vendredi 27 janvier 2017

Yuja Wang



Lorsque Yuja Wang fait de la musique, son âme s’ouvre pour révéler d’immenses profondeurs. Son jeu est un mélange de puissance généreuse et de légèreté exquise, d’agilité scintillante et de lyrisme touchant, de clarté cristalline et de beauté transcendante, autant de qualités qui se fondent en un processus ensorcelant d’alchimie artistique. Sa musicalité remarquable et son pouvoir d’attraction sur les auditeurs de tout âge lui valent d’être considérée comme l’une des plus grandes interprètes de sa génération.
« Sa virtuosité, brillante tout en étant nonchalante, aurait rendu jaloux Prokofiev, qui était un grand pianiste, et même le légendaire Horowitz », estime le Los Angeles Times dans le compte rendu du concert récent qu’a donné la jeune pianiste de vingt-huit ans au Hollywood Bowl.
La virtuosité prodigieuse et la maîtrise technique de Yuja Wang forcent l’admiration, mais elle est également régulièrement encensée pour la clarté de sa conception musicale, la fraîcheur de ses interprétations et sa présence charismatique sur scène. Elle pense que la technique ne doit jamais être une fin en soi mais toujours être au service de l’expression de l’émotion et de l’interprétation musicale. Et plus que tout, elle s’attache à communiquer son affinité avec les œuvres qu’elle a inscrites à son vaste répertoire. « Les partitions virtuoses ne requièrent pas forcément un style ostentatoire, estime-t-elle. Plus je suis passionnée par une œuvre et plus je me sens en phase avec elle, mieux je peux la jouer et captiver mon auditoire. »
Yuja Wang est née à Pékin le 10 février 1987 dans une famille de musiciens. Elle prend ses premières leçons de piano à six ans puis entre au Conservatoire de Pékin où elle fait de rapides progrès. En 1999, elle part au Canada – une étape importante dans le développement de sa personnalité et dans son évolution musicale – pour suivre l’académie d’été Morningside Music au Mount Royal College de Calgary, puis entre au Mount Royal Conservatory dont elle est la plus jeune élève. En 2002, elle remporte le concours de concerto du Festival d’Aspen et passe l’audition pour suivre l’enseignement de l’éminent pianiste de concert et professeur Gary Graffman au Curtis Institute de Philadelphie. Graffman se souvient avoir été frappé par « l’intelligence et le bon goût » de la jeune Yuja de quinze ans à l’audition.
Elle n’attend pas la fin de ses études au Curtis Institute – dont elle sort en mai 2008 – pour se lancer dans la carrière. Dès 2005, elle fait au Canada des débuts sensationnels avec le National Arts Centre Orchestra et attire l’attention des médias – un journal va même jusqu’à titrer son compte rendu : « Une star est née ». Sa percée internationale advient en mars 2007, lorsqu’elle remplace au pied levé Martha Argerich dans le Premier Concerto de Tchaïkovski avec l’Orchestre symphonique de Boston. Son ascension est ensuite fulgurante : elle se produit avec des orchestres de premier plan dans les salles les plus prestigieuses sous la direction de chefs aussi brillants que Claudio Abbado, Daniel Barenboïm, Gustavo Dudamel, Charles Dutoit, Valery Gergiev, Lorin Maazel, Sir Neville Marriner, Zubin Mehta, Yannick Nézet-Séguin, Sir Antonio Pappano, Yuri Temirkanov, Michael Tilson Thomas et Pinchas Zukerman.
« J’ai toujours joué devant un auditoire, explique Yuja Wang. C’est comme ça que j’apprends mon répertoire. J’ai besoin d’un public pour me sentir en vie. Chaque fois c’est différent, ça évolue. » La spontanéité du jeu de la pianiste est manifeste dans sa discographie Deutsche Grammophon. Depuis qu’elle a signé un contrat en exclusivité avec le label jaune, en janvier 2009, elle a enregistré une série de disques plébiscités. Suite à la sortie, en 2009, de Sonatas & Etudes, son premier enregistrement en solo, le magazine Gramophone la nomme « Jeune Artiste de l’année ». Son disque de 2010, Transformation, un programme construit avec soin où se côtoient Brahms, Ravel, Scarlatti et Stravinsky, lui vaut un Echo dans la catégorie « Jeune Artiste de l’année ». En 2011, son Deuxième Concerto de Rachmaninov, complété par les Variations sur un thème de Paganini, avec Claudio Abbado et le Mahler Chamber Orchestra, est sélectionné pour un Grammy® dans la catégorie « Meilleur album instrumental solo classique ». Suit Fantasia, en 2012, un florilège de bis où l’on retrouve entre autres les noms d’Albéniz, Bach, Chopin, Rachmaninov, Saint-Saëns et Scriabine. Vient après un album live avec le Deuxième Concerto de Prokofiev et le Troisième de Rachmaninov, accompagnés par Gustavo Dudamel et l’Orchestre symphonique Simón Bolívar. Son dernier enregistrement en date, Yuja Wang / Ravel, avec l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich et Lionel Bringuier, sortira en octobre 2015.
En 2011, elle donne son premier récital au Carnegie Hall. Le New York Times a des mots élogieux sur son « interprétation magistrale et éblouissante » de la monumentale Sonate en si mineur de Liszt, l’une des plus grandes pages du piano romantique. Depuis, elle retourne chaque saison se produire à New York, fait salle comble, et le public l’applaudit debout à la fin de chaque concert. Parmi les grands moments de sa carrière récente, il y a eu une grande tournée au Japon en 2013, avec son premier récital au Suntory Hall de Tokyo ; une série de concerts avec le London Symphony Orchestra réunis sous la rubrique Artist Portrait en 2013–2014 ; et ses débuts de concertiste avec le Philharmonique de Berlin en mai 2015. Yuja Wang fait aussi régulièrement de la musique de chambre avec divers partenaires de renom, notamment avec le violoniste Leonidas Kavakos avec lequel elle a donné en tournée et enregistré l’intégrale des sonates de Brahms.
Elle débutera sa saison 2015–2016 avec l’Orchestre de San Francisco et Michael Tilson Thomas, participant à leur « Tournée des festivals européens ». Elle jouera des œuvres de Bartók et Beethoven aux BBC Proms, aux festivals d’Edimbourg, du Rheingau, de Lucerne, au Festival Enescu ainsi qu’à Amsterdam, Luxembourg et Paris. Elle reprendra également l’intégrale des sonates pour violon et piano de Brahms avec Leonidas Kavakos au Festival d’Edimbourg et partira en tournée en Asie, avec le Concertgebouw d’Amsterdam et Gustavo Gimeno, où elle jouera le Deuxième Concerto de Tchaïkovski. Parmi les autres grands moments de sa saison 2015–2016, il y aura la Turangalîla-Symphonie de Messiaen avec le Philharmonique de New York et Esa-Pekka Salonen, puis avec l’Orchestre symphonique Simón Bolívar et Dudamel, à Caracas et à travers l’Europe ; en février 2016, le Concerto no 9 « Jeunehomme » de Mozart et le Deuxième Concerto de Tchaïkovski avec Mikhaïl Pletnev et le Russian National Orchestra à l’occasion d’une tournée américaine pour le vingt-cinquième anniversaire de l’orchestre ; et une reprise du Concerto « Jeunehomme » à Munich et à Paris pour ses débuts avec le Philharmonique de Vienne, sous la direction de Valery Gergiev.

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