samedi 14 juin 2014

Lhasa de Sela - Pa'Llegar a tu Lado



Lhasa de Sela (Big Indian (New York), 27 septembre 1972 – Montréal, 1er janvier 2010), plus connue sous le nom de scène Lhasa, est une chanteuse américano-mexicaine vivant au Québec. Elle chante d'une voix grave et profonde et dans trois langues : anglais, français et espagnol. Sa musique métisse la tradition mexicaine, gitane et le rock.


Décrite comme une « âme bouillonnante, femme d'instinct et tête chercheuse », son disque La Llorona lancé en 1997 « a changé le visage de la chanson immigrante du Québec ».

Elle est née d'un père mexicain et d'une mère américaine. Son père est écrivain et professeur d'espagnol tandis que sa mère est photographe. Pendant son enfance, elle sillonne avec ses parents ainsi que ses neuf sœurs et frères (Gabriela, Samantha, Ayin, Sky, Miriam, Alex, Ben, Mischa et Eden) les États-Unis et le Mexique à bord d’un bus. À l’âge de 13 ans, Lhasa se met à chanter du jazz dans les cafés de San Francisco.

Elle émigre à Montréal en 1991. Âgée de seulement 19 ans, le crâne rasé elle travaille comme serveuse à la Maison de la culture mondiale de la rue Saint-Laurent et se produit sur scène le soir, interprétant des chansons de Billie Holiday et de la ranchera mexicaine Chavela Vargas. C'est dans la métropole québécoise qu'elle fait une rencontre déterminante, celle d'Yves Desrosiers, avec qui elle crée son premier album en 1997. Le résultat de leur collaboration produira La Llorona.

Selon le site web officiel de l'artiste, La Llorona évoque une « Amérique latine à la fois réelle et imaginaire, née de la mémoire d’une enfance itinérante ». Le site ajoute que l'album n'aurait « sans doute pas pu voir le jour ailleurs qu'à Montréal », où il a été écrit, en plein cœur de l'hiver.

L’album, qui « avait révélé des rythmes mexicains des années 1930 et 1940, auxquels s'ajoutaient des accents tziganes et klezmer » a conquis le Canada et la France avant de s’imposer dans de nombreux autres pays, remportant plusieurs prix (y compris un Juno Award au Canada) et se vendant à plus de 700 000 exemplaires. Encensée par ses fans, La Llorona est devenu un classique en quelques années,,.

Après les tournées de 1998-1999, Lhasa rejoint en Europe le cirque contemporain Pocheros, où performent ses trois sœurs Ayin, Sky et Miriam.

Lhasa s'établit ensuite à Marseille pendant deux ans et demi, où elle recommence à écrire. Mais c'est de retour à Montréal en 2002, secondée à la réalisation et aux arrangements par le percussionniste François Lalonde et le pianiste Jean Massicotte, qu'elle finalise son deuxième album.

Alors que La Llorona est chanté entièrement en espagnol, The Living Road est écrit en français, en anglais et en espagnol. Son site officiel décrit l'ambiance de cette deuxième œuvre : « elle nous promène d’une « ranchera » à un gospel enlevé, d’un blues percutant à une berceuse toute en douceur avec une aisance à la mesure de son charisme et de sa conviction », y lit-on. Lhasa apporte une autre touche personnelle à ce deuxième album, se réservant le privilège de dessiner elle-même la pochette.

The Living Road sort en novembre 2003. Il apporte à Lhasa une reconnaissance encore une fois générale. Ses interprétations font l'unanimité et « on la reconnaît comme une enfant du pays » un peu partout dans le monde. L'album figure d'ailleurs en troisième place des meilleurs albums de musique du monde sortis durant les années 2000 du Times de Londres, derrière The Radio Tisdas Sessions de l'ensemble touareg Tinariwen et Dimanche à Bamako du tandem malien Amadou et Mariam.

Ses chansons sont utilisées dans les bandes sonores de plusieurs films et émissions de télévision : The Sopranos, I Am Because We Are, le documentaire de Madonna, le film de science-fiction Cold Souls de Sophie Barthes et Casa de los babys de John Sayles. Lhasa a aussi collaboré avec les Tindersticks, Patrick Watson et Arthur H. Elle a été récompensée à titre de « Meilleure artiste des Amériques » lors du gala des World Music Awards de la BBC en 2005.

En 2004 et 2005 Lhasa entreprend de longues tournées et donne un total de plus de 180 représentation : elle parcourt l'Europe, puis elle chante aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Ces tournées ont un énorme succès auprès du public et les salles sont bondées un peu partout.

Son troisième album, éponyme, est sorti en Europe, Canada, États-Unis et au Japon en 2009. C'est un album écrit complètement en anglais, sa langue maternelle, et enregistré sur bande analogique au studio Hotel2Tango de Montréal et réalisé par Thierry Amar. Les musiciens qui l'accompagnent dans cette aventure sont Sarah Pagé à la harpe, Miles Perkin à la contrebasse, Joe Grass aux guitares, Andrew Barr à la batterie et Freddy Koella aux guitares. Patrick Watson a participé à la composition de certains morceaux.

Il ne s'agit pas des seules différences, souligne le critique musical du journal montréalais La Presse, Alexandre Vigneault, qui constate que Lhasa chante « d'une voix claire et haute qu'on ne lui connaissait pas ». Un « virage vocal » entrepris après avoir connu des problèmes de voix en tournée.

Lhasa lance son album au Théâtre Corona de Montréal le 21 avril 2009 et le présente au public parisien au Théâtre des Bouffes du Nord pour un court concert d'une heure, début mai. L'album connaît un succès d'estime auprès de la presse européenne et nord-américaine. Après deux concerts en Islande à la fin de mai, les tournées qui annonçaient son grand retour sur scène à l'automne 2009 sont annulées pour cause d'une maladie, dont elle était atteinte « depuis plus d'un an ».

Elle est morte le soir du 1er janvier 2010 à sa résidence de Montréal des suites d'un cancer du sein.

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