samedi 11 avril 2020

J’ai fait l’amour au monde




J'ai fait l’amour au monde 
 Comme si c’était une femme
  J’ai fait l’amour au monde  
Comme si c’était une femme 

  J’ai promené mes pattes félines  
 Sur ses formes 
  Je me suis faite Ophélie
  En léchant ses cascades 
  J’ai emmêlé mes mains 
  Jusqu’au coudes 
  Dans sa chevelure toile de soie d’arachnides 
 Son regard était une œuvre d’art 
  Acmé sublime d’une pupille d’or et d’une pupille de Lune qui s’entrelacent au mordant de la nuit 
  A l’aube j’ai imprimé mes paumes  sur sa peau de palme et sucre de canne 
  J’ai vibré comme un tambour  devant son visage à tomber,
  J’ai titubé quand elle m’a parlé tout bas entre les branches des arbres
  J’ai fait l’amour au monde 
 Comme si c’était une femme
  Elle a 100 000 seins Suaves comme de la sève
  Qui s’étendent en vallées  
Où la neige cavale
  Elle m’a susurré ses secrets
  Comme un vent qui se lève 
  Et entre ses cuisses au milieu de ma salive 
  Sous son ventre qui se soulève 
 J’ai trouvé de la lave 
  Son océan de cyprine m’a laissé
  Un peu de sel sur les lèvres 
  Je suis sa Messaline 
 Elle fût ma mescaline 
  En une messe câline 
 J’ai malaxé ses fesses 
 En écume et en laine 
  Je lui ai croqué la bouche 
 A chaque fruit cueilli 
  Je me suis mise à gémir 
 A chaque marche en sous-bois
  Et puis je me suis saoulé 
 A l’odeur de sa forêt 
  J’en ai eu des fou-rires 
 Dans son cou de fourrures 
  J’ai observé sa faune  
Dans un silence rare 
  Cette peinture sacrée 
 Où je n’étais que profane 
  J’en ai bien profité  
De toute ses profondeurs
  D’où sorte sa mouille-pétrole 
  J’ai fondu sur son corps
  Sans que ce soit fécond
  Je l’ai bien prise pour une conne
  Mon amante le monde 
  Alors maintenant 
 Sa colère gronde
  Elle a des airs de mante-religieuse
  Je vais en prendre pour mon grade
  d’avoir été avide 
  J’aurais du prendre garde 
 A la belle veuve noire
  Elle a la vigueur de Viviane
  Un regard vivide 
  Elle me fera la guerre
  Jusqu’à se sentir revivre 
 J’ai fait l’amour au monde
  Comme si j’étais un homme 
  J’ai pénétré ses montagnes
  Comme si j’en étais digne
  Alors qu’elle m’a vu naître 
  Alors qu’elle m’a vu naître 
 Comme un grand incendie 
 Au départ insidieux 
  Alors qu’elle m’a vu naître 
 Comme un grand incendie  
Au départ insidieux 
  J’ai fait l’amour au monde
  C’était presque un inceste 
  Pour ainsi dire je me suis
  Peut être prise pour Dieu 
  Mais dans 100 ans pour moi,
  Quelques secondes pour elle
  Ma belle amante le Monde rira 
 En me voyant périr
  Ma belle amante le Monde ira 
 Sur mon corps pourri

Héloise Brésillon 

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