Vivre
au présent, c'est tuer l'espoir. C'est prendre conscience, comprendre,
accepter, jouir et aimer. Chaque instant doit se faire jeu divin ; tout
se joue dans l'esprit. Si le présent tue l'espoir, l'angoisse tue le
présent. Regarde le frétillement de l'élastique tout craquelé, usé,
tendu entre un passé que je n'ai jamais possédé et un futur qui
s'écourte jour après jour. Et un de ces soirs sans chaleur, un être
qu'on a aimé meurt entre nos bras et, juste avant que sa peau moite ne
s'assèche, on affirme, on constate : "Et voilà, c'est ce qui doit
advenir et c'est ce qui adviendra", et on a honte de constater à quel
point on a pu gaspiller chaque parcelle de vie offerte. Et puis, on
implore l'Innocence et la Légèreté de nous arracher à notre torpeur, à
notre mal de vivre, à notre impuissance de vivre.
Edvard Munch Le baiser de la mort
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.