samedi 17 septembre 2022

Y'akoto Live at Leverkusener Jazztage 2012

La scène, Y’akoto l’a connue dès l’enfance. De son vrai nom Jennifer Yaa Akoto Kieck, elle est née à Hambourg d’un père ghanéen et d’une mère allemande.
« Mes parents, des gens très fiers, m’ont éduquée dans les deux cultures et ça n’a jamais posé de problème à la maison. » Très vite, ils s’installent au Ghana où elle grandit et est scolarisée. « C’est en Afrique que j’ai été introduite au monde, c’est pour cela que j’y retourne souvent, pour garder ce lien vivant », explique-t-elle, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, je ne sais pas vraiment où je vis, en fin de compte. Je suis souvent en Afrique de l’Ouest, notamment au Ghana, au Bénin, au Togo ou au Sénégal, mais aussi en France et, bien sûr, en Allemagne. Dans le meilleur des cas, je reste trois semaines au même endroit. »
Son père est un musicien de highlife. « Et c’est au cours de l’un de ses voyages qu’il a rencontré ma mère, qui était à l’époque l’une de ses groupies », confesse-t-elle en riant. Incitée très tôt à jouer du piano, elle se passionne rapidement pour la musique. Elle intègre des groupes, se met à écrire et à composer. Mais elle tiendra à finir ses études pour obtenir un diplôme de professeur de danse, avant de se lancer dans une carrière de chanteuse.
De ce brassage culturel, les deux femmes ont acquis une capacité à créer librement, presque avec culot. Sans se poser de questions sur leur légitimité ou non à s’inspirer d’artistes en tous genres et de monstres sacrés de la musique comme Billie Holiday ou Nina Simone. L’une des raisons pour lesquelles elles chantent en anglais. Si les thèmes abordés dans les chansons (amour, adolescence, tolérance) sont universels chez Mariama, ils sont plus influencés par l’Afrique chez Y’akoto, nourrie des rencontres qu’elle a faites au cours de ses nombreux voyages sur le continent. Leur plus grand atout est incontestablement leur voix. Très pop, à la limite du folk d’une Tracy Chapman pour Mariama ; plus jazzy et soul pour Y’akoto, qui jusque dans les tics scéniques et vocaux se rapproche de Macy Gray ou d’Amy Winehouse. C’est peut-être insuffisant pour se démarquer complètement de la nouvelle génération de chanteuses du genre – comme les francophones Irma, FM Laeti, ou encore Inna Modja -, mais c’est plus que prometteur.

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