mardi 27 mars 2018

Récupérer sa dignité (Partie 1)

Quand la culpabilité meurt, le jugement disparaît et il n’y aura plus d’auto-punition.

 La prouesse pour récupérer l’innocence devant un conditionnement qui nous accuse pour que l’on reste des esclaves.

Pour nous qui sommes dans un processus de guérison, nous savons que le rétablissement de la dignité est une tâche ardue, qui semble infinie, si bien que parfois nous vivons une sensation d’impuissance carnous bloquons sur la croyance qu’il nous ait impossible de revenir à l’innocence originelle parce que c’est quelque chose d’irréalisable. Mais ce qui arrive à beaucoup de gens à travers le monde, c’est la volonté profonde de guérir à partir de son âme. Tout le monde n’accepte pas le fait que en guérissant la blessure de la culpabilité l’on commence un processus de transformation.
Le problème est très profond et est très ancré, la pensée est pleine de conclusions: tant de choses que l’on a pas bien faites, que l’on n’a pas faites alors qu’on aurait les dû faire; tant de choses qui se sont passées et qui n’auraient pas dû avoir eu lieu, des choses qui auraient dues se passer autrement ou qui ne sont pas arrivées alors que nous le voulions tant. Le sentiment d’imperfection produit du mécontentement et une inlassable plainte. Chaque pensée d’imperfection ou d’erreur produit un sentiment conséquent d’injustice. Quand nous ressentons l’injustice, nous devenons les pires juges des autres, de la vie et de l’existence, simplement parce que nous REJETONS. Mais pour guérir, nous devons comprendre pourquoi nous rejetons.
La psychologie dit qu’il y a de nombreux types de traumatisme ou blessure, par exemple, la trahison, l’abandon, le chagrin, l’humiliation, l’abus, la perte, le jugement, etc., etc. En fait, tous se réfèrent au REJET qui est expérimenté de plusieurs façons. Le rejet est l’héritage que les humains transmettent des parents aux enfants, et nous sommes devenus implacables sur le sujet parce que nous le faisons chaque fois plus et avec de meilleures méthodes. Nous l’avons tellement accumulé pendant des milliers d’années qu’il y a maintenant des milliers de façons de rejeter, c’est la projection de la blessure originelle de tous les traumatismes. Par exemple, quand on n’écoute pas, quand on méprise, quand on ne prodigue pas d’attention, quand on ment ou quand on ne fait pas confiance, quand on surprotège, quand on crie ou quand on utilise des tons méprisants, quand on ne donne de réponses à des questions que l’on ne nous a pas posées, quand on oblige à nos enfants à croire ou penser de la même façon que celle que nous avons appris… il y a tellement de façons que nous avons créés pour faire ressentir à l’autre qu’il nous dérange, que nous n’aimons pas comment il est ou qu’il est inférieur à nous; que le rejet devient une expérience quotidienne qui s’installe de plus en plus près de l’âme elle-même en la condamnant à ne pas s’exprimer, voilà comment notre intérieur devient une véritable bombe qui explose tous les jours et que pour pouvoir la désactiver il faut traverser un labyrinthe compliqué.
Quand le cœur se ferme, c’est quand la raison prend le pouvoir et développe sa stratégie épouvantable de perpétuer le rejet.
Nous sommes devenus experts en rejetant nos enfants de mille manières. Mon processus de compréhension et de guérison me met presque quotidiennement dans des situations de tests pour observer les niveaux internes de rejet que je pourrais avoir moi-même ou qui pourraient être dans mon environnement.
Maintenant, il est 4 heures du matin, il y a quelques heures ma fille Amelys est venue en pleurant et elle m’a dit: « Je suis très triste papa parce que quand je mange ou je prends une douche ou je vais dormir, je pense qu’il y a beaucoup d’enfants qui n’ont pas ce que j’ai et qui souffrent » ses pleurs étaient déchirants, sa tristesse très profonde. Je venais de dîner dans une maison à Marbella où nous avons passé les vacances avec une partie de la famille, et avant le dîner j’ai dit : je suis dans le meilleur restaurant de toute la côte méditerranéenne … un endroit parfait, un temps parfait et une conversation profonde. Ma sœur Beatríz a fait un délicieux repas, on boit un savoureux vin d’Italie qui est un cadeau d’Erik et Michela, un couple d’amis. Tout ce que je pourrais dire c’était QUEL CADEAU QUE D’ÊTRE ICI AVEC CEUX QUI M’ACCOMPAGNENT ET DANS CE BIEN-ÊTRE INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR! Mais quelques moments plus tard est venue la réaction soudaine d’Amelys, une petite fille de 9 ans dans un état de réflexion qui l’a conduite à une explosion émotionnelle. C’était peut être parce que nous avions parlé de l’injustice dans le monde vis à vis du fait qu’on traite si mal les enfants ; nous avons convenu que la maltraitance des enfants est la barbarie la plus atroce commise par les humains et l’origine de tous les malheurs dont nous souffrons. L’exploitation, la prostitution et la négligence à l’encontre des enfants a fait l’objet de la discussion, comment ils sont forcés de tant de choses, comment l’on tire profit de leur faiblesse et de l’innocence pour les manipuler, et comment cela affecte toute l’humanité.
A ce moment-là, j’ai décidé de mettre la main sur le cœur d’Amelys et de lui dire : s’il te plaît n’arrête pas de ressentir cette douleur que tu ressens, mais ne laisse pas la douleur te faire devenir un enfant malheureux. Il est si précieux de sentir du cœur, de la sensibilité que nous avons tous et c’est la chose la plus précieuse que nous puissions exprimer. J’ai répété à Amelys: ressens ce que tu ressens, ne le rejette pas;ça peut être de la haine, parfois de l’amour, je te demande juste de t’assoir sans penser à ce que tu devrais ressentir, sans te dire que tu devrais ressentir telle chose ou telle autre, tout sentiment arrive pour une raison et la seule chose que l’on peut faire c’est de l’accepter. S’il te plaît ne le rejette pas.
Je suis allé au lit et j’ai vu un film « Des parents aux enfants » sur le drame vécu par une fille de 8 ans suite à la mort de ses parents, et comment cet événement a beaucoup conditionné une grande partie de sa vie dans la peur d’être abandonnée. Le comportement autodestructeur de cette fillette l’a remise dans sa blessure plus d’une fois, comme si elle était condamnée à souffrir et à répéter ce possible moment où elle avait été abandonnée par ses parents, qui en fait sont morts dans un accident. L’esprit innocent de l’enfant crée une conclusion terrible: si l’on m’a abandonné c’est parce que je l’ai mérité, donc je ne suis pas digne de l’amour des autres. C’est ainsi que sa vie a été créée sur l’idée de ne pas mériter l’amour, et face à cela la seule option était de souffrir.
Chaque enfant décide inconsciemment d’absoudre ses parents pour se culpabiliser lui même quoi qu’il arrive, même si les parents l’ont abandonné, abusé ou humilié, il va prendre sur lui la responsabilité et il va arriver à la conclusion que tous ce que l’on lui a fait c’était parce qu’il le méritait. C’est un acte d’amour qui vient de l’innocence que presque chaque enfant a à ce moment-là. L’impossibilité de blâmer les autres est ce qui crée la blessure originale du rejet. Tout simplement parce qu’il ne peut pas rejeter ce qui crée de l’indignité et de l’indignation, et pour transformer ce qu’il perçoit néanmoins, cela aboutit à un rejet de lui-même.
SI LE REJET SE PASSE DANS LE MOMENT ET LA SITUATION OU L’ENFANT EST EN TRAIN DE CRÉER SON IDÉE DE LUI-MÊME, SON IMAGE DE LUI, IL VA RESTER TOUCHÉ DANS LE PLUS INTIME DE SON ÂME PARCE QU’IL S’EST PERÇU COUPABLE. LE REJET EST LIÉ A LA CULPABILITÉ.
Bien que le travail intérieur que nous faisons soit constant, profond et plein de reddition, l’armée des pensées organisées par le juge que nous avons à l’intérieur, vient nous chercher quand l’on fait des pas vers la libération de la culpabilité. C’est comme si l’on ne nous autorisait pas à arrêter de nous sentir coupables, parce que cela romprait la loyauté fondamentale à notre système familial et à la souffrance des ancêtres. .
La naissance de la liberté se produit quand il n’y a aucune trace de culpabilité qui nous harcèle à l’intérieur; la raison nous a fait croire que nous ne méritons pas l’amour, que nous ne sommes pas dignes d’abondance. Se rendre compte depuis un cœur ouvert et la conscience élargie, que nous sommes et avons toujours été innocents, et que la culpabilité était une illusion, est un moment magique et guérisseur.
C’est très facile à expliquer comme ça, mais c’est très difficile de le comprendre depuis notre âme. Donc, je vais écrire un autre article pour développer comment est-ce que l’on propose la guérison de l’idée d’une erreur, de l’injustice et la punition que l’on s’impose à soi-même.
Le simple fait de s’y approfondir, crée les conditions pour que la guérison commence à se produire.
Le sens-tu?
Alberto José Varela

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