appeler un homme de
connaissance, si seulement il réussit pour un bref moment à combattre,
cet invincible ennemi. Ce moment de clarté, pouvoir, et savoir est
suffisant.
Voir
Le pouvoir repose sur le genre de connaissance que l'on possède. Quel est l'intérêt de savoir des choses qui sont inutiles?
Je ne suis jamais en colère contre personne! Aucun être
humain ne peut faire quoi que ce soit d'assez important pour cela. Vous
devenez en colère contre des gens quand vous sentez que leurs actes sont
importants. Je ne me sens plus de cette façon.
(Le chemin sans cœur)*
attire des hommes et leur donne un sentiment de pouvoir; il leur donne
le sentiment qu'ils peuvent faire des choses qu'aucun homme ordinaire ne
peut faire. Mais c'est son piège. Et, à la prochaine occasion, le
chemin sans cœur se retournera contre les hommes et les détruira.
On doit vivre une vie forte, et calme.
Il est dangereux d'entrer en contact avec des alliés,* car ils peuvent inciter le pire chez l'homme.
L'apprentissage peut être long et dur, car on doit réduire à un minimum tout ce qui est inutile dans sa vie.
Se sentir important nous rend lourds, maladroits et
vaniteux. Pour devenir un homme de la connaissance, on doit être léger
et fluide.
… Je continue à vivre, parce que J'ai tempéré Ma volonté
durant toute Ma vie jusqu'à ce qu'elle soit ordonnée et saine. Et
maintenant, il ne M'importe guère que rien n'importe. Une fois que
l'homme apprend à voir*, il se trouve seul dans le monde avec rien d'autre que la folie.
Je ne sais pas quoi changer dans les gens autour et dans
quel but. Probablement un jour vous pourrez voir des personnes de
l'autre plan et comprendre qu'il n'y a aucune manière de changer quoi
que ce soit en eux*.
Nous devons regarder avec nos yeux pour rire. Car c'est
seulement quand nous regardons les choses que nous pouvons voir leur
côté rigolo. D'autre part, quand nous voyons*,
tout est si égal que rien n'est drôle. Peut-être qu'il y a des hommes
de la connaissance qui ne rient jamais, mais Je n'en connais aucun. Ceux
que Je connais voient, mais eux aussi regardent et rient. Je n'aime pas
être triste, ainsi quand J'observe quelque chose qui Me rendrait
triste, Je décale simplement Ma vue et vois au lieu de regarder. Mais
quand Je trouve quelque chose par hasard de drôle, Je le regarde et ris.
Je suis heureux parce que Je choisis de regarder les choses qui Me
rendent heureux, et alors Mes yeux attrapent leur côté rigolo et Je ris.
On doit toujours choisir le chemin du cœur afin d'être à son meilleur, peut-être afin que l'on puisse rire tout le temps.
Un homme de la connaissance vit dans l'action, pas en
pensant à agir, ni en pensant à ce qu'il pensera quand il aura fini
d'agir. Un homme de la connaissance choisit un chemin avec le cœur et le
suit; alors, il regarde, se réjouit et rie, il voit et sait. Il sait
que sa vie sera finie trop tôt. Un homme de connaissance n'a aucun
honneur, aucune dignité, aucune famille, aucun nom, aucun pays,
seulement la vie à vivre, et dans ces circonstances son seul lien au
monde est sa folie contrôlée. Ainsi, un homme de la connaissance
s'efforce, transpire, et s'essouffle et si on le regarde, il est
simplement comme n'importe quel autre homme ordinaire, sauf que la folie
de sa vie est sous contrôle. Que ses actes soient bons ou mauvais,
fonctionnent ou non, ne font nullement partie de ses soucis.
C'est la même chose d'être gagnant ou perdant.
Vous êtes trop concernés à aimer les personnes ou à
vouloir être aimé. Un homme de la connaissance aime, c'est tout. Il aime
tout ce qui lui chante, mais il emploie sa folie contrôlée pour être
indifférent envers cela. Cela est l'opposé de ce que vous faites
maintenant. D'aimer les gens et d'être aimé d'eux est loin d'être tout
ce que l'homme peut faire.
Notre destinée en tant qu'hommes est d'apprendre. Et on
doit aller à la connaissance comme on va à la guerre; avec respect,
conscient du fait qu'on va faire la guerre, et avec une confiance
absolue en soi. Mettez votre confiance en vous-même, pas en Moi.
Dans la vie d'un homme de la connaissance tout est
rempli au rebord. Afin de devenir un homme de la connaissance, on doit
être un guerrier, pas un enfant pleurnichard.
Si vous ne pensez pas à votre mort, toute votre vie sera juste chaos personnel.
Les gens gagnent ou subissent la défaite, et par conséquent ils deviennent victimes ou bourreaux.
Pendant que quelqu'un pense qu'il est une victime, sa vie est un enfer.
Ce qui nous rend malheureux ce sont nos désirs (“terrestres”).
Les résultats de l'utilisation de la volonté sont
étonnants. La première chose, peut-être que l'on devrait faire, est de
savoir que l'on peut développer la volonté… La volonté est quelque chose
de très clair et puissant qui peut diriger nos actes. La volonté est
quelque chose que l'homme utilise, par exemple, afin de gagner une
bataille qu'il devrait perdre, selon tous les calculs.
Le courage est autre chose. Les hommes courageux sont
des hommes sûrs, nobles, des hommes perpétuellement entourés par des
personnes qui s'assemblent autour d'eux et les admirent; pourtant, très
peu d'hommes courageux ont de la volonté. Habituellement, ce sont des
hommes courageux qui exécutent des actes audacieux au sens commun; la
majeure partie du temps, un homme courageux est également effrayé. La
volonté, par contre, doit se référer à des exploits étonnants qui
défient notre bon sens. La volonté est un pouvoir. La volonté est ce qui
peut vous inciter à réussir quand vos pensées vous disent que vous êtes
défaits. La volonté est ce qui vous rend invulnérables. La volonté est
ce qui permet à un sorcier de passer à travers un mur, l'espace, la
Lune, s'il le désire. La volonté est la force qui est le véritable lien
entre l'homme et le monde. Ce que vous appelez volonté est du caractère
et une forte disposition. Ce qu'un sorcier appelle volonté est une force
qui vient de l'intérieur et s'attache au monde extérieur. Il vient de
l'intérieur de l'abdomen…
La nature effrayante de la connaissance ne donne aucune
autre alternative que de devenir un guerrier. Avant que la connaissance
devienne une affaire effrayante, l'homme se rend compte également que la
mort est l'associé irremplaçable qui s'assied à son côté sur le lit.
Chaque parcelle de connaissance, devient pouvoir, à la mort en tant que
force centrale. La mort prête la touche finale, et ce qui est touché par
la mort devient en effet pouvoir.
L'homme qui suit les chemins de la sorcellerie est
confronté à une annihilation imminente à chaque détour, et
inévitablement il se rend profondément compte de sa mort. Sans la
conscience de la mort, il serait seulement un homme ordinaire impliqué
dans des actes ordinaires. Il manquerait le potentiel nécessaire, la
concentration nécessaire qui transforme son temps ordinaire sur la Terre
en pouvoir magique.
Ainsi pour être un guerrier, l'homme doit être, avant
tout, et à juste titre, profondément au courant de sa propre mort. Mais
d'être concerné par la mort forcerait n'importe qui d'entre nous à se
concentrer sur soi, et ce serait débilitant. Ainsi, une autre chose que
l'on doit avoir afin d'être un guerrier est le détachement. L'idée de la
mort imminente, au lieu de devenir une hantise, devient une
indifférence. Maintenant vous devez vous détacher de tout… Seulement
l'idée de la mort fait que l'homme se détache suffisamment…
Et ainsi avec une conscience de sa mort, avec son
détachement et avec le pouvoir de ses décisions, un guerrier place sa
vie de façon stratégique. La connaissance de sa mort le guide et fait
qu'il se détache silencieusement et vigoureusement; le pouvoir de ses
décisions définitives le rend capable de choisir sans regret, et ce
qu'il choisit est toujours stratégiquement le meilleur; et ainsi, il
exécute toutes les choses qu'il doit accomplir avec enthousiasme,
vigueur et efficacité.
Quand l'homme se comporte d'une telle façon, il peut légitimement dire qu'il est un guerrier et a acquis la patience.
Sa mort se repose avec lui sur le matelas; ils sont des
amis. Sa mort le conseille, de manières mystérieuses, à savoir comment
choisir, comment vivre stratégiquement. Et le guerrier attend. Je dirais
que le guerrier apprend sans hâte, parce qu'il sait qu'il attend son
destin. Et un jour, il accomplit quelque chose qui est d'habitude tout à
fait impossible à accomplir. Il peut même ne pas s'apercevoir de ses
extraordinaires actions. Mais pendant qu'il continue à exécuter des
actes impossibles, ou pendant que des choses impossibles continuent de
lui arriver, il se rend compte qu'une sorte de pouvoir émerge.
Nous sommes des hommes et notre sort est d'apprendre et d'être lancé vers de nouveaux mondes inimaginables.
Voir est pour les hommes impeccables. Calmez votre
esprit maintenant, devenez un guerrier, apprenez à voir, et alors vous
saurez qu'il n'y a aucune limite aux nouveaux mondes pour notre vision.
La vie pour un guerrier est un exercice stratégique.
Un guerrier… ne se tient jamais sur la route en
attendant d'être écrasé. Ainsi, il réduit à un minimum les chances de
l'imprévisibilité. Ce que vous appelez accident est, la majeure partie
du temps, très facile à éviter, excepté pour les idiots qui vivent
négligemment.
Un guerrier n'est jamais oisif ni jamais pressé.
… La mort a deux étapes. La première est un black-out.
Mais c'est à la deuxième étape qu'on rencontre vraiment la mort; c'est
un bref moment, après le premier black-out, quand nous constatons que
nous sommes d'une certaine façon encore nous-mêmes.
Je vous ai entendus dire à maintes reprises que vous
êtes toujours disposés à mourir. Je n'estime pas ce sentiment utile. Je
pense que c'est une indulgence inutile. Un guerrier devrait être disposé
à lutter seulement.
Je vous ai également entendus dire que vos parents ont
blessé votre esprit. Je pense que l'esprit de l'homme est une chose qui
peut être blessée très facilement, bien que pas, par les actes que vous
appelez, nuisible. Je crois que vos parents vous ont blessés en vous
faisant indulgent, mou et enclin aux soucis.
L'esprit d'un guerrier n'est pas fait pour l'indulgence
ni pour se plaindre, à gagner ou à perdre. L'esprit d'un guerrier est
adapté pour lutter seulement, et chaque lutte est la dernière bataille
d'un guerrier sur Terre. Ainsi, les résultats ne lui importent guère.
Dans sa dernière bataille sur Terre, un guerrier laisse aller son esprit
libre et clair. Et comme il fait sa bataille, sachant que sa volonté
est impeccable, un guerrier rit et rit.
Un guerrier traite le monde comme un mystère sans fin et ce que les personnes font comme une folie sans fin.
… Vous pensez et parlez trop. Vous devez cesser de vous
parler à vous-même. En fait, nous maintenons notre monde avec nos
entretiens internes. Toutes les fois que nous arrêtons de nous parler à
nous-mêmes, le monde est comme il devrait être. Tout d'abord, vous devez
utiliser vos oreilles pour prendre une partie du fardeau de vos yeux.
Nous avons employé nos yeux pour juger le monde depuis le temps où nous
sommes nés. Nous parlons aux autres et à nous-mêmes principalement au
sujet de ce que nous voyons. Un guerrier se rend compte de cela et
écoute le monde. Il écoute les bruits du monde. Il se rend compte que le
monde changera dès qu'il cessera de se parler et il doit être préparé
pour cette secousse monumentale.
Le monde est comme ceci et cela ou comme cela et ceci
seulement parce que nous nous disons que c'est la manière qu'il est. Si
nous arrêtons de nous dire à nous-mêmes que le monde est comme ceci et
cela, le monde cessera d'être comme ceci et cela.
Le Voyage à Ixtlan
Assumer la responsabilité de ses décisions signifie que l'on est prêt à mourir pour elles.
Ce qui blesse l'esprit c'est d'avoir toujours quelqu'un sur son dos, vous battant, vous disant quoi faire et quoi ne pas faire.
… Je n'ai aucune histoire personnelle. Un jour, J'ai
découvert que ce n'était plus nécessaire pour Moi et comme la boisson,
Je l'ai laissé tomber. Si vous n'avez aucune histoire personnelle,
aucune explication n'est nécessaire; personne n'est fâché ou
désillusionné de vos actes. Et surtout, personne ne vous écrase avec
leurs pensées.
Il est préférable d'effacer toute histoire personnelle, car cela nous rend libres des pensées encombrantes des autres.
… Vous vous prenez trop au sérieux. Vous êtes beaucoup
trop important dans votre propre esprit. Cela doit être changé! Vous
êtes tellement important que vous vous permettez de partir si les choses
ne vont pas selon votre volonté. Vous pensez que cela démontre que vous
“avez du caractère”. C'est un non-sens! Vous êtes faible et vaniteux!
La suffisance est une autre chose qui doit être abandonnée, comme l'histoire personnelle.
Comment peut-on se sentir si important quand nous savons que la mort nous guette?
… La chose à faire quand vous êtes impatient est de vous
tourner vers votre gauche et de demander conseil à votre mort. Une
immense quantité de futilité est abandonnée si votre mort vous fait un
geste, ou si vous attrapez un aperçu d'elle, ou si vous avez juste le
sentiment que votre compagne est là et vous observe. La mort est… une
sage conseillère que nous avons. Toutes les fois que vous sentez, comme
vous le faites toujours, que tout tourne mal et que vous êtes sur le
point d'être annihilé, tournez-vous vers votre mort et demandez-lui si
tel est le cas. Votre mort vous indiquera que vous avez tort; que rien
n'importe vraiment en dehors de son contact. (Vous) devez demander
conseil à la mort et laissez tomber les damnées futilités qui
appartiennent aux hommes qui vivent leurs vies comme si la mort ne
venait jamais les attraper.
… Quand l'homme décide de faire quelque chose, il doit
aller jusqu'au bout, mais il doit prendre la responsabilité de ses
actes. Peu importe ce qu'il fait, il doit savoir d'abord pourquoi il le
fait, et alors il doit poursuivre ses actions sans avoir de doutes ou de
remords à leurs sujets.
Regardez-Moi, Je n'ai aucun doute ou remords. Tout ce
que Je fais est Ma décision et Ma responsabilité. La mort s'approche.
Par conséquent, Je n'ai aucune place pour les doutes ou les remords. Si
Je dois mourir parce que Je t'ai emmené pour une promenade alors, Je
dois mourir.
Assumer la responsabilité de ses décisions signifie qu'on est prêt à mourir pour elles.
Il n'importe pas de ce qu'est la décision. Rien ne peut
être plus, ou moins sérieux que toutes autres choses. Ne voyez-vous pas?
Dans un monde où la mort est le chasseur, il n'y a aucune petite ou
grande décision. Il y a seulement des décisions que nous prenons face à
notre mort inévitable.
Un guerrier assume la responsabilité de ses actes, même pour le plus insignifiant.
Le monde des actes et des décisions précises est
infiniment plus efficace que la bêtise maladroite que vous avez appelé
“ma vie”.
Mon intérêt est de vous convaincre que vous devez
assumer la responsabilité d'être ici, en ce monde merveilleux, dans ce
désert merveilleux, en ce temps merveilleux. Je veux vous convaincre que
vous devez apprendre à réaliser que chaque geste compte, puisque vous
allez être ici pour seulement un court moment, en fait, trop court pour
être témoin de toutes ses merveilles.
Il y a une chose très simple qui ne va pas avec vous —
c'est que vous pensez que vous avez amplement le temps. Vous pensez que
votre vie va durer pour toujours.
Si vous ne pensez pas que votre vie va durer pour
toujours, alors qu'attendez-vous? Pourquoi l'hésitation à changer? Vous
n'avez pas le temps pour cette vue stupide. Cela, peu importe ce que
vous faites maintenant, peut être votre dernier geste sur la Terre. Ce
peut très bien être votre dernière bataille. Si c'était votre dernière
bataille sur Terre, Je dirais que vous êtes un idiot. Vous gaspillez
votre dernier geste sur Terre dans une certaine humeur stupide! Vous
n'avez pas le temps, Mon ami, pas le temps! Aucun de nous n'a le temps!
Ne soyez pas simplement en accord avec Moi. Agissez.
Le bonheur est d'agir avec la pleine conscience qu'il
n'y a plus de temps; donc, les gestes ont un pouvoir particulier. Les
gestes ont un pouvoir, particulièrement quand la personne qui fait
l'action sait que ses gestes sont sa dernière bataille.
Il y a un bonheur étrange qui nous consume dans l'action
avec la pleine connaissance que quoiqu'on fasse cela peut très bien
être son dernier geste sur Terre. Je recommande que vous reconsidériez
votre vie et introduisiez vos gestes à cette lumière. Vous n'avez pas de
temps, Mon ami! C'est le malheur des êtres humains. Aucun de nous n'a
le temps suffisant. Votre continuité fait de vous un homme timide. Vos
gestes ne peuvent possiblement pas avoir le flair, le pouvoir, la force
convaincante des gestes exécutés par l'homme qui sait qu'il combat sa
dernière bataille sur Terre. En d'autres termes, votre continuité ne
vous rend pas heureux ou puissant. Concentrer votre attention sur le
lien entre vous et votre mort, sans remords ou tristesse ou inquiétude.
Concentrer votre attention sur le fait que vous n'avez pas de temps et
laissez vos gestes couler en conséquence. Laisser chacun de vos gestes
être votre dernière bataille sur Terre! Seulement sous ces conditions,
vos gestes auront leurs justes puissances. Autrement, ils seront, pour
aussi longtemps que vous vivrez, des gestes d'un homme timide.
… Vous devez apprendre comment vous rendre accessible au Pouvoir.*
… N'importe quel guerrier pourrait devenir un homme de
connaissance. Car Je vous l'ai dit, un guerrier est un impeccable
chasseur qui chasse le Pouvoir. S'il réussit sa chasse, il peut devenir
un homme de la connaissance.
Un guerrier est guidé par son intention inflexible et
peut repousser n'importe quoi. Aucun rat, serpent ou puma ne peut le
tracasser.
L'apitoiement sur soi n'est pas en accord avec le pouvoir.
Un guerrier pourrait être blessé, mais jamais être
offensé. Pour un guerrier il n'y a rien de blessant au sujet des gestes
des personnes aussi longtemps que lui-même agit dans l'humeur
appropriée.
L'autre nuit vous n'avez pas été offensés par le lion.
Le fait qu'il nous a chassés ne vous a pas irrités. Je ne vous ai pas
entendus le maudire, ni vous ai entendus dire qu'il n'avait aucun droit
de nous suivre. Il aurait pu être un lion cruel et malveillant pour ce
que vous en savez.
D'atteindre l'humeur d'un guerrier n'est pas une chose
facile. De considérer le lion et les rats d'eau et les hommes comme des
égaux, est un geste magnifique de l'esprit du guerrier. Cela prend du
pouvoir pour faire cela.
Vous allez à la recherche du pouvoir, et tout ce que vous faites compte.
Je suis aussi jeune que Je veux l'être. Ceci encore une
fois est une question de pouvoir personnel. Si vous stockez le pouvoir,
votre corps peut exécuter des exploits incroyables. D'autre part, si
vous dispersez le pouvoir, vous serez un vieil homme gros en un rien de
temps.
Il y a des mondes dans des mondes, ici droit devant nous.
La mort attend toujours, et quand le pouvoir du guerrier
s'affaiblit, la mort le frappe simplement. Ainsi, de s'aventurer vers
l'inconnu sans aucun pouvoir est stupide. On trouvera seulement la mort.
Le monde est un mystère. Ceci, ce que vous regardez
présentement, n'est pas tout ce qui est là. Il y a beaucoup plus, dans
le monde, tellement plus, en fait, c'est sans fin. Ainsi quand vous
essayez de le figurer, tout ce que vous faites vraiment c'est d'essayer
de rendre le monde familier. Vous et Moi sommes ici, dans le monde que
vous appelez vrai, simplement parce que nous le connaissons tous les
deux. Vous ne connaissez pas le monde du pouvoir, donc vous ne pouvez
pas vous en faire une image familière.
Un guerrier est un chasseur de pouvoir. Je vous enseigne comment le chasser et le stocker.
Le pouvoir n'appartient à personne. Certains d'entre
nous pourraient le recueillir et ensuite le donner directement à
quelqu'un d'autre. Vous voyez, la clef pour emmagasiner du pouvoir est
qu'il doit être employée pour aider seulement quelqu'un d'autre à
l'emmagasiner… Mais quand vient le moment de le donner directement à une
autre personne, cela est inutile à moins que cette personne l'utilise
pour sa propre recherche de pouvoir personnel.
Un guerrier vit sa vie stratégiquement. Il assisterait à
une fête ou à une réunion ou quelque chose de semblable seulement si sa
stratégie le réclame. Cela signifie, naturellement, qu'il serait en
contrôle total et exécuterait tous les gestes qu'il considèrerait
nécessaires.
… On ne gagne rien par la force.
… Si vous voulez survivre, vous devez être clair comme du cristal et mortellement sûr de vous-même.
Histoires de Pouvoir
Un guerrier accepte son sort, peu importe ce qu'il est,
et l'accepte dans une ultime humilité. L'humilité d'un guerrier n'est
pas l'humilité d'un mendiant. Le guerrier ne baisse la tête devant
personne, mais en même temps, il ne laisse personne baisser la tête
devant lui. Le mendiant, d'autre part, tombe sur ses genoux à la baisse
d'un chapeau et nettoie le plancher devant n'importe qui il considère
être plus haut que lui; mais en même temps, il exige que quelqu'un
d'inférieur à lui nettoie le plancher pour lui.
(Un homme de la connaissance voit et prend des mesures
afin d'éviter le danger). S'il y a quelque chose de dangereux pour lui,
sa vision le lui fera savoir. Si sa vision ne peut l'aider, alors c'est
son destin auquel personne ne peut échapper.
… Le corps doit être parfait avant que la volonté devienne une unité fonctionnelle.
Nous sommes fluides, des êtres lumineux faits de fibres…
Nous pouvons voir le tournoiement de la mort autour
d'une personne, plaçant ses crochets de plus en plus profondément dans
ses fibres lumineuses. Nous pouvons voir les cordes lumineuses perdre
leurs tensions et disparaître l'une après l'autre.
… Quand vous venez, vous devriez venir prêt à mourir. Si
vous venez ici prêt à mourir, il ne devrait pas y avoir aucun piège,
aucune surprise fâcheuse, aucun geste inutile.
La manière du guerrier est l'harmonie entre actions et décisions.
Quand un homme ordinaire est prêt, le Pouvoir lui envoie un enseignant.
Un guerrier apprend à accorder sa volonté. Et il veut la
diriger vers un point donné, pour la focaliser comme il veut, comme si
sa volonté, venant de la partie centrale de son corps, est une unique
fibre lumineuse, une fibre qu'il peut diriger à n'importe quel endroit
imaginable. Cette fibre est la route menant au nagual.*
… Ne focalisez pas votre attention sur des événements passés. Nous pouvons nous souvenir d'eux, mais seulement comme référence.
… La confiance en soi d'un guerrier n'est pas la
confiance en soi de l'homme moyen. L'homme moyen cherche l'approbation
aux yeux du spectateur et appelle cela de la confiance en soi. Le
guerrier cherche l'impeccabilité à ses propres yeux et appelle cela
humilité. L'homme moyen est attaché à ses camarades humains, alors que
le guerrier est attaché seulement à lui-même. Peut-être chassez-vous des
arcs-en-ciel. Vous cherchez la confiance en soi de l'homme moyen, quand
vous devriez chercher l'humilité du guerrier. La différence entre les
deux est remarquable. La confiance en soi d'un guerrier nécessite de
connaître la chose de manière certaine; l'humilité nécessite d'être
impeccable dans ses actions et sentiments.
… Vous devez vous pousser au-delà de vos limites, tout le temps.
Agir avec constance et sans réserve.
Savez-vous qu'à ce moment même vous êtes entourés par
l'éternité? Et savez-vous que vous pouvez utiliser cette éternité, si
vous le désirez ainsi? Savez-vous que vous pouvez vous prolonger pour
toujours dans n'importe quelles directions? Savez-vous que pendant un
moment vous pouvez vous transformer en éternité? Ce n'est pas une
énigme, c'est un fait. Mais seulement si vous établissez ce moment et
l'employez afin d'amener la totalité de vous-même pour toujours dans
n'importe quelle direction.
Vous n'avez pas assez de pouvoir personnel afin
d'utiliser Ma révélation. Pourtant si vous aviez assez de pouvoir, Mes
seuls mots vous serviraient de moyens à vous engager totalement afin
d'obtenir la partie cruciale en dehors des limitations dans laquelle
elle est contenue.
… Nous sommes des êtres de lumière. Et pour les êtres de lumière seulement le pouvoir personnel importe.
Changer notre idée du monde est le point capital de la sorcellerie.*
L'arrêt du dialogue interne est la seule manière de l'accomplir. Il
devrait être noté, cependant, qu'un tel changement ne peut pas être
obligé.
Un guerrier accepte son sort, quel qu'il puisse être, et
l'accepte dans l'humilité. Il accepte dans l'humilité ce qu'il est, non
pas sur une base de regret, mais comme un défi vivant.
… Toute pensée qu'on tient à l'esprit dans un état de
silence est correctement une commande, puisqu'il n'y a aucune autre
pensée à concurrencer.
… Le monde ne se soumet pas à nous directement; la réalité du monde se tient entre les deux.
… Un guerrier est entre les mains du Pouvoir, et sa seule liberté est de choisir une vie impeccable.
Un guerrier est toujours prêt. Être un guerrier n'est
pas chose aussi facile que de souhaiter en être un. C'est plutôt une
lutte sans fin qui continuera jusqu'au tout dernier moment de nos vies.
Personne ne naît guerrier, exactement de la même manière que personne ne
naît raisonnable. Nous nous transformons en un et en l'autre.
Il n'y a aucune faille dans la voie du guerrier. Suivez-la et personne ne pourra plus critiquer vos actions.
… Le corps doit être parfait avant que la volonté devienne une unité fonctionnelle.
… Le point capital de la sorcellerie est le dialogue
intérieur; c'est la clef de tout. Quand un guerrier apprend à l'arrêter,
tout devient possible; les projets mêmes les plus difficiles à
atteindre deviennent possibles.
(Mais) aussi longtemps que vous pensez que vous êtes un corps solide, vous ne pouvez pas comprendre ce dont Je vous parle.
Nous sommes des consciences; nous ne sommes pas des
objets; nous n'avons aucune solidité. Nous sommes illimités. Le monde
des objets et de la solidité est une manière de rendre notre passage sur
Terre commode. C'est — seulement une description que nous créons afin
qu'il nous aide… Nous oublions que la réalité matérielle est seulement
une représentation et nous nous enfermons ainsi entièrement dans un
cercle vicieux duquel nous émergeons rarement dans notre vie.
… Vous seriez étonné de savoir à quel point vous pouvez réagir lorsqu'acculé contre un mur.
C'est seulement en tant que guerrier que l'on peut
supporter le chemin de la connaissance. Un guerrier ne peut pas se
plaindre, ou regretter quelque chose. Sa vie est un défi sans fin, et
les défis ne peuvent possiblement pas être bons ou mauvais. Les défis
sont simplement des défis. La différence de base entre un homme
ordinaire et un guerrier est qu'un guerrier prend tout comme un défi,
alors qu'un homme ordinaire prend tout comme une bénédiction ou une
malédiction.
Un guerrier doit être fluide et doit se mouvoir
harmonieusement dans le monde autour de lui — que ce soit le monde de la
raison, ou le monde de la volonté.
Sans conscience de la mort, tout est ordinaire,
insignifiant. C'est seulement parce que la mort nous traque que le monde
est un mystère insondable.
Ce n'est pas suffisant de simplement vouloir marcher le
chemin de la connaissance; vos efforts doivent être impeccables pour
vous rendre dignes de cette connaissance.
… La vie peut être impitoyable avec vous si vous êtes négligents avec votre tonal.*
Ce qui est triste en fait est que nous avons appris à la perfection comment rendre notre tonal faible.
Vous avez dû travailler très dur afin de vous rendre si
malheureux. Mais vous n'avez pas compris que vous pouvez également
travailler dur afin de vous rendre entiers et forts.
Le tonal commence à la naissance et se termine à la
mort, mais le nagual n'a pas de fin. Le nagual n'a aucune limite. Le
nagual est là où le Pouvoir plane.
“La créativité est ceci,” dit-Il en portant Sa main en
forme de cuillère au niveau de mes yeux. Cela m'a pris un temps
incroyablement long afin de concentrer mes yeux sur Sa main. J'ai senti
qu'une membrane transparente tenait mon corps entier dans une position
fixe comme dans un moule que je devais briser afin de placer ma vision
sur Sa main. J'ai lutté jusqu'à ce que des perles de transpiration
coulent dans mes yeux. Finalement, j'ai entendu ou senti un ‘pop’ et mes
yeux et ma tête se sont brusquement libérés. Sur Sa paume droite, il y
avait un rongeur des plus curieux que je n'avais jamais vu.”Touche-le,”
dit-Il doucement. Je lui ai automatiquement obéi et fis passer mon doigt
sur son dos doux. Don Juan apporta Sa main plus près de mes yeux, et
alors j'ai noté quelque chose qui m'a jeté dans des spasmes nerveux.
L'écureuil avait des lunettes et de grandes dents. Le rongeur commençait
à grandir dans la paume de don Juan, jusqu'à ce que par la suite il
soit devenu si énorme qu'il disparût…
… Une des actions d'un guerrier est de ne jamais laisser rien l'affecter. Le contrôle d'un guerrier doit être impeccable.
Vous n'avez que peu de temps et aucun temps pour la
futilité. Un état merveilleux! Je dirais que le meilleur de nous sort
toujours quand nous sommes acculés au mur, quand nous sentons l'épée se
balancer au-dessus de nos têtes. Personnellement, je ne le voudrais pas
autrement.
… Pendant nos conversations, J'ai parlé en m'adressant à
votre tonal et à votre nagual. C'est de cette façon qu'on devrait
enseigner. Premièrement, on doit parler au tonal, parce que c'est le
tonal qui doit abandonner le contrôle. Mais il doit le faire avec joie.
En d'autres termes, le tonal est fait pour renoncer aux choses inutiles
comme la suffisance et l'indulgence, qui le plonge seulement dans
l'ennui. La difficulté consiste en ce que le tonal s'attache aux choses
alors qu'il devrait être heureux de se débarrasser de cette merde. La
tâche est alors de convaincre le tonal de devenir libre et fluide. C'est
ce dont un sorcier a besoin avant toute autre chose, un tonal fort et
libre.
En raison de son inhérente faiblesse, le tonal est
facilement détruit, et donc un des arts du guerrier est de faire émerger
le nagual afin de supporter le tonal. Je dis que c'est un art, car les
sorciers savent que c'est seulement en amplifiant le tonal que le nagual
peut émerger. Cette amplification s'appelle le pouvoir personnel.
Toutes les fois que vous êtes dans le monde du tonal,
vous devriez être un tonal impeccable; et n'avoir aucun temps pour la
futilité déraisonnable! Mais toutes les fois que vous êtes dans le monde
du nagual, vous devriez également être impeccables; et n'avoir aucun
temps pour la futilité raisonnable! Pour le guerrier, l'intention est la
porte entre les deux. Il la ferme complètement derrière lui quand il va
dans l'une ou l'autre direction.
S'il y a trop d'articles inutiles sur votre île, vous ne
pourrez pas soutenir le contact avec le nagual. Vous pouvez mourir.
Personne n'est capable de survivre à une rencontre délibérée avec le
nagual sans une longue formation. Cela prend des années afin de préparer
le tonal pour une telle rencontre. On doit enseigner à un guerrier à
être impeccable et à être complètement vide avant qu'il puisse même
concevoir, connaître le nagual.
Un guerrier passe des années à nettoyer son île, jusqu'au moment où il pourra, en quelque sorte, filer en douce hors d'elle.
Pour le nagual, il n'y a aucune terre, ou eau, aucun
air. Par conséquent, le nagual glisse, vole, ou fait tout ce qu'il veut
faire dans la période du nagual, qui n'est pas relié du tout au temps du
tonal. Ces deux choses ne s'entrecoupent pas.
… Un guerrier est, disons, un prisonnier du Pouvoir; un
prisonnier qui a un choix: celui d'agir soit comme un guerrier
impeccable, ou comme une personne stupide. En analyse finale, peut-être
le guerrier n'est-il pas un prisonnier, mais un esclave du Pouvoir,
parce que ce choix n'est plus un choix pour lui.
Un guerrier ne peut être impuissant, ou déconcerté ou
effrayé, en aucune circonstance. Pour un guerrier, il y a seulement le
temps pour l'impeccabilité; tout autre sentiment le vide de son pouvoir,
l'impeccabilité, elle, le restaure.
L'impeccabilité est de faire de votre mieux dans quoi que ce soit dans lequel vous vous êtes engagé.
Quand vous vous sentez et agissez comme un être immortel
qui a tout le temps du monde, vous n'êtes pas impeccable; dans ces
moments vous devriez vous retourner, regarder autour, et alors vous vous
rendrez compte que votre sentiment d'avoir le temps est une idiotie.
Il n'y a aucun futur. Le futur est seulement une manière de parler. Pour un sorcier il y a seulement, le ici et maintenant.
Maintenant vous devez vous arrêter, regarder en arrière,
et récapituler vos pas. Les sorciers disent que c'est la seule manière
de consolider vos accomplissements.
Tout ce que j'ai fait avec vous a été fait afin
d'accomplir une simple tâche, de nettoyer et de mettre de l'ordre de
nouveau dans votre île du tonal. C'était ma tâche en tant que votre
enseignant. (Une autre tâche est)… de vous présenter par des
démonstrations sans équivoque le nagual et de montrer comment y entrer.
Je vous ai dit d'innombrables fois qu'un changement
drastique est nécessaire si vous voulez réussir sur le chemin de la
connaissance. Ce changement n'est pas un changement d'humeur, ou
d'attitude, ou de perspectives; ce changement nécessite la
transformation de l'île du tonal.
Les années de dure formation sont seulement des
préparations pour la rencontre dévastatrice du guerrier avec toutes les
choses qui se trouvent hors de là, au-delà de ce point.
Vous n'avez pas de temps et malgré tout vous êtes entouré par l'éternité. Quel paradoxe pour votre raison!
Le Pouvoir pourvoit selon notre impeccabilité.
… Après que le dialogue interne de l'étudiant soit
arrêté, le moment inévitable vient. L'étudiant doute de l'apprentissage
en son entier. Même les plus enthousiastes sentent la perte d'intérêt à
ce moment-là.
Dans la vie d'un guerrier, il y a seulement une chose,
une seule question qui est vraiment irrésolue: à quelle distance peut-on
aller sur le chemin de la connaissance et du pouvoir? C'est une
question qui est ouverte et dont personne ne peut prédire les résultats.
La liberté qu'un guerrier a est soit d'agir impeccablement ou d'agir comme un idiot.
Vous avez appris que l'épine dorsale d'un guerrier est
d'être humble et efficace. Vous avez appris à agir sans vous attendre à
quoi que ce soit en retour. Maintenant Je vous dis qu'afin de résister à
ce qui vous attend devant vous au-delà de ce jour, vous aurez besoin
d'une patience ultime.
… Le destin de nous tous ici a été de savoir que nous sommes les prisonniers du Pouvoir. Quelle grande fortune!
La vie d'un guerrier ne peut certainement pas être
froide et isolée et sans sentiments, parce qu'elle est basée sur son
affection, sa dévotion, son attachement à son Bien-aimé… La Terre sait
qu'il l'aime, et elle lui accorde son soin. C'est pourquoi sa vie est
remplie jusqu'au bord et son état, partout où il sera, sera abondant. Il
erre sur les chemins de son amour… Cette Terre… Seulement si on aime
cette Terre avec une passion inébranlable, pourrons-nous nous libérer de
la tristesse. Un guerrier est toujours joyeux, parce que son amour est
inaltérable et sa Bien-aimée, la Terre, l'embrasse et lui accorde des
cadeaux inconcevables. La tristesse appartient seulement à ceux qui
détestent la chose même qui les abrite. Cet Être splendide, qui est
vivant jusque dans ses moindres recoins et qui comprend chaque
sentiment, M'a apaisé, M'a guéri de Mes douleurs et finalement, quand
J'ai entièrement compris Mon amour pour lui, Il M'a apprit la liberté.
Seulement l'amour pour cet être splendide peut donner la liberté à
l'esprit d'un guerrier; et la liberté est la joie, l'efficacité, et
l'abandon face à n'importe quel obstacle.
Le Second Anneau de Pouvoir
La particularité avec les êtres humains est qu'ils
aiment qu'on leur dise quoi faire, mais ils aiment encore plus combattre
et ne pas faire ce qu'on leur dit. Et ainsi, ils s'empêtrent en
détestant celui qui leur a dit en premier lieu.
… Le pouvoir personnel dépend de l'impeccabilité.
L'impeccabilité consiste en l'effort de changer, afin d'effrayer la
forme humaine*
pour la déplacer au loin. Après des années d'impeccabilité, le moment
viendra où la forme ne pourra plus tenir plus longtemps et partira.
On peut traquer ses propres faiblesses comme un chasseur
traque une proie. Vous analyserez vos routines jusqu'à ce que vous
connaissiez toutes les actions de vos faiblesses.
La tristesse de laisser et autres sentiments semblables sont ce sur quoi la forme humaine se nourrit.
Le combat est juste ici dans la poitrine. Cela prend
tout le temps et toute l'énergie que nous avons afin de conquérir
l'idiotie en nous.
Les sorciers ont deux cycles. Le premier est quand ils
sont humains… À chacun de nous a été donnée une tâche et cette tâche
nous incite à laisser la forme humaine. Le deuxième cycle est quand un
sorcier n'est plus humain.
L'explication en détail est nécessaire quand nous
parlons au sujet du tonal. Quand le sorcier fait affaire avec le nagual,
il doit donner l'instruction, qui doit montrer le mystère au guerrier.
Et c'est tout ce qu'il doit faire. Le guerrier qui reçoit les mystères
doit réclamer la connaissance comme pouvoir. Le tonal et le nagual sont
deux mondes différents. Dans l'un vous parlez, dans l'autre vous
agissez.
… Pour un guerrier, la chose la plus difficile au monde est de laisser les autres être.
… Le Pouvoir vient seulement après que nous acceptons notre destin sans récriminations.
… Quand on n'a rien à perdre, on devient courageux. Nous
sommes timides seulement quand il y a encore quelque chose à quoi l'on
s'accroche.
Un guerrier ne cherche rien pour se consoler.
… Pensez-vous que votre affection inutile est si importante qu'elle puisse vous empêcher d'entrer dans ce royaume?
… L'art d'un sorcier est de passer inaperçu même au
milieu des personnes. Il exige que je me concentre totalement à essayer
de ne pas être évident.
… La seule force de dissuasion face à notre désespoir
est la conscience de notre mort, la clef du sorcier à l'arrangement des
choses. La conscience de notre mort est la seule chose qui peut nous
donner la force de faire face à la dureté et la souffrance de nos vies
et de nos peurs de l'inconnu. Je dois me décider à amener cette
conscience à témoigner de mes actes.
… Plus que toute autre chose, l'art des sorciers est de ne jamais gaspiller leur pouvoir.
Les sorciers sont obligés d'observer leurs tonals à distance afin d'avoir une meilleure prise sur ce qui les entoure vraiment.
Un sorcier ne tient pas un autre sorcier par la main. Chacun de nous est très capable.
Le Don de l’Aigle
On ne doit rien porter pour se défendre, pas même pour
sa propre protection. Une personne doit être protégée, mais pas
défendue. En montrant de l'arrogance, vous vous défendiez, mais n'avez
pas été protégés.
Je me suis déjà donné au Pouvoir qui règne sur mon destin. Et je ne m'accroche à rien, ainsi je n'ai rien à défendre.
La recommandation pour les guerriers est de ne pas avoir
aucune chose matérielle sur laquelle focaliser leur pouvoir, mais de la
concentrer sur l'esprit, sur le vrai vol vers l'inconnu.
Votre compulsion à posséder et à vous attacher aux
choses n'est pas unique. (Mais) tous ceux qui veulent suivre le chemin
du guerrier doivent se débarrasser de cette fixation.
Un guerrier est quelqu'un qui recherche la liberté. La tristesse n'est pas la liberté. Nous devons nous sortir hors d'elle.
D'être sous un siège implique que l'on ait des
possessions personnelles qui pourraient être assiégées. Un guerrier n'a
rien en ce monde excepté son impeccabilité, et l'impeccabilité ne peut
pas être menacée.
… Certains lieux de pouvoir sont des trous en ce monde.
Si l'on est sans forme, on peut passer par un tel trou dans l'inconnu,
vers un autre monde.
Le Feu du Dedans
La suffisance est notre plus grand ennemi. Penser à
cela: ce qui nous affaiblit est le sentiment d'être offensé par les
actions et les méfaits de nos confrères. Notre sentiment de suffisance
exige que nous passions la plupart de nos vies offensées par quelqu'un.
Sans suffisance nous sommes invulnérables.
L'impeccabilité n'est rien d'autre que l'utilisation
appropriée de l'énergie. Pour comprendre cela, vous devez économiser
assez d'énergie vous-même. Les guerriers font un inventaire stratégique.
Ils énumèrent tout ce qu'ils font. Alors, ils décident quelles sont les
choses qui peuvent être changées afin de renforcer leur énergie.
L'inventaire stratégique couvre seulement les modèles comportementaux
qui ne sont pas essentiels à notre survie et bien-être. La suffisance
figure comme activité qui consomme la plus grande quantité d'énergie.
Les actions de canalisation de cette énergie à bon escient mènent à
l'impeccabilité.
Rien ne peut tempérer l'esprit d'un guerrier autant que
le défi d'avoir affaire avec des personnes impossibles en position de
pouvoir. C'est seulement dans ces conditions que les guerriers
acquièrent la sobriété et la sérénité afin de résister.
La patience est d'attendre patiemment — aucune
précipitation, aucune inquiétude — simplement, un lâcher prise sur ce
qui doit être.
Le degré de conscience de chaque être vivant dépend du degré auquel il est capable de laisser les émanations en Grand le porter.
La troisième attention*
est atteinte quand la lueur de la conscience se transforme en Feu
intérieur: un rougeoiement qui s'allume, non une bande à la fois, mais
de toutes les émanations à l'intérieur du cocon de l'homme.
Les visionnaires qui atteignent délibérément la pleine
conscience sont quelque chose à voir. C'est le moment où ils brûlent de
l'intérieur: Le Feu les consume de l'intérieur. Et en pleine conscience,
ils se fondent aux émanations en Grand, et glissent dans l'éternité.
Les guerriers se préparent à être conscients, et la
pleine conscience vient à eux seulement quand il n'y a plus de
suffisance en eux. C'est seulement quand ils ne sont plus rien qu'ils
deviennent tout.
Le rougeoiement de la conscience augmente d'intensité
comme les émanations à l'intérieur du cocon s'alignent avec les
émanations en Grand.
Ce qui s'appelle la clef de tout est la connaissance
premièrement que la Terre est un être vivant et qu'ainsi elle peut
donner aux guerriers une extraordinaire stimulation; c'est une impulsion
qui vient de la Conscience de la Terre elle-même à l'instant où les
émanations à l'intérieur des cocons des guerriers sont alignées avec les
émanations appropriées à l'intérieur du cocon de la Terre. Puisque
l'homme et la Terre sont des êtres vivants, leurs émanations coïncident,
ou plutôt la Terre a toutes les émanations présentes en l'homme et
toutes les émanations présentes dans tous les êtres vivants, organiques
et inorganiques en réalité.
Quand le point d'assemblage se déplace au-delà d'une
limite cruciale, les résultats sont toujours les mêmes pour chaque
homme. Les techniques afin de le faire bouger peuvent être aussi
différentes qu'elles peuvent l'être, mais les résultats sont toujours
identiques: le point d'assemblage assemble d'autres mondes, aidés par la
stimulation de la Terre. La vitesse de cette stimulation dissoudra tout
de vous. Sous son impact nous devenons rien. La vitesse et le sens de
l'existence individuel ne vont pas ensemble.
Genaro était à cinq ou six pieds de moi. Soudainement Sa
forme est devenue diffuse et dans un instant Il est devenu diffus et en
un instant Il est parti comme le vent. “Genaro s'est séparé de nous à
ce moment par la force de la perception et,” don Juan dit alors
tranquillement”: quand un point d'assemblage assemble un monde, ce monde
est entier. La Conscience de la Terre peut nous donner une poussée pour
en aligner d'autres… bandes d'émanations, et la force de ce nouvel
alignement fait disparaître le monde. Ce monde disparaît comme un
souffle quand un nouvel alignement total nous incite à percevoir un
autre monde entier.”
… Les guerriers vivent avec la mort à leur côté, et avec
la connaissance que la mort est avec eux ils en tirent le courage de
faire face à n'importe quoi.
(Les cinq attributs du guerrier sont): le contrôle, la
discipline, la patience, l'action au moment opportun et la volonté. Ils
appartiennent au monde du guerrier qui combat pour perdre la suffisance.
Le sixième élément, qui est peut-être le plus important de tous,
concerne le monde extérieur et s'appelle le petit tyran. Un petit tyran
est un persécuteur. Quelqu'un qui a soit le pouvoir de vie ou de mort
sur les guerriers ou les gênes simplement et les distrait.
(Les premiers) quatre attributs sont tout ce qui est
nécessaire pour traiter avec le plus mauvais des petits tyrans. Mon
bienfaiteur disait que le guerrier qui trébuche sur un petit tyran est
chanceux. Rien ne peut tempérer l'esprit d'un guerrier autant que le
défi d'avoir affaire avec des personnes impossibles (à supporter) en
position de pouvoir.
L'ingrédient parfait pour la fabrication d'un superbe visionnaire est un petit tyran avec des prérogatives illimitées.
En comprenant la nature de l'homme, les visionnaires ont
pu tirer la conclusion incontestable que si les visionnaires peuvent
tenir face à leurs petits tyrans, ils peuvent certainement faire face à
l'inconnu avec impunité, et alors ils peuvent même soutenir la présence
de l'inconnu. La réaction de l'homme ordinaire est de penser que l'ordre
de cet énoncé devrait être inverse. Mais ce n'est pas ainsi. Cependant,
un visionnaire qui peut tenir face à l'inconnu peut certainement faire
face aux petits tyrans. Je lui ai dit qu'à mon avis les tyrans peuvent
seulement rendre leurs victimes impuissantes ou les rendre aussi brutaux
qu'ils le sont eux-mêmes. Il a répliqué: “Alors, ils sont des victimes
pas des guerriers”.
(Mon petit tyran) n'était rien en comparaison aux vrais
monstres auxquels les nouveaux visionnaires ont fait face pendant la
Conquête. Par toutes les indications, ces visionnaires se plaisaient à
traiter avec eux. Ils ont montré que même les pires tyrans peuvent
apporter une forme de délice, si, naturellement, ils sont des guerriers.
L'erreur que les hommes ordinaires font en confrontant
les petits tyrans est de ne pas avoir une stratégie sur laquelle
s'appuyer; le défaut fatal est que les hommes ordinaires se prennent
trop au sérieux; leurs actions et sentiments, aussi bien que ceux des
petits tyrans, sont tous importants. Les guerriers, d'autre part, ont
non seulement une stratégie bien réfléchie, mais sont libres de la
suffisance. Ce qui retient leur suffisance est qu'ils ont compris que la
réalité n'est qu'une interprétation que nous nous faisons. Cette
connaissance est leur avantage définitif.
Il est devenu convaincu que je pourrais défaire le
contremaître, en utilisant seulement la simple réalisation que les
petits tyrans se prennent mortellement au sérieux, alors que, les
guerriers, pas.
J'avais l'équipement approprié pour faire affaire avec
lui; J'avais le contrôle, la discipline, la patience, et l'action en
temps opportun. Mon contrôle m'a incité à accomplir les demandes les
plus stupides de l'homme. Ce qui nous épuise habituellement dans une
telle situation est l'usure de notre suffisance. N'importe quel homme
qui a un iota de fierté est déchiré en se faisant sentir sans valeur.
Mais j'ai heureusement fait tout ce qu'il a demandé de moi. J'étais
joyeux et fort. Et je n'ai pas fait de grimace au sujet de ma fierté ou
de ma peur. J'étais là en tant que guerrier impeccable. De garder
l'esprit stable quand quelqu'un vous piétine s'appelle le contrôle.
La stratégie de mon bienfaiteur exigeait qu'au lieu de
me sentir désolé pour moi-même comme je l'avais fait auparavant, j'aille
immédiatement travailler traçant les points forts du petit tyran, ses
faiblesses, ses caprices comportementaux. Les deux autres attributs du
guerrier, la patience et l'action en temps opportun, que je n'avais pas
encore, avaient été automatiquement inclus dans la stratégie de mon
bienfaiteur.
La patience est d'attendre patiemment — aucune
précipitation, aucune inquiétude — un simple et joyeux lâcher prise face
à ce qui doit être.
L'action en temps opportun est la qualité qui gouverne
le dégagement de tout ce qui est retenu. Le contrôle, la discipline, et
la patience sont comme un barrage derrière lequel tout est emmagasiné.
L'action en temps opportun est la porte du barrage.
Pas une fois je ne me suis senti désolé ou ai pleuré
dans l'impuissance. J'étais joyeux et serein. Et je n'avais pas par le
passé souhaité la mort de l'homme.
La patience signifie de se retenir avec l'esprit de
quelque chose dont le guerrier sait qui lui est dû. Cela ne signifie pas
qu'un guerrier va comploter afin de porter atteint à quiconque, ou
planifier régler d'anciens comptes. Aussi longtemps que le guerrier a le
contrôle, la discipline et l'action en temps opportun, la patience
assure de donner son dû à celui qui le mérite.
Les nouveaux visionnaires ont employé les petits tyrans
non seulement pour se débarrasser de leur suffisance, mais également
afin d'accomplir la manoeuvre très sophistiquée de se déplacer hors de
ce monde. Être défait… n'est pas mortel, mais dévastant. Les guerriers
qui succombent à un petit tyran mesquin sont détruits par leur propre
sens d'échec et de dévalorisation. Agir dans la colère, sans contrôle et
discipline, n'avoir aucune patience signifie être défait.
Ne vous sentez pas désolé pour les pauvres Amérindiens
Yaqui — pensez à l'humanité entière. Dans le cas des Amérindiens Yaqui,
je peux même dire qu'ils sont les chanceux. Ils sont opprimés, et en
raison de cela, certains d'entre eux peuvent en sortir triomphants à la
fin. Mais les oppresseurs, les petits tyrans qui les écrasent, eux n'ont
aucune chance en enfer.
… la connaissance du monde que nous percevons nous
contraint à croire que nous sommes entourés par des objets, existant par
eux-mêmes et comme eux-mêmes, juste comme nous les percevons, tandis
que, en fait, il n'y a pas un monde d'objets, mais un univers
d'émanations.
Il y a plusieurs idiots qui deviennent visionnaires —
des visionnaires pleins de faiblesses, ou plutôt des humains pleins de
faiblesses qui ont été capables de devenir visionnaires.
Nos failles demeurent avec nous-mêmes après que nous soyons devenus des visionnaires.
… (Les alliés ne peuvent pas nous tuer), mais ils
peuvent nous effrayer à mort… Ils sont attirés par les émotions. La
crainte animale est ce qui les attire le plus. Elle libère le genre
d'énergie qui leur convient. Les émanations à l'intérieur d'eux sont
rassemblées par la crainte animale. Les alliés apprécient la crainte
animale plus que toute autre chose.
… Certains lieux géographiques aident non seulement ce
mouvement précaire du point d'assemblage, mais choisissent également des
directions spécifiques pour ce mouvement.
… La tâche de réaligner toutes ces émanations prépare le
terrain pour la manoeuvre particulière de l'ignition de toutes les
émanations à l'intérieur du cocon. Si j'allume toutes les émanations à
l'intérieur de mon cocon, nous serons tous partis en un instant.
… Tout guerrier peut réussir avec les personnes, s'il
déplace son point d'assemblage à une position où il est immatériel peu
importe si les gens l'aiment, le détestent, ou l'ignorent.
La position du point d'assemblage dicte comment nous nous comportons et comment nous nous sentons.
Quand les visionnaires décalent leurs points
d'assemblage, ils ne sont pas confrontés avec une illusion, ils sont
confrontés avec un autre monde; ce nouveau monde est aussi vrai que
celui que nous observons maintenant.
En cours de préparation, un guerrier décale le point d'assemblage en autant d'endroits qu'il lui est possible.
La seule force qui peut temporairement décommander
l'alignement est l'intention. Vous devrez décommander l'alignement qui
vous maintient dans la perception du monde des affaires quotidiennes. En
prévoyant une nouvelle position pour votre point d'assemblage et en
prévoyant de le maintenir fixé là assez longtemps, vous assemblerez un
autre monde et échapperez à celui-ci.
La solution n'est pas simplement de choisir un autre
monde dans lequel mourir, mais de choisir la conscience totale, la
liberté totale.
D'assembler d'autres mondes n'est pas seulement une
question de pratique, mais une question d'intention. Et ce n'est pas
simplement un exercice de bondir hors de ces mondes, comme être tiré par
une bande élastique. Vous voyez, un visionnaire doit être audacieux.
Une fois que vous brisez la barrière de la perception, vous n’avez pas à
revenir au même endroit dans le monde…
Essentiellement, nous sommes des points d'assemblage fixés sur une position spécifique.
Il affirmait qu'entrer dans la troisième attention est un cadeau, c'est plus comme une récompense pour un accomplissement.
Il y a une connexion entre un sorcier et la puissance.
Afin de rétablir ce lien, les sorciers avaient besoin d’un objectif
rigoureux et féroce — un état d’esprit spécial appelé ferme intention.
Le Nagual est le seul être capable de fournir cette intention ferme.
La guerre, pour un guerrier, est la lutte contre cette individualité qui a privé l’homme de sa puissance.
Seulement les sorciers sont capables d’injecter des
mouvements dans les sphères de la luminosité statique. En une
milliseconde ils peuvent déplacer leurs points d’assemblage à n’importe
quel endroit… Ce mouvement et la vitesse avec laquelle il a été exécuté
occasionnent un décalage instantané et la perception d’un autre univers
totalement différent. Ou bien, ils peuvent déplacer leurs points
d’assemblage, sans s’arrêter, à travers leurs champs entiers d’énergie
lumineuse. La force créée par un tel mouvement est si intense qu’elle
consume instantanément toute leur masse lumineuse. Il a dit que si un
glissement de terrain venait s’abattre sur nous à ce moment précis il
pourrait être en mesure en employant la vitesse par laquelle son point
d’assemblage se déplacerait, de se faire changer d’univers ou de se
faire brûler de l’intérieur dans une fraction de seconde.
La sorcellerie est un état de conscience.
Absolument tout ce qui existe dans le Cosmos est attaché à l’intention de Dieu par connexion.*
Les sorciers sont occupés à discuter, comprendre, et employer ces
connexions. Ils sont particulièrement concernés par le nettoyage des
effets engourdissants provoqués par les soucis ordinaires de leurs vies
journalières. La sorcellerie à ce niveau peut être définie comme le
procédé de nettoyage de sa connexion à l’intention de Dieu.
L’objectif des sorciers est d’atteindre l’état de
conscience totale… Cet état de conscience est considéré comme opposé à
la mort.
Les Naguals sont des intermédiaires. Leur énergie leur
permet de canaliser la paix, l’harmonie, le rire, et la connaissance
directement de la Source et de communiquer cela à leurs compagnons.
La meilleure manière d'apprendre, je pense, est de se
placer dans une situation ou vous découvrez que vous n'êtes rien. Les
autres manières ont des racines dans la fierté. Si nous ne suivons pas
cela, nous passons nos vies à trouver qui nous aime et qui ne nous aime
pas. (Mais nous devons comprendre), que cela n'importe pas.
Don Juan dépeignait la fierté comme un monstre avec 3000
têtes. Peu importe combien de têtes vous coupez; des milliers
demeurent. La tâche principale est de ne pas réagir. Si vous réagissez,
vous avez perdu. Vous ne pouvez pas vous sentir offensés quand un tigre
vous attaque; vous faites simplement un pas de côté et vous le laissez
passer.
Sans ennemis nous ne sommes rien. Avoir des ennemis, de
vivre avec la conscience de la calamité, du malheur est l'une des formes
de notre existence. Nous devons nous libérer de cette forme, mais cela
peut prendre du temps. D'abord, on doit devenir un combattant. C'est
notre premier niveau.
Ma liberté dépend de l'impeccabilité de ma vie; seulement par cela puis-je changer mon destin et laisser complètement ce monde.
Ni la technologie, ni le gouvernement ne peuvent changer
ce monde de manière assez significative afin de satisfaire les besoins
des gens qui comprennent qu'ils vont mourir. Le nouveau mysticisme
déclare qu'à l'Illumination devrait être accordée la priorité au-dessus
des perspectives des changements sociaux.
Afin de détruire la certitude que ce monde est comme il
vous a été enseigné, vous devez apprendre une nouvelle description du
monde — la sorcellerie — et puis tenir le vieux et le neuf ensemble.
Les Européens traitent leurs corps comme s'ils étaient
des objets. Nous les remplissons d'alcool, de nourriture avariée, et
d'inquiétude. Quand quelque chose de mal nous arrive, nous croyons que
le corps a été attaqué par des microbes. Don Juan ne pense pas de cette
façon. Pour lui, une maladie est une disharmonie entre l'homme et le
monde.
Nous vivons étroitement liés avec toute la vie. Quelque
chose change chaque fois que nous faisons du mal intentionnellement à un
végétal ou à un animal.
Nous nous sentons si importants et nous nous prenons
tellement au sérieux qu'on oublie que ce monde est un grand mystère, qui
peut nous enseigner si nous l'écoutons.
S'il n'y a aucune manière de savoir si j'ai encore une
minute à vivre, alors je dois vivre comme si c'était mon dernier moment.
Chaque action d'un guerrier est sa dernière bataille. Par conséquent,
il doit faire tout impeccablement. Rien ne doit être laissé inachevé.
Cette idée a été très libératrice pour moi. Je n'ai aucune affaire
inachevée, rien n'est remis à plus tard, et rien ne me lie. Je parle
avec vous ici, et je peux ne jamais retourner à Los Angeles de nouveau.
Ce serait sans importance, parce que j'ai pris soin de tout avant de
venir ici.
Cela ne réclame pas de courage pour faire sauter un
bâtiment (en cas de terrorisme révolutionnaire), mais afin de cesser de
fumer, ou d'arrêter d'être anxieux, ou d'arrêter le dialogue interne on
doit se transformer. La vraie réforme commence ici. (Une fois) don Juan
m'a dit, “Je ne peux pas imaginer comment (cet homme) peut prendre soin
du corps d'autres personnes alors qu'il n'aime pas son propre corps.”
(Cet homme fumait tout le temps).
La recommandation pour les guerriers est de n'avoir
aucune chose matérielle sur laquelle focaliser leur pouvoir, mais de la
concentrer sur l'esprit, sur le vrai vol vers l'inconnu.
(Ayant perdu la forme humaine), je me suis senti
détaché, sans sensation d'influences extérieures. Aucune aversion envers
personne ne restait en moi. C'était comme un sentiment de rester à
distance, d'être capable de se fondre en ce moment et de ne penser à
rien d'autre. Les actions des gens n'avaient plus aucune influence sur
moi, parce que je n'avais aucune attente. Un calme étrange est devenu le
pouvoir conducteur de ma vie. J'estimais que je saisissais un des
principes de la vie du guerrier — le détachement.
Don Juan indiqua que le détachement n'implique pas nécessairement la sagesse.
Nous discutons de la maîtrise de la conscience. Les vérités que nous discutons sont les principes de cette maîtrise.
La première vérité au sujet de la conscience est que le
monde autour de nous n'est pas vraiment comme nous pensons qu'il est.
Nous pensons que c'est un monde d'objets; ce qu'il n'est pas.
Le sens de l'existence de tous les êtres vivants est la croissance de la conscience.
Tout le monde tombe dans l'erreur de croire que voir se fait avec les yeux.
Voir n'est pas une question de yeux. Voir c'est
l'alignement. L'alignement des émanations utilisé habituellement est la
perception du monde au jour le jour, mais l'alignement des émanations
qui ne sont d’habitude jamais employées est voir. Quand un tel
alignement se produit, on voit. Par conséquent, voir résulte d'un
alignement inhabituel.
Le truc avec la conscience est de laisser la fixation
d'émanations (externe) fusionner avec celles à l'intérieur de nous. Les
visionnaires croient que si nous laissons cela se produire, nous
devenons ce que nous sommes vraiment — fluides, en mouvements pour
toujours, éternels.
- Castaneda C. — L’Herbe du Diable et la Petite Fumée. “Gallimard“, 1973.
- Castaneda C. — Voir. “Gallimard”, 1985.
- Castaneda C. — Le Voyage à Ixtlan. “Gallimard”, 1988.
- Castaneda C. — Histoires de Pouvoir. “Gallimard”, 1993.
- Castaneda C. — Le Second Anneau de Pouvoir. “Gallimard”, 1996.
- Castaneda C. — Le Don de l'Aigle. “Gallimard”, 1997.
- Castaneda C. — Le Feu du Dedans. “Simon & Schuster”, 1998.
- Castaneda C. — La Force du Silence. “Simon & Schuster”, 1999.
- Daniel C. Noël — Carlos Castaneda, Ombres et Lumières.
- Uspensky P.D. — À la Recherche du Miraculeux. “Harcourt”, N.Y., 1949.
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