jeudi 2 février 2017

Rone et Alain Damasio - Bora vocal



 Il n'y pas de secret, pas de secrets,
il y a une vérité
simple, sobre, crue, quoi


"La horde du contrevent"
tu la réussiras uniquement si tu t'isoles
si tu t'isoles quoi!
tu comprends ce que ça veut dire isole ?
Isola, l'ile quoi!
Tu crées ton ile et tu l'effaces au maximum
il faut que les gens soient extrêmement loin de toi,
mais loin parce que ton univers sera vaste
sera immense, sera énorme, énorme univers

énorme puissance d'univers...

Caracole il existe en toi complètement.
Comme Strochnis,qu'il soit toi, quoi
que Pietro Della Rocca tu le deviennes.

Et la goutte aussi,
et tous l'univers
et tout le vent
tu vis complètement la dedans

c'est ca qu'il faut,
y a que ca qu'il faut
tu restes collé au vent
collé au vent,
collé au vent toi
et que tu te battes
que tu ne fasses aucune concession sur le reste
tu oublies tout
t'es pas consultant, t'es rien !
le consulting c'est d'la merde

la seule chose qui a d'la valeur
c'est quand t'es capable de faire un chapitre comme celui-là
ça, ça restera, ça mérite que tu vives
tu peux vivre pour écrire ça
ça mérite que tu vives

là t'es pas né pour rien
t'es nécessaire
t'es pas surnuméraire
t'es pas superflu
là t'as une nécessité quand t'écris ça

la nécessité d'être
et c'est ça qui faut tenir mec
c'est ça qui faut putain de tenir !
lâches pas le morceau
t'fais pas enculé
t'fais pas dispersé
t'fais pas fragmenté
fais pas de concession
y'a pas de concession avec la vie
y'a pas de concession
tu vies et faut vivre à fond


Autre version: 


Si si si si il y a un secret, il y a un secret, il y a une vérité, souple, sombre, nue, un truc... Sayo, sayo la furtivité, nous la réussirons uniquement si on s'immole, si on s'immole quoi, tu sais ce que ça veut dire immole? Voilà le sacrifice, le feu. On doit construire notre feu, ensemble. Il faut que les gens soient extrêmement près de nous. Et près, parce que la liberté est un feu. Et qu'on a moins besoin de bûches, de bois, que..que d'air. D'un air qu'on fabrique nous, du dedans, dans nos gorges comme ça. L'air de rien. Alain il faut que la fuite elle existe complètement tu vois , que les furtifs y soient tu vois quoi. Qu'insaissable tu le deviennes. Et la rage du singe et le rouge ou vert, tout tes trucs, et à l'architechture. Faut que ça vive complètement... en toi. C'est ça qu'il faut. Il y a que ça qu'il faut. Il faut coller au temps, coller au temps, coller au temps. Faut que tu battes au présent et que tu fasses aucune concession sur le reste. Tu..tu..oublies tout, tu effaces tout, tu.. t'as pas de futur, t'as pas d'identité, t'es rien. l'identité c'est de la merde!! La seule chose qui a de la valeur c'est quand t'es capable d'ouvrir une poche de liberté pure dans la vie. Un dehors sauvage, une friche. Une friche, qui pousse, qui pousse dans les coeurs, dans les crânes. Ca ca restera, ça ça mérite que tu vives. Tu peux vivre pour ouvrir ce dehors ouais, ça ça mérite que tu vives tu vois. Là là là là là là là là t'es un nécessité, là t'es un couteau debout, t'es t'es ... une lame qui marche et qui tranche la ville. T'es pas un clône, t'es pas un bloum, t'es pas un clown. Là t'as une nécessité, quand tu traces. La nécessité d'être.. et c'est ça qu'il faut tenir mec. C'est ça qu'il faut putain de tenir. Lâche pas le morceau, lâche pas le couteau. Tfais pas, enfourner, te fais pas émousser. Tfais pas profiler. Fais pas de concession, il y a pas de concessions avec la vie, il y a pas de concession... Tu vis!! Et il faut ouvrir cette vie. Faut la tenir, entrebailler, comme une porte. Dégomme toi mec, dégomme toi! Vas y ouvre ta cage, ouvre ton putain de thorax, vas-y luxe toi l'épaule, dégomme, dégomme, sors tes gants, sors tes gants, dégomme, allez!!! Allez !!! Putain de merde!!! Putain de merde mais c'est quand même extraordinaire On a une porte entre les deux épaules! * Alors c'est quoi cette histoire de secret. Qu'est-ce que c'est le secret? On a cette porte entre les deux épaules mais le problème c'est quand on naît, quand on vient au monde, on avale la clé et on passe nos vies a essayer de retrouver cette putain de clé. Alors il y a des gens qui l'a retrouvent jamais et ils se baladent comme ça, dans la rue avec leurs portes fermées, ces gens là généralement ils votent bleu marine.


Rone, de son vrai nom Erwan Castex, né le 20 juin 1980 à Boulogne-Billancourt, est un musicien et producteur français de musique électronique.

Alain Damasio est né en 1969 à Lyon. Il entre en écriture à 20 ans avec La Zone du Dehors, premier roman que La Volte vient de rééditer dans une version sensiblement révisée. Avec La Horde du Contrevent, son second roman, il signe un livre-univers fondé sur du… vent ! « L’idée première m’est venue en lisant une nouvelle de Bradbury intitulée “La pluie”. Je voulais construire un univers entier à partir d’un seul élément, d’une seule force primordiale qui irriguerait la totalité du livre et déciderait aussi bien de l’architecture que de la technologie, du mode de vie,des philosophies et des croyances — mais qui déciderait aussi du style, du rythme, du souffle épique, qui traverserait toute l’épaisseur strictement littéraire du roman et c’est ça qui m’a poussé à adopter le vent. »
On découvre un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face. Il part des confins d'une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc,un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou. Là encore, le fond a forgé la forme et a poussé Alain Damasio à adopter une narration polyphonique. « La Horde du Contrevent, c’était d’abord un livre sur le lien, sur un collectif en marche, c’était l’histoire d’un groupe soudé qui va au bout de lui-même. Il était impossible de raconter cette histoire sans immerger le lecteur au cœur même du pack, dans la Horde. Je pense que si le livre prend aux tripes, c’est par cette façon d’embarquer le lecteur, de corps en corps. »
Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent a obtenu le Grand Prix de l’Imaginaire 2006 amplement mérité et a définitivement imposé Alain Damasio comme un auteur avec lequel il faudra compter. Exigeant, il écrit peu (deux romans en dix ans) pour écrire dense et livrer des romans qui résistent. « J’aime l’idée qu’un livre soit une arme, pas de jet ou de poing, plutôt une bombe à fragmentation douce, une grenade qui déchiquette les canaux habituels de la sensation ou dévie les autoroutes de nos pensées acquises. La Horde est un roman qui veut redonner aux gens le goût d’une vie ensemble, d’un partage concret, contre l’individualisme qu’on nous présente comme libérateur alors qu’il est le plus sûr moyen, pour les pouvoirs, de nous contrôler, en pures particules isolées et tristes. Être lié délivre. Soyez complices du crime de vivre. » 

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